Emanuel Macron, Marin Le Pen, Jean-Luc Melanson : Tango à trois à Paris

La nuit du second tour des élections présidentielles en France, il y a environ un mois, presque tous les politiciens occidentaux souriaient en Occident. Ce fut un énorme succès pour le vote anti-systémique croissant d’extrême droite. 58,5 % des Emmanuel Macron était considéré à juste titre comme un succès. Très peu ont souligné que 41,5% des Français ont voté pour Marin Lepé.

Un mois plus tard, lors du premier tour des élections législatives en France, le « système » s’effondre. Non pas cette fois parce que la proportion de l’extrême droite était impressionnante, mais parce que le parti de la Gauche unie menace la majorité absolue de la combinaison électorale d’Emanuel Macron au Parlement. En résumé, la stabilité actuelle du système politique est menacée et, bien sûr, la perspective d’une « coexistence politique » du centre Macron avec la gauche se renforce sous l’œil attentif du troisième pôle politique, l’extrême droite, qui a été contraint de rassembler au premier tour des élections législatives 19%. Mais il y a tout juste un mois, son représentant, Marin Lepen, a établi le record absolu de son parti avec 41,5 %.

Cette scène tripolaire avec le lien inattendu et presque absolu entre la gauche et l’extrême centre guetté au premier tour des élections législatives et l’extrême droite s’est désormais imposée au centre de la scène politique française, dans l’un des deux pays les plus puissants de l’Union européenne et la plus importante puissance militaire d’Europe occidentale. La perspective de l’instabilité se répand indistinctement dans le centre de la capitale française. Pour la deuxième fois en deux mois, un très fort pourcentage d’électeurs français a opté pour une position « anti-systémique ». Cette tendance s’observe aussi bien dans les banlieues françaises que dans les zones urbaines dégradées. La Gauche de Jean-Luc Melanson trouve un terreau fertile dans des circonscriptions aux fortes conséquences dues aux inégalités sociales. Zones rurales, sous-systèmes de petites villes dans de petites villes de province, désindustrialisation de la région par la création d’unités industrielles en Roumanie ou en Chine et ailleurs, baisse de l’efficacité des unités agricoles et d’élevage traditionnelles, dévalorisation complète des systèmes de santé régionaux et.

Mise en garde. Les mêmes raisons qui ont poussé les électeurs à voter pour l’extrême droite à l’élection présidentielle ont incité un pourcentage impressionnant de citoyens français à voter pour la gauche française au premier tour des élections législatives. En d’autres termes, il s’agit d’une masse d’électeurs qui ne se comportent selon aucune identité politique ou le clivage traditionnel droite-gauche. Nous parlons d’un phénomène politique où « apolitique » devient un choix politique anti-systémique. La composition spécifique de cette tendance est liée à un niveau de liquidité sans précédent sans stipulations spécifiques de justification politique. Historiquement, cette « liquidité » a conduit à l’émergence (ou à la tolérance) de systèmes politiques monstrueux d’extrême droite ou de gauche stalinienne. Une caractéristique commune de toutes les « applications » était (et est) le nivellement du populisme.

Par exemple, si vous regardez le programme économique de Jean-Luc Melanson (?), vous constaterez que les sommes promises à l’électeur français moyen pour éliminer immédiatement les inégalités sociales sont si brutales qu’elles frappent inévitablement la France hors UE et conduisent tôt ou tard à la faillite plus tard La gauche de Melanson sera soit aux prises avec la perspective d’un « connard historique » rejeter le maximalisme ou il finit dans les ordures de l’histoire. Dans un passé récent, deux alternatives « sœurs », Podemos et SYRIZA, ont adopté la pratique du « connard ». SYRIZA tente de s’échapper de la zone de vote « de guerre » à 20-25%. La gauche espagnole flirte plus avec l’oubli historique qu’avec les perspectives de pouvoir.

Tout cela conduit à de tristes conclusions. Si Emanuel Macron perd la majorité absolue au Parlement dimanche prochain, il sera contraint de s’allier avec des micro-groupes de formations de droite et de centre-droit peu présents à l’Assemblée nationale. Si et quand le nombre de sièges perdus est confortablement couvert. Sinon, le maelström politique sera exubérant. Dans les circonstances actuelles, la possibilité d’une coexistence politique de Macron avec la gauche n’est pas perceptible. A moins que cette « gauche coopérative » ne se scinde en ceux qui la composent, à l’inverse de la manière dont elle se compose. L’unité de gauche s’est faite au nom de l’efficacité électorale. Sa désintégration dépend des ambitions de ses électeurs de partager le pouvoir. Tout sera bien sûr jugé sur qui sera élu au second tour et à quelle faction de la Gauche unie appartiendra. Mais tout cela appartient au domaine de la postécologie. En fait, nous avons affaire à un scénario politique complètement nouveau dans l’une des puissances européennes les plus puissantes. Il est également évident que le système politique français lui-même, la philosophie du système majoritaire à deux tours, est désormais remis en question.

En France, l’abstention de dimanche dernier a atteint un niveau record dans l’histoire politique récente du pays. La Ve République française semble avoir atteint sa force constitutionnelle. L’élite française à tous les niveaux commence à reconnaître que la modernisation constitutionnelle du système est un impératif politique urgent. Il peut également s’agir d’un contrôle national direct. La description de la situation à l’aide de données d’algèbre politique est indicative. L’extrême droite, avec environ 30 % au premier tour de la présidentielle et 21 % au premier tour des législatives, parviendra à faire élire entre 20 et 45 députés sur un total de 577. La gauche avec 26% au premier tour sera élue sur 150 à 190 députés. Avec 26 %, le parti de Macron devrait obtenir 255 à 295 sièges au premier tour des élections législatives.

Il est clair que derrière ces chiffres se cache la logique d’un système de vote qui contrôle d’une baguette magique les bénéfices de la grande majorité. En l’occurrence, la majorité d’Emanuel Macron. La philosophie du système politique français est d’accroître les pouvoirs du président de la République française, ce qui est sans précédent en Occident. Le système présidentiel français est encore plus fort que son équivalent américain en termes de pouvoirs présidentiels.

Le soi-disant « macronisme » des médias français a sans doute réussi à « enterrer » le traditionnel. droit golique et d’effacer le Parti socialiste français de la carte politique. En revanche, l’extrême droite française, renforcée par le vote anti-systémique, s’est imposée comme une alternative, tandis que du coup la proposition de gauche de Jean-Luc Melanson a encore rebattu les cartes et imposé une nouvelle arithmétique politique aux affaires françaises. La nouvelle réalité poilue a Emanuel Macron comme seule constante, tandis que les deux autres forces politiques alternent dans leur rôle de premier plan. La faisabilité de ce scénario politique est évidemment problématique, car elle dépend de la composition actuelle de la liquidité, par opposition à la conscience imposée dont l’électorat devrait faire preuve.

Ce n’est donc qu’une question de temps avant que cette « fonctionnalité » artificielle du système politique n’explose de l’intérieur, alors que les petites composantes, de gauche ou d’extrême droite, manœuvrent avec des mouvements convulsifs comme des poupées robotiques. Jusque là le système politique français préservé doit être géré la guerre en Ukraine, l’apparente instabilité au Moyen-Orient, la récession économique imminente et, bien sûr, les inégalités sociales désormais endémiques qui sont au cœur du problème.

Onfroi Severin

"Twitter lover. Congenial writer. Award-winning thinker. Hardcore food fanatic. Lover of animals everywhere. Incurable analyst."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *