Marie Leutey est française mais vit en Grèce depuis de nombreuses années.
C’est là que je l’ai rencontrée, nous avons participé ensemble à des événements sportifs autour d’Athènes et en 2004 au Marathon Classique.
La course à pied est rapidement devenue non seulement un passe-temps favori pour Marie, comme c’est le cas pour la plupart d’entre nous, mais un mode de vie.
Au fil des années, Marie a participé à de nombreuses organisations sportives, dont 6 « Ironman ».
Son évolution en ultra-athlète de longue distance, mais aussi son envie de voyager, lui ont donné l’idée de courir à travers l’univers pour devenir la femme la plus rapide à faire le tour du monde.
Marie Leautey, également connue sous le nom de « Lootie », en est maintenant à la dernière étape de son long périple de près de 30 000 kilomètres.
L’Océanie est le dernier continent après l’Europe, l’Amérique du Nord et du Sud.
Terminus de Sydney, où il devrait se terminer de façon spectaculaire le 30 août sur les marches de l’Opéra (lootie-run.com).
Récemment, le 4 août, Marie est arrivée dans la ville de Melbourne, où elle a rencontré la maire Sally Capp et la consule honoraire de France à Melbourne, Myriam Boisbouvier-Wylie.
Le comité d’accueil comprenait également les étudiants du Caulfield Junior College, mais aussi le célèbre coureur australien Pat Farmer, qui a même accompagné Marie sur les derniers kilomètres.
Après un séjour de trois jours à Melbourne, le coureur est parti pour Sydney.
DE L’EUROPE À L’AMÉRIQUE
Le voyage épique de Marie a commencé le 6 décembre 2019 à Cap Roca, au Portugal, avec peu de soupçons que la pandémie mondiale l’atteindrait trois mois plus tard.
« Je traversais l’Italie à l’époque et l’Italie a été le premier pays au monde à déclarer un confinement national. Alors j’ai été immobilisée pendant quatre mois, je ne pouvais aller nulle part parce que toute l’Europe était confinée », raconte-t-elle.
« J’ai travaillé comme bénévole et j’ai livré des courses à des personnes courant de maison en maison en isolement, j’ai donc poursuivi mes études pendant que les frontières étaient fermées. »
Contre toute attente, la traversée européenne s’est achevée en juin 2021 en Turquie (15 450 km).
Elle poursuit son périple aux États-Unis de Seattle à New York puis se retrouve dans les montagnes du Chili, dans la cordillère des Andes.
« Je me souviens d’avoir grimpé un sommet de 4 000 m entre l’Argentine et le Chili. J’étais en mer quelques jours auparavant et j’ai vu leur plus haut sommet, le mont Aconcagua, quelques jours plus tard. C’était bouleversant, c’est pour ça que je fais ce tour du monde », décrit-il passionnément.
« D’habitude, quand je ‘ferme’ un continent, je suis souvent reçu par le consulat ou l’ambassade de France. A Buenos Aires ce sont des enfants qui m’ont accompagné sur mes derniers kilomètres. ‘Était super. C’est un voyage solitaire, mais quand je rencontre des gens, je reviens à la réalité et je suis content de ce que j’ai accompli. »
Lorsqu’on lui demande pourquoi l’Asie ou l’Afrique ne figurent pas sur son itinéraire, elle répond : « J’ai fait un itinéraire simple pour une femme seule. Je ne pouvais pas imaginer quitter un pays en guerre ou un pays avec des restrictions spéciales sur les femmes. Pour transporter ses affaires, Marie a poussé une poussette de 29 kg lors de son périple dans les Andes.
« Ce n’était pas difficile », dit-il après s’être entraîné avec lui pendant plus de deux ans pour… s’y habituer.
Mais pour la traversée des Andes et pour l’Australie, elle avait besoin d’un soutien, qu’elle a trouvé chez un bon ami et cycliste, qui l’a accompagnée pendant le reste du voyage en caravane.
Jusqu’à présent, il a parcouru : traversé l’Europe (15 420 km) le 24 juin 2021, traversé l’Amérique du Nord (5 383 km) le 24 novembre 2021 et traversé l’Amérique du Sud (3 002 km) le 10 mars 2022.
Ces derniers jours, elle a parcouru les derniers kilomètres de Melbourne à Sydney (4 550 km) avec pour objectif de terminer son tour du monde le 30 août sur les marches de l’Opéra de Sydney.
LE PLUS GRAND DÉFI
En Europe, Marie a parcouru les Pyrénées, les Alpes, les Ardennes, les Apennins et les Alpes dinariques.
En Amérique du Nord, il a couru dans les Rocheuses et les Appalaches. Puis les Andes en Amérique du Sud à 4 000 mètres d’altitude pour franchir la frontière entre le Chili et l’Argentine.
En Australie, la traversée du désert de Nullarbor (plus de 1 200 km) a représenté le plus grand défi.
Indépendamment du climat et des conditions, il est resté indemne :
Un marathon par jour, 6 jours sur 7, à une vitesse moyenne de 9,2 km/h.
Au-delà de l’exploit sportif, leur aventure est aussi une épopée moderne, une aventure humaine à travers les continents, les peuples, les cultures – à un moment de notre histoire où le monde a cessé de tourner pour la plupart d’entre nous.
POUR FEMME
« Quand j’ai commencé le tour du monde le 6 décembre 2019, j’avais annoncé que je parcourrais 26 232 kilomètres sur 4 continents. J’ai aussi promis de récolter 1 $ pour chaque kilomètre parcouru pour l’ONG « Femmes pour les femmes internationales » qui ont fait de moi une ambassadrice de leur cause », déclare Marie.
« J’en appelle à tous ceux qui lisent les messages mon blog et que vous voulez me soutenir de toutes les manières possibles : aidez-moi s’il vous plaît à tenir ma promesse et à collecter la somme d’argent promise. »
Women for Women International soutient les femmes vivant dans certaines des régions les plus dangereuses du monde et aide les femmes à se réintégrer dans la société après la guerre.
Les femmes s’inscrivent au programme de formation annuel de l’organisme de bienfaisance, où elles apprennent à gagner et à économiser de l’argent, à améliorer la santé de leur famille et à faire entendre leur voix à la maison et dans leurs communautés.
Compte tenu de ce qui se passe en Ukraine, une aide encore plus importante est nécessaire ces jours-ci.
Ce sont souvent les femmes et les enfants qui fuient leur pays tandis que les hommes restent sur place pour se battre.
Un combat loyal, tenu pour acquis par Marie, tel qu’enseigné par sa grand-mère :
« Il ne faut jamais arrêter d’être rancunier, elle me l’a appris », conclut-il. « Tout au long de ma carrière (y compris en tant que CFO), j’ai toujours été moins bien payée que les hommes. Il faut se battre pour l’égalité. »
Plus d’informations et de dons pour la collecte de fonds de Marie pour l’ONG « Women for Women International » peuvent être trouvées ici : www.justgiving.com/fundraising/lootie-run
SUR DEUX NOUVEAUX RECORDS DU MONDE
Prévue pour battre deux records du monde, Marie va :
La femme qui a couru le tour du monde en un minimum de temps (698 marathons en 825 jours)
La première femme à traverser 4 continents (d’un océan à l’autre).
Le World Walking Tour est organisé sous l’autorité de la World Runners Association (WRA).
A ce jour, seuls 1 femme et 5 hommes ont réussi.
Marie devient la deuxième femme et la septième personne de ce petit groupe exclusif.
SUIVRE
Une fois la tournée mondiale confirmée, « Lootie » veut écrire un livre relatant son voyage épique.
« J’ai eu envie de faire ce parcours quand j’ai lu les oeuvres des 6 coureurs qui l’ont fait. Je veux transmettre cette passion. Il y a quelque chose de nouveau chaque jour dans mon voyage. Il apporte une intensité à la vie qui se perd inévitablement quand elle se termine. L’écriture peut m’aider à tourner la page.
« Twitter lover. Congenial writer. Award-winning thinker. Hardcore food fanatic. Lover of animals everywhere. Incurable analyst. »