Reuters : Comment seront jugées les élections législatives en France ?

Mardi 7 juin 2022 à 20h01

| Dernière mise à jour : 20:01

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La France rouvrira les bureaux de vote pour les élections générales du 12 au 19 juin. Le soutien à l’alliance Ensemble (Together) du président Emanuel Macron s’estompe, ce qui soulève des questions quant à savoir s’il obtiendra une majorité absolue au Parlement.

Macron a remporté un second mandat en tant que président français centriste et pro-européen en avril. Mais cela ne suffit pas. Il doit également remporter la majorité à la chambre basse du parlement ce mois-ci pour conserver le contrôle total de son programme de réformes, selon Reuters.

Jusqu’à récemment, les sondages d’opinion montraient que le parti de Macron et son allié, l’Ensemble, avaient remporté une majorité absolue au parlement de 577 sièges. Mais ce résultat est devenu moins certain ces derniers jours. La dynamique est du côté d’une coalition de gauche dirigée par le vétéran de la gauche radicale Jean-Luc Melanson. Il est peu probable que Melanson remporte les 289 sièges nécessaires à une majorité absolue, mais il peut en gagner suffisamment pour retirer la majorité à Macron.

L’absence de majorité absolue serait un revers majeur pour Macron, car cela l’obligerait à élargir son alliance. Plus l’alliance est large, plus il devient compliqué de conclure des accords et de dicter des décisions politiques.

Un cabinet minoritaire ou un gouvernement de coalition serait un scénario inhabituel pour la France moderne. La Ve République a été conçue pour éviter les coalitions encombrantes. Si un groupe d’opposition surprend et remporte la majorité, Macron devrait nommer un Premier ministre issu du camp vainqueur, initiant ainsi une phase de « vivre ensemble ». Elle conserverait le leadership en matière de politique étrangère, mais laisserait la responsabilité de la plupart des politiques quotidiennes au gouvernement.

Les conservateurs sont-ils des régulateurs ?

Les deux principaux partis français de centre-gauche et de centre-droit ont dominé le paysage politique français jusqu’à l’élection de Macron en 2017. Selon Reuters, les deux ont eu du mal au cours des cinq dernières années à prouver que leur existence avait une signification politique.

Le parti de Macron et ses alliés font campagne sous la bannière de l’ensemble central. Melanson a rallié le Parti socialiste, les Verts et les Communistes derrière son propre parti, La France Insoumise (France rebelle) dans une démonstration inattendue d’unité à gauche. Son alliance est deuxième dans les sondages et il s’est bien comporté dans le vote anticipé chez les Français de l’étranger. Les Conservateurs, Les Républicains, cherchent la troisième place. Bien que projetés pour être bien derrière le camp de Macron et à gauche, ils pourraient être les régulateurs si l’ensemble a le plus grand groupe mais pas une majorité absolue. Après tout, le Rassemblement national d’extrême droite de Marin Le Pen est troisième au premier tour, mais quatrième en termes de sièges.

Cependant, il convient de noter que le vote pour l’élection générale est plus difficile que pour l’élection présidentielle, car les différentes dynamiques dans ce domaine rendent plus difficile de prédire qui va gagner au niveau national.

Onfroi Severin

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