Les autorités belges doivent « tout faire » pour mettre fin aux « graves violations des droits fondamentaux » auxquelles le coopérant Olivier Vandecasteele a été exposé en Iran, ont exigé une soixantaine de scientifiques et juristes dans une lettre ouverte.
Plus tôt ce mois-ci, Vandecasteele – le travailleur humanitaire belge détenu en Iran depuis près d’un an – a été condamné à 74 coups de fouet et 40 ans de prison, principalement pour espionnage et atteinte à la sécurité nationale.
Une soixantaine d’universitaires et d’avocats ont écrit une lettre ouverte aux autorités belges à la suite d’une manifestation à Bruxelles dimanche visant à attirer l’attention sur la situation de Vandecasteele.
« La vie d’Olivier Vandecasteele est en danger imminent : on craint qu’il ne survive plus longtemps dans les dures conditions dans lesquelles il est détenu. Son droit à la vie, consacré par l’article 2 de la Convention européenne des droits de l’homme et l’article 6 du Pacte de 1966, est ainsi violé », indique la lettre.
Le travailleur humanitaire est actuellement détenu dans une cellule souterraine sans lumière naturelle ni air frais, ne mange pas bien et souffre de divers problèmes de santé non traités.
« Ces conditions de détention constituent un traitement inhumain et dégradant, interdit par l’article 3 de la Convention européenne des droits de l’homme et l’article 7 de la Convention de 1966 », ajoute la lettre.
L’année dernière, la Belgique a négocié un échange de prisonniers avec l’Iran qui aurait permis à Vandecasteele d’être échangé contre Assadolah Assadi – un diplomate iranien condamné en Belgique pour un attentat à la bombe raté contre l’opposition iranienne en France.
Mais la Cour constitutionnelle belge a décidé le mois dernier de suspendre l’accord car Assadi pourrait échapper à la sanction et être libéré en Iran. Le 8 mars, le tribunal doit décider d’abandonner ou non l’accord.
Françoise Tulkens, ancienne vice-présidente de la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg et l’une des signataires de la lettre, a également exprimé ses inquiétudes quant au traitement réservé par l’Iran à Vandecasteele dans une interview à la RTBF mardi.
« Nous avons un citoyen belge qui est détenu arbitrairement en Iran dans des conditions qui ne peuvent être décrites avec des mots », a-t-il déclaré.
Le 19 janvier, le Parlement européen a voté une proposition de résolution sur la réponse de l’UE aux manifestations et aux exécutions en Iran.
Elle « condamne fermement » la condamnation de Vandecasteele sur la base d' »allégations d’espionnage fabriquées » et de « l’utilisation cynique de la diplomatie des otages pour forcer la libération du terroriste condamné Asadollah Asadi ».
En Belgique, la Chambre des représentants a adopté à l’unanimité une résolution exhortant le gouvernement à « utiliser tous les moyens diplomatiques » pour exiger que l’Iran libère immédiatement le travailleur humanitaire et porte l’affaire devant le Conseil de l’UE – dirait lundi la ministre des Affaires étrangères Hadja Lahbib. .
L’accord d’échange de prisonniers a été conclu pour éviter le risque que davantage d’otages belges soient retrouvés en Iran, selon le communiqué des services de sécurité du pays, a déclaré dimanche à RTL le politicien de centre-droit Michel De Maegd.
En décembre dernier, le ministère des Affaires étrangères du pays avait exhorté les ressortissants belges en Iran à quitter le pays dès que possible en raison du « risque accru de détention arbitraire dans la situation sécuritaire actuelle qui se détériore en Iran ».
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