Pourquoi les citoyens de Nouvelle-Calédonie se rebellent-ils ?

De violentes manifestations ont éclaté en Nouvelle-Calédonie après que l’Assemblée nationale française a approuvé des modifications aux règles électorales de l’île du Pacifique

La Nouvelle-Calédonie a été secouée par de violentes manifestations ces derniers jours suite à l’approbation par l’Assemblée nationale française de modifications apportées aux règles électorales de l’île du Pacifique.

Selon Al Jazeera, il s’agit de la période de troubles la plus grave et la plus violente qu’ait connue la Nouvelle-Calédonie depuis 30 ans.

Où est la Nouvelle-Calédonie et pourquoi cela affecte-t-il la France ?

La Nouvelle-Calédonie est une possession française d’outre-mer située dans l’océan Pacifique et située entre l’Australie et les îles Fidji. La population totale de la Nouvelle-Calédonie compte près de 300 000 habitants.

Lorsque la France occupa la Nouvelle-Calédonie en 1853, les citoyens français de Paris s’installèrent délibérément dans la région, de sorte que des années plus tard, les communautés kanak résidant dans la région représentaient 40 % et les citoyens d’origine française, les soi-disant Caldoches, représentaient 25 % de la population. la population. Les autres sont des citoyens français nouvellement arrivés du territoire insulaire français de Wallis et Futuna et de Tahiti, ainsi qu’un mélange de personnes originaires d’Indonésie, du Vietnam et d’autres pays asiatiques.

On estime que plus de 40 000 citoyens français se sont installés en Nouvelle-Calédonie depuis 1998, alors que jusqu’en 1953 la citoyenneté française était accordée à tous les résidents, quelle que soit leur origine ethnique.

Même des années après sa conquête, la Nouvelle-Calédonie fait toujours partie de la République française et n’est pas considérée comme un État indépendant. Cela marque donc un signe de la domination coloniale française dans le Pacifique.

Qu’apportent les changements apportés au règlement électoral et pourquoi des protestations ont-elles eu lieu ?

Aux termes de l’accord, à Nouméa, la capitale de la Nouvelle-Calédonie, le droit de vote aux élections régionales était limité aux personnes qui y résidaient avant 1998 et à leurs enfants. La mesure visait à donner une plus grande représentation aux Kanaks, devenus une population minoritaire.

Paris considère l’accord comme antidémocratique et les législateurs ont approuvé un amendement constitutionnel pour ouvrir le droit électoral aux personnes résidant en Nouvelle-Calédonie depuis au moins dix ans.

Nouvelle-Calédonie – manifestations

Ces changements ont déplu aux autochtones Kanak, qui affirment que leur indépendance est menacée et que leur chemin vers l’autodétermination est entravé. A cette occasion, la question de la sécession de la Nouvelle-Calédonie d’avec la France est revenue sur le devant de la scène. De février à avril, des manifestations en faveur d’un État indépendant ont eu lieu en Nouvelle-Calédonie et s’intensifient désormais. Ces positions ont été soutenues par les partis politiques autochtones au Parlement, le Front socialiste de libération nationale (FLNKS), qui propose de nommer le nouvel État indépendant « Kanaky ».

Violent soulèvement – ​​morts et nombreux blessés

Trois habitants et un policier ont été tués lors des émeutes de jeudi. Jusqu’à présent, 200 personnes ont été arrêtées et, outre les manifestants, il y a aussi des bandits qui volent et incendient des bâtiments et des voitures.

Nouvelle-Calédonie – manifestations

La réaction des autorités

Jeudi, la France a déclaré l’état d’urgence pour 12 jours et déployé environ 500 militaires et policiers supplémentaires pour réprimer les troubles dans la capitale Nouméa. Il y a 1 800 policiers et gendarmes en service sur le territoire.

Les autorités de l’île ont également imposé un couvre-feu, fermé l’aéroport très fréquenté de La Tontouta, fermé les écoles et interdit l’utilisation du réseau social TikTok et les rassemblements publics.

Nouvelle-Calédonie – manifestations

Macro pour les épisodes

Macron a condamné les violences et appelé au calme dans une lettre aux responsables néo-calédoniens. Le FLNKS a également condamné les violences et appelé les manifestants à retirer les barricades. Le président français a proposé de dialoguer avec les « camps » pour et contre l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie avant qu’une conférence spéciale des deux chambres du Parlement ne scelle le projet de loi. Le président de la Nouvelle-Calédonie, Louis Mapou, a appelé les citoyens à promouvoir le calme et le dialogue.

Sandrine Dumont

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