Massaliotida : La Tragédie du Docteur

Alors que l’été s’éternise, on sait que le père est en bonne santé. Mais quand l’automne est arrivé, il a immédiatement eu à nouveau cette horrible toux. L’hiver est rude ici dans le nord et peu importe le nombre de médicaments que vous essayez d’améliorer, rien ne se passe. La mère brûlée fait tout pour le soulager, mais ça va mal. Mais son plus grand regret est qu’elle n’envisage pas de consulter un médecin. Il a suggéré à plusieurs reprises que le Dr. appeler Piscator, mais le père a persisté. Il dit que Piscator est l’un de ces étudiants perpétuels qui passent toute leur vie assis sur les bancs du collège sans jamais obtenir de diplôme, et qu’il a la mauvaise habitude de boire du cognac et de bavarder avec les gens jusqu’à l’aube.

C’est ce que dit le père, mais nous savions au fond que la vérité est différente. La guerre a éclaté entre la France et l’Allemagne, et Piscator est le seul germanophile de notre région. Le père, qui non seulement admire mais admire aussi les Français, entre en crise rien qu’à l’idée d’avoir à entendre des éloges pour les Allemands.

« THE STEP », 1er octobre 1953, Archives historiques « THE STEP » & « THE NEWS »

Finalement, cependant, la mère le persuada et un après-midi, à quatre heures, Piscator rentra à la maison. Nous pensions qu’une fois qu’il aurait examiné le père, il rédigerait une ordonnance comme le font habituellement les médecins, prendrait son café et partirait. Mais il se mit à babiller de façon incontrôlable, et quand cinq heures sonnèrent, le père ordonna un schnaps et de l’eau chaude pour que le médecin boive un grog.

Il ne faisait pas trop froid toute la journée, mais il faisait terriblement froid le soir. Nous nous assîmes près du feu, tricotant et brodant comme d’habitude, et suppliâmes notre cocher d’emmener le médecin à la campagne par un temps si terrible.

À six heures, tante Lovisa a commencé à se demander si le médecin avait l’intention de rester dîner, mais mère l’a exclu. A six heures et demie, le père nous annonce la bonne nouvelle que le médecin s’en va et qu’il faut lui préparer la voiture. A cette occasion, cette mère a réussi à lui demander ce qui lui avait pris tant d’heures et si longtemps.

– A propos de Bismarck, répondit le père avec colère et retourna dans sa chambre.

Nous nous sommes sentis désolés pour lui d’avoir dû écouter les louanges d’un Allemand pendant tant d’heures et avons dit au chauffeur de se préparer.

« THE STEP », 1er octobre 1953, Archives historiques « THE STEP » & « THE NEWS »

Il était sept heures et quart et le médecin était toujours en vue.

– Va lui dire, Selma, maman m’a dit que la voiture est prête.

Je les ai trouvés tous les deux assis à table avec la bouteille de cognac au milieu. Piscator, qui avait devant lui un verre d’eau fumante, s’est arrêté de parler en me voyant et s’est mis à boire. Et avant que je puisse l’expliquer correctement : « D’accord, d’accord ! » me dit-il et, se retournant vers le père, il continue :

– Qu’en dites-vous, monseigneur Gustave, grand peuple…

A sept heures et demie le cocher arrive dégelé et nous dit qu’il ne peut plus attendre, qu’un boi est couvert de neige et que le cheval va pleurer s’il reste plus longtemps dans le gel. Nous lui avons dit d’éteindre le chauffage et d’aller se réchauffer dans la cuisine.

A neuf heures précises, Père est sorti et nous a demandé de l’eau chaude pour le grog du docteur.

– Mais que va-t-il se passer ? Va-t-il dormir ici ? demanda désespérément la mère.

– Maintenant il a quitté les Allemands et maudit les Français, dit Père dehors. Mais que dois-je faire ? Je ne peux pas le chasser !

Soudain – il était presque huit heures et demie – tante Alina jette son tricot et ouvre le piano avec un sourire malicieux.

– Qu’est-ce que tu vas faire? avons-nous demandé surpris.

– Maintenant tu vas dire.

Et il a commencé à jouer à un jeu.

– Massaliotis, dit la mère. C’est un titre français joué à la Révolution. Écoutez comme c’est cool.

Je ne sais pas comment cela se produit, mais il y a quelque chose de très spécial dans ce kilométrage. Difficile de garder la tête froide quand on entend ça. Vous voulez vous lever, chanter et crier. Vous voulez faire quelque chose de grand et d’héroïque.

Soudain, le père apparut à la porte.

– Alina arrive. Le docteur est parti.

Et il nous a raconté ce qui s’est passé. Lorsque la tante a commencé à jouer, Piscator n’a prêté aucune attention. Mais après que la musique ait continué, il a cessé de parler et a commencé à lui prêter attention. Puis il a commencé à taper du pied et à fredonner au rythme. Et soudain il se leva d’un bond, attrapa son manteau et son chapeau, et poussa la porte.

– Bonjour Gustave, j’y vais !

– Attends, mon Christian, laisse-la redémarrer la voiture, cria papa.

– Impossible, dit l’autre. Une demi-minute de plus à écouter Massaliotida et je suis devenu un francophile encore pire que toi.

*Texte de l’écrivaine suédoise Selma Lagerlöf (Selma Lagerlöf, 1858-1940), première femme à recevoir le prix Nobel de littérature en 1909. Le roman s’intitulait Die Massaliotis et fut publié dans le journal To Vima le 1er octobre 1953.

LE Massaliotides (La Marseillaise), écrit au nom du maire de Strasbourg par l’officier de l’armée française Claude-Joseph Rouget de Lisle (1760-1836) dans la nuit du 25 au 26 avril 1792 (titre original : « Expédition de guerre de l’armée du Rhin » ) « ), a été publié par décret de l’Assemblée nationale française le 14 juillet 1795 pour l’hymne national de la France.

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Onfroi Severin

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