« Si c’était à refaire, je le referais », a déclaré aujourd’hui le président français Emmanuel Macron, faisant référence aux contacts qu’il a eus en tant que ministre des Finances de 2014 à 2016 avec des dirigeants de la multinationale américaine Uber.
Macron a déclaré que son objectif était de lutter contre le chômage de masse par tous les moyens nécessaires et qu’à cette fin, il rencontrait des hommes d’affaires étrangers, ouvertement et en présence de ses partenaires.
« S’ils créent des emplois en France, j’en serai fier et je le ferai encore demain et après-demain », a-t-il déclaré. Se référant à l’opposition et aux accusations portées contre lui, Macron a déclaré :
« Vous avez perdu la boussole. Si nous ne nous battons pas pour une meilleure éducation et la création d’emplois, nous continuerons d’avoir un taux de chômage élevé. »
L’opposition demande une commission d’enquête sur le rôle de Macron
L’opposition, quant à elle, est convaincue que Macron a joué un rôle clé dans l’implantation d’Uber en France et réclame, entre autres, la mise en place d’une commission d’enquête à l’Assemblée nationale française.
Les responsables gouvernementaux, quant à eux, insistent sur le fait que les documents controversés de l’enquête journalistique internationale n’ont révélé aucun comportement illégal de l’actuel président – alors ministre de l’Economie.
Ils ajoutent qu’il était naturel pour lui de consulter des « investisseurs » et des représentants d’entreprises, et qu’en définitive il considère toujours la création d’Uber comme un événement qui a eu un impact positif sur l’économie française.
En outre, la plupart des médias et analystes s’inquiètent plus généralement de la manière dont la multinationale a imposé sa présence dans la plupart des grandes villes européennes et des limites du fonctionnement des soi-disant « lobbies ».
Au niveau politique, les allégations se sont poursuivies aujourd’hui, le député de gauche Olivier Faure accusant Macron d’avoir été « silencieux et de signer secrètement un accord » pendant son mandat de ministre des Finances. C’est « le cheval de Troie dans la destruction du droit du travail français ».
Jordan Bardela, du parti d’extrême droite de Marine Le Pen, a emboîté le pas, affirmant que « Macron soutient les entreprises privées américaines » et « ne défend pas les intérêts français ».
Gabriel Atal, le ministre du budget proche d’Emmanuel Macron, a rejeté les allégations, déclarant: « L’opposition, comme d’habitude, « a fait des tonnes de mousse avec un gramme de savon ».
Et d’ajouter : « On parle d’Emmanuel Macron, qui est ministre de l’Economie partout. Il a indiqué qu’il était favorable à la libéralisation de l’économie, à l’introduction de nouveaux acteurs pour briser certains monopoles et à l’amélioration du pouvoir d’achat, de l’emploi et des services pour les Français.
La presse française d’aujourd’hui couvre abondamment ce sujet. Citant le journal britannique Guardian, Liberation a rapporté que Mark McGann, un ancien lobbyiste d’Uber qui a divulgué des fichiers et des documents d’Uber, a personnellement aidé Macron à collecter des fonds pour son parti alors naissant, mais que son soutien politique au président français était une décision personnelle.
Dans le même journal, l’ancien président socialiste François Hollande affirme n’avoir « jamais eu connaissance du moindre accord » entre son ancien ministre et les hauts dirigeants de la multinationale américaine.
Le journal Le Monde se joint aux médias pour exposer les dossiers Uber, soulignant que « les « macronistes » se sont ralliés au président français » et n’y voient « rien de honteux et de scandaleux ».
Oror Berger, membre du groupe parlementaire de Macron, déclare « qu’il faut se réjouir que Macron ait toujours soutenu l’implantation d’entreprises étrangères en France ».
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