Les États-Unis, la Russie et la France mettent en garde la Turquie contre les opérations en Syrie

Selon un communiqué de presse de ses services.

Au cours d’une conversation téléphonique avec son homologue, M. Austin a également présenté ses condoléances aux victimes de l’attentat terroriste du 13 novembre au cœur d’Istanbul, selon le communiqué du Pentagone américain.

Il s’est également dit « préoccupé par l’escalade des actions dans le nord de la Syrie », en particulier les « récentes frappes aériennes de la Turquie, dont certaines ont directement menacé la sécurité du personnel (militaire) américain travaillant avec des partenaires locaux en Syrie » pour vaincre l’EI » (organisation djihadiste ss État islamique).

Le secrétaire américain à la Défense a appelé à la « désescalade », ajoutant qu’il partageait « la forte opposition du département d’Etat » à la possibilité de lancer une nouvelle opération terrestre à grande échelle par l’armée turque en Syrie.

La Russie met à nouveau en garde contre les opérations terrestres turques en Syrie

La diplomatie russe a réitéré la position selon laquelle une nouvelle opération militaire terrestre turque à grande échelle sur le territoire de la Syrie aurait un impact négatif sur toute la région et a appelé Ankara et Damas à coordonner leurs actions, par la bouche du représentant du ministère russe de Affaires étrangères, Maria Zakharova.

Moscou est en « étroite coopération avec (ses) partenaires syriens et turcs pour empêcher une escalade de la situation dans le nord de la République arabe syrienne », a déclaré la porte-parole, estimant qu’une nouvelle opération militaire terrestre turque sur le territoire syrien « en résulterait ». . Une nouvelle détérioration de la situation déjà difficile dans cette zone de la Syrie affecterait négativement la situation dans la région dans son ensemble. » Il a également jugé que l’objectif d’« assurer la sécurité dans la zone frontalière » est atteint en « rétablissant la coordination et Damas » a été remplie.

Mme Zakharova, lors du briefing hebdomadaire des journalistes des médias russes et des correspondants de la presse étrangère, a rappelé que pour « prévenir » l’escalade, « des contacts au niveau interministériel, y compris dans le cadre des travaux du ‘processus d’Astana’ » sont en cours, lors de la 19e réunion des représentants de la Russie, de l’Iran et de la Turquie dans la capitale du Kazakhstan (22-23 novembre).

Le communiqué de la réunion tripartite a déclaré, a rappelé la porte-parole, que « la réalisation d’une sécurité et d’une stabilité durables dans le nord-est de la Syrie n’est possible que sur la base de la préservation de la souveraineté et de l’intégrité territoriale de ce pays ».

Selon le représentant du ministère russe des Affaires étrangères, des efforts sont déployés pour promouvoir le dialogue entre les gouvernements autonomes kurdes et le gouvernement syrien afin que « les zones au-delà de l’Euphrate puissent être restituées à l’espace commun de l’Etat syrien ».

Maria Zakharova a qualifié « la présence militaire américaine » de « principal obstacle » dans ce processus, arguant que « les Américains soutiennent les sentiments séparatistes de certains dirigeants des Kurdes syriens, ils adoptent ouvertement la ligne de les couper temporairement de Damas sans être contrôlés par le gouvernement des régions syriennes riches en pétrole et autres ressources naturelles.

« Nous l’avons dit à plusieurs reprises. Dans nos contacts avec les représentants des Kurdes, nous suivons constamment l’idée qu’il est contre-productif et imprudent de s’appuyer sur l’alliance avec Washington au lieu d’entrer dans une coopération normale avec le gouvernement central de la Syrie. Nous continuerons le travail », a conclu le représentant du ministère russe des Affaires étrangères.

La France exprime sa « forte inquiétude » sur l’éventualité d’une nouvelle opération terrestre de la Turquie en Syrie

Paris a fait part à Ankara de sa « vive inquiétude » face aux attaques turques en Syrie et en Irak, qui mettent en péril les « progrès » dans la lutte contre le groupe jihadiste « Etat islamique », selon un communiqué du ministère français de la Défense mercredi.

Le 20 novembre, l’armée de l’air turque a lancé une série de frappes aériennes dans le nord-est de la Syrie contre des positions tenues par des combattants kurdes, membres de ce qu’Ankara appelle des organisations « terroristes ». Et le président turc Recep Tayyip Erdogan a réitéré la semaine dernière son intention d’ordonner une nouvelle opération terrestre à grande échelle par son armée en Syrie.

Les attentats turcs « entraînent une escalade des tensions qui menacent la stabilité de la région et les progrès réalisés par la coalition internationale dans la lutte contre Daech (ss acronyme de l’État islamique) ces dernières années », a souligné le Français. Le ministre de la Défense Sébastien Lecornou au téléphone avec son homologue turc Hulusi Akar.

La France est membre de la coalition internationale anti-djihad dirigée par les États-Unis.

M. Lecornou a souligné qu’une nouvelle opération terrestre turque à grande échelle « mettrait en péril la sécurité du personnel (militaire) opérant dans le nord-est de la Syrie » et a aidé à arracher les zones qu’il tenait à l’Etat islamique.

Thibault Tremble

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