Le message des urnes suédoises et la menace pour l’Europe

Le résultat des élections en Suède suscite des inquiétudes dans toute l’Europe, la montée de l’extrême droite reflétant les implications politiques des événements majeurs qui affligent le vieux continent.

Selon Dimitris Tzanidakis, conseiller politique au Parlement européen, « la période que nous traversons pourrait être interprétée comme un mélange de changements rapides, de crises en chaîne, d’incertitude générale et d’insécurité environnante ».

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Voici l’article de D. Tzanidakis sur le résultat des élections suédoises et leurs implications politiques pour l’Europe.

« L’Europe a été frappée encore et encore ces dernières années »

L’invasion russe de l’Ukraine a radicalement modifié les contextes géopolitiques et les faits politico-économiques, créant un nouveau paysage tumultueux de guerre froide. L’Europe a été frappée à plusieurs reprises ces dernières années. De la récession économique et de l’immigration à la pandémie, la crise énergétique et l’insécurité alimentaire, personne ne voit un dénominateur commun : la montée systématique de l’extrême droite à travers le vieux continent. Le résultat des récentes élections nationales en Suède confirme la conclusion ci-dessus, la sonnette d’alarme retentissant fort.

Mais que s’est-il passé en Suède et pourquoi y a-t-il lieu de s’inquiéter ? Le parti d’extrême droite « Sweden Democrats », au fort passé néonazi, a terminé deuxième lors des élections de dimanche (11/09) et jouera un rôle central et régulateur dans la formation de la coalition de partis de droite qui sera appelée gouverner le pays. Le premier constat – raisonnable – qui se dégage est que dans un pays traditionnellement progressiste et développé où les gouvernements sociaux-démocrates sont élus au fil du temps et où les immigrés sont les bienvenus, l’élan de l’extrême droite a explosé à tel point ces dernières années qu’il l’est aujourd’hui le cas, un parti au pouvoir.

Poursuite du déplacement de la base des partis traditionnels de droite vers la droite

En regardant de plus près d’autres pays nordiques comme la Norvège et le Danemark, on remarque un déplacement constant de la base des partis de droite traditionnels vers l’extrême droite. Cette tendance électorale est-elle un signe des temps ou une nouvelle réalité politique pour l’Europe ?

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La deuxième conclusion qui en ressort est plus inquiétante pour l’UE en particulier : si l’on s’attendrait à ce que l’invasion russe de l’Ukraine affaiblisse les partis d’extrême droite européens, qui ont toujours été des amis proches de Poutine en raison de leur nature nationaliste et eurosceptique, ils non seulement pas ébranlé, mais ils avancent.

En dehors de la péninsule scandinave, où l’attitude de l’électorat pose question d’une part en raison de sa situation géographique et d’autre part en raison des taux de croissance élevés, des phénomènes similaires se retrouvent dans de nombreux pays européens. Il est significatif que dans les trois campagnes électorales qui se sont déroulées dans les États membres de l’UE depuis le début de la guerre, les partis d’extrême droite aient réalisé d’énormes gains électoraux. Hormis les « démocrates suédois », le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a été réélu avec une facilité caractéristique, tandis que Marine Le Pen a revendiqué la présidence française et a obtenu un grand nombre de sièges au parlement français.

L’extrême droite est désormais traitée comme la normale dans l’UE

Qu’on le veuille ou non, l’extrême droite est désormais traitée comme normale dans l’UE.Il se peut que l’accumulation des pressions sociales et économiques (crise de la zone euro, pandémie, crise énergétique et alimentaire) et la détérioration consécutive du niveau de vie des les couches de la population, rend attrayant le populisme de l’agenda politique d’extrême droite.

Mais se pourrait-il que les causes soient plus profondes et soient à rechercher dans le phénomène de recherche identitaire dans les conditions d’une mondialisation sans référence aux valeurs ? Il n’y a pas de réponses faciles et pas de solutions faciles. La seule chose qui soit certaine, c’est que l’extrême droite est là et ne sera pas comblée par l’adoption de sa cause, mais par son isolement politique.

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« L’UE ne peut se permettre ni de rester immobile ni d’hésiter »

Avec les sondages par anticipation du 25 septembre en Italie montrant l’extrême droite Giorgia Meloni comme la favorite absolue pour le poste de Premier ministre, personne ne peut babiller ou babiller et ignorer le fait que notre démocratie est en danger.

L’UE est mise au défi de faire face à ces développements inquiétants, face à un ensemble d’équations pour des solutions possibles : devenir autosuffisante en énergie sans accroître les inégalités et l’appauvrissement, mettre en œuvre des politiques sociales et inclusives, tout en avançant plus rapidement vers l’intégration européenne et en isolant l’extrême droite, en protégeant et en renforçant plus que jamais leurs principes et leurs valeurs. Avec l’incertitude qui pèse sur le vieux continent comme l’épée de Damoclès, l’UE ne peut se permettre de rester immobile ou d’hésiter. Le récent dilemme des urnes suédoises entre la social-démocratie et l’extrême droite devrait être traité comme une triste exception plutôt qu’une normalité profondément enracinée.

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Aglaë Salomon

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