Le Conseil de l’Europe contre Macron | Nouvelles

Le Conseil de l’Europe, l’organisation des droits de l’homme, attise les tensions dans la vie politique française en critiquant le mécanisme permettant le vote d’une loi sans vote utilisé par le gouvernement récemment sur la très controversée réforme des retraites. Il s’agit de l’article 49.3 de la Constitution, activé par le président français Emmanuel Macron avec la Première ministre Elizabeth Bourne.

Cet article 49.3 de la Constitution française «Il soulève des questions sur les principes de pluralisme, de séparation des pouvoirs et de souveraineté du pouvoir législatif», clame le Conseil de l’Europe, regrettant qu’il laisse parfois passer des lois. sans […] un engagement authentique et approfondi avec le contenu ».

Depuis sa formation en mai 2022, le gouvernement d’Elizabeth Bourne a utilisé cette tactique constitutionnelle à 11 reprises, notamment en mars pour adopter la réforme très controversée faisant passer l’âge de la retraite de 62 à 64 ans.

Après des mois de mobilisation de rue, l’exécutif a finalement activé ce mécanisme, craignant que le texte ne soit rejeté à l’Assemblée nationale, où le camp présidentiel ne dispose que d’une majorité relative. En réponse, l’opposition avait un « déni de démocratie» et une violation des droits du Parlement.

Dans son avis, le Conseil de l’Europe rappelle que « nécessaire pour maintenir l’équilibre des pouvoirs entre le Parlement et l’exécutif ‘ et considère que l’article 49.3 français ‘ plutôt un pouvoir législatif autonome entre les mains de l’exécutif ».

Une fois le 49.3 activé, les députés n’ont qu’une seule chance d’empêcher le vote d’une loi : en votant à la majorité absolue une motion de défiance envers le gouvernement.

Selon la Commission de Venise, le groupe consultatif du Conseil de l’Europe qui a préparé l’Avis, l’article 49.3 renverse ainsi : « le poids de l’initiative « rejeter un texte », d’une manière qui semble imbattable par rapport aux autres pays européens ».

L’article 49.3, rédigé en réponse au blocage parlementaire de la IVe République, est régulièrement critiqué par les responsables politiques français, y compris ceux qui l’ont invoqué.

En 2006, François Hollande, alors premier secrétaire du Parti socialiste et leader de l’opposition, avait dénoncé l’utilisation de cette méthode pour faire voter une loi sur le contrat de travail des jeunes, la qualifiant de « déni de démocratie ». » .

« L’article 49.3 est une brutalité, 49.3 est un déni de démocratie, 49.3 est un moyen de ralentir ou d’empêcher le débat parlementaire » a-t-il assuré.

Pourtant, quelques années plus tard, durant son mandat présidentiel (2012-2017), son Premier ministre Manuel Valls l’avait utilisé à six reprises.

Des garanties ont été ajoutées au fil des ans pour limiter l’utilisation de 49.3.

Ainsi, depuis 2008, cet article ne peut être activé que pour les lois de finances ou de sécurité sociale et pour un seul autre texte par session de la Chambre.

En mars dernier, un groupe de 60 députés de l’opposition de gauche voulait aller plus loin et déposer un projet de constitution visant à supprimer l’article 49.3.

Le Conseil de l’Europe, basé à Strasbourg, réunit les 46 Etats signataires de la Convention européenne des droits de l’homme.

Ses différents organes publient régulièrement des rapports et des avis : en mars, la responsable des droits de l’homme de l’institution, Dunia Mijatovic, a critiqué le « usage excessif de la force » contre des manifestants par la police dans le cadre du mouvement social contre la réforme des retraites.

Aglaë Salomon

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