Hier dimanche, l’armée israélienne a utilisé des engins de chantier pour démolir une école primaire palestinienne près de Bethléem qui avait été construite avec l’aide de l’Union européenne, a rapporté l’agence de presse officielle palestinienne WAFA.
Les troupes israéliennes sont entrées dans le village où se trouvait l’école aux premières heures d’hier matin et ont utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser les habitants rassemblés avant de procéder à la démolition du bâtiment.
C’est la deuxième fois que cette école élémentaire particulière, al-Tahadi, est démolie en Cisjordanie occupée. Il a été nivelé en 2017 avant d’être reconstruit.
En mars, un tribunal de Jérusalem a confirmé la demande d’un groupe israélien de droite de démolir à nouveau l’école, jugeant qu’elle avait été construite « arbitrairement » et « dangereuse ».
La démolition a été condamnée par la partie palestinienne, mais aussi par la délégation de l’Union européenne auprès de l’Autorité palestinienne, qui a financé la reconstruction.
L’UE a exprimé sa « consternation » face à l’évolution, soulignant qu’elle « suivait de près cette affaire et a demandé aux autorités israéliennes de ne pas procéder à la démolition, qui affecte directement 81 enfants et leur éducation », a déclaré un représentant du chef de l’UE dans diplomatie, Joseph Borel.
L’UE a également noté que « la destruction est illégale en vertu du droit international » et que « le droit des enfants à l’éducation doit être respecté ».
Hier, la délégation de l’UE en Palestine a averti qu' »Israël devrait arrêter toutes les démolitions et tous les déplacements qui ne servent qu’à aggraver le sort du peuple palestinien et à aggraver encore l’environnement déjà tendu ».
Israël démolit des maisons et d’autres bâtiments construits par des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est sans l’autorisation des autorités israéliennes. Il démolit également les maisons des familles des auteurs présumés d’attaques, une pratique décrite comme une punition collective par les groupes de défense des droits humains.
Ahmed Nasser, un responsable du ministère palestinien de la Santé, a souligné l’importance de gérer des écoles dans des villages reculés de Cisjordanie occupée. Il permet « d’empêcher les déplacements et même les expulsions (de la population) si Israël veut procéder à la confiscation des terres », puisque « la présence de la population empêche de tels projets », a-t-il expliqué.
Derrière la demande au tribunal se trouvait Regavim, une ONG sioniste de droite, qui a fait valoir que la construction de l’école faisait partie d’un plan palestinien visant à « construire un bâtiment sur une terre vierge, projetant l’affirmation qu’il s’agit d’une école et transformant la démolition de une question humanitaire ».
De son côté, l’organisation israélienne Peace Now a qualifié en avril de « honteuse » la décision de démolir l’école de l’administration publique israélienne, qui « est désormais dirigée par (le ministre des Finances d’extrême droite Bezalel) Smotrich ».
Environ 490 000 colons israéliens vivent dans des colonies en Cisjordanie – au-delà de Jérusalem-Est – avec 2,8 millions de Palestiniens. La plupart de la communauté internationale considère les activités de colonisation comme illégales.
Sources : AMPE, dpa, AFP
« Twitter lover. Congenial writer. Award-winning thinker. Hardcore food fanatic. Lover of animals everywhere. Incurable analyst. »