La guerre en Ukraine a inévitablement créé de nouvelles données pour les pays directement impliqués, l’UE et la communauté internationale. Malheureusement, plus de six mois se sont écoulés depuis le début de l’invasion russe de l’Ukraine, et il n’y a aucune perspective sérieuse de pourparlers significatifs pour mettre fin à la guerre. Il est évident que le conflit en Ukraine est en même temps un champ d’âpres querelles entre la Russie et l’Occident.
Comme cela a été souligné à plusieurs reprises, l’UE paie son propre prix pour cette confrontation : moins de sécurité, moins de prospérité et plus d’instabilité. Les dirigeants des États de l’UE et les institutions de l’Union ont peut-être sous-estimé les coûts énormes de la guerre et des sanctions. De plus, l’avenir ne peut pas être prédit avec précision avec les données actuelles.
L’Ukraine s’oppose à la Russie avec le soutien politique, économique et militaire occidental. Malgré cela, les forces russes ont capturé une grande partie du sud-est de l’Ukraine. Pour ses propres intérêts vitaux, tels qu’elle les définit, et pour des raisons de prestige, Moscou reste attachée à l’objectif de domination et de renforcement de sa position dans le système international. Mais l’Ukraine souligne également sa détermination à lutter pour restaurer son intégrité territoriale avec le soutien multidimensionnel de l’Occident. La Russie pense que le véritable objectif des États-Unis, de l’UE et du Royaume-Uni est de l’affaiblir et de le réduire si possible.
Cette situation comporte le risque d’une nouvelle escalade. Le scénario le plus pessimiste est l’utilisation d’armes de destruction massive. En outre, le risque de sabotage ou d’accident grave dans les centrales nucléaires ne peut être exclu. Une telle évolution aura de tristes conséquences.
Et si les implications sécuritaires ne peuvent être ignorées, l’impact de la guerre et des sanctions contre la Russie sur l’UE elle-même suscite également de vives inquiétudes. Non seulement l’inflation est désormais à deux chiffres, mais aussi la possibilité visible d’une nouvelle récession. La stagflation de la période actuelle est pire que celle des années 1970, de plus en plus de personnes vivront sous le seuil de pauvreté.
La hausse des prix de l’énergie et de nombreux autres biens et services ne peut actuellement être résolue par une politique monétaire stricte. De telles politiques renforceront la tendance à une récession plus profonde, avec des coûts socio-économiques énormes. Il est maintenant clair que les sanctions non seulement punissent la Russie, mais imposent également des coûts énormes aux citoyens européens.
Divers analystes de nombreux pays estiment que la guerre en Ukraine et la confrontation entre la Russie et l’Occident auraient pu être évitées. Ils soulignent également qu’il est extrêmement difficile de construire une architecture de sécurité européenne et mondiale sans la participation de la Russie elle-même. Avec le même raisonnement, il souligne que les objectifs de prospérité, de coopération et de développement ne sont pas servis par des conflits militaires de cette ampleur et les sanctions sans précédent imposées.
Malheureusement, bien qu’il ait été possible d’éviter l’invasion et la guerre russes, il n’est pas possible de revenir en arrière. Les données d’aujourd’hui indiquent des changements tectoniques dans le développement européen et international.
La Chine affirme qu’elle n’a pas l’intention de subir les conséquences d’une guerre dans laquelle elle n’est pas impliquée. Entre autres choses, Pékin achète l’énergie russe aux prix d’avant-guerre. Dans le même temps, les coûts de l’énergie pour l’Allemagne et les autres pays de l’UE augmenteront considérablement. Cette situation nuit inévitablement aux consommateurs européens, mais elle sape également la compétitivité des économies de l’UE.Les implications pour les États-Unis ne sont pas les mêmes, car ils ne dépendent pas de la Russie pour l’énergie. De plus, les exportations américaines d’énergie vers les pays de l’UE se feront à des prix plus élevés que ceux de la Russie.
Une analyse qualitative des données et de la dynamique en cours conduit à la conclusion que les défis pour l’UE elle-même dans les secteurs militaire, politique, énergétique et économique sont énormes. Il n’est pas non plus surprenant que chaque pays membre de l’Union ait ses propres particularités et approches face à cette grande crise. Une éventuelle conformité universelle à la politique de sanctions sera testée. Outre la Hongrie, qui suit sa propre voie, la Bulgarie est également préoccupée par sa politique énergétique et souligne que le pragmatisme montre d’autres voies. En outre, il existe de forts désaccords concernant la proposition de certains pays d’interdire aux citoyens russes d’entrer dans l’UE.
Mais même avant l’invasion russe de l’Ukraine, l’UE était confrontée à de sérieux dilemmes et problèmes. L’inégalité entre les pays de l’UE et au sein de ceux-ci était et reste un défi majeur. Les différentes approches d’une variété de questions entre l’Europe du Nord et du Sud et entre l’Europe de l’Ouest et du Centre-Est sont préoccupantes. Avec la guerre en Ukraine et l’escalade de la confrontation entre la Russie et l’Occident, la situation s’est détériorée. Ce n’est pas un hasard si le président français Macron a récemment déclaré que l’ère de la prospérité et de l’abondance était révolue. Dans le même temps, les autorités allemandes préviennent que les hivers à venir seront très difficiles.
Dans ces circonstances, l’UE est appelée à réfléchir à ses choix stratégiques et à son orientation future. Les conditions socio-économiques difficiles créent à elles seules des risques supplémentaires d’instabilité politique et une tendance aux courants extrêmes. Si l’UE n’offre pas de perspective et d’espoir pour l’avenir, chaque État agira du mieux qu’il pourra, en fonction de ses spécificités, pour limiter les coûts et créer de nouvelles perspectives. Une telle évolution mettra une fois de plus l’Union à l’épreuve.
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