Confrontées à des prix toujours plus élevés et à une perte continue de pouvoir d’achat, les classes moyennes et populaires françaises tentent de survivre en épargnant drastiquement et en se débarrassant des biens personnels, voire des meubles de maison, dont elles n’ont plus besoin. C’est vital aujourd’hui.
Notre partenaire privilégié, Maria Denaxa
L’électroménager, le mobilier, l’habillement, les bijoux, les objets de décoration ou encore les plantes changent de main tous les jours en France, non seulement via la vente en ligne, mais aussi via des expositions d’objets dans des appartements et des espaces spécialement loués, selon le nombre de personnes qui achètent. -les articles d’occasion sont à la hausse ces jours-ci.
« Certains négocient même si quelque chose est vendu 1 ou 2 euros »
Christophe Julien, 47 ans, ne s’attendait pas à ce que tant de monde vienne et reparte à son domicile de la paroisse de Berus, près de la ville de Chartres, qu’il avait mis en vente. Dès mercredi matin, lui et sa sœur et son frère ont organisé la vente des effets mobiliers car il déménage à l’étranger. La présence des gens était inattendue.
« On sentait que les gens venaient ici pour trouver ce qu’ils ne pouvaient plus acheter dans des magasins où les prix sont inaccessibles. » Avec la crise économique déjà bien ancrée en France et l’inflation galopante, nous étions majoritairement à la recherche de choses précises. Nos prix étaient très bas pour aider les gens de notre région et nous avons réussi. « Nous les avons vendus presque tous », explique-t-il.
Un immense congélateur, en excellent état, à vendre 30 euros. Un acheteur potentiel veut mettre un petit générateur diesel à l’avant. Un peu plus loin, une dame ouvre un grand parapluie qui coûte 10 euros. Elle dit que cela protégera ses oiseaux du soleil et de la pluie. Les grands couteaux de cuisine et l’aiguiseur associé coûtent 1 € chacun. Un four à micro-ondes dans la boîte est presque une bonne affaire pour le prix de 10 euros. Les coffres des voitures de ceux qui ont répondu au bazar impromptu de la famille de Kristof se remplissent en un rien de temps. Dans un coin du jardin, une caravane de 1980 en excellent état attend son prochain propriétaire pour 1 500 euros. « Nous sentons que les temps sont difficiles. « Certains n’hésitent pas à marchander, même si un article est vendu 1 ou 2 euros », argumente Christophe Julien.
Pour détailler les articles vendus par la femme de 47 ans, Mireille et Michel sont accompagnés de leurs deux petits-enfants mineurs. La femme de 63 ans, ancienne employée des hôpitaux, vend régulièrement des maisons, des garages et des terrains à des particuliers « parce que la retraite ne suffit plus pour le luxe », dit-elle. « Nous recherchons des articles en bon état, utiles et pas chers, pour moi principalement des ustensiles de cuisine, des objets de décoration et même des vêtements. Mon mari, par contre, cherche des outils.
Le 10 du mois, 31% des Français ont moins de 100€ à dépenser dans le mois…
Les recherches de l’Institut Ifop mettent en lumière les sacrifices que les Français consentent aujourd’hui pour joindre les deux bouts. Selon l’institut, ces sacrifices n’ont jamais été aussi importants. « Au 10 du mois, c’est-à-dire après déduction des dépenses des comptes bancaires, 31% des Français ont moins de 100 euros pour vivre sur leurs comptes bancaires, dont 10% qui sont à découvert », précise l’enquête.
Au cours des deux dernières années, de janvier 2021 à décembre 2022, les prix des denrées alimentaires ont augmenté de 20 %. En conséquence, plus d’un consommateur sur deux (58%) a réduit ses dépenses alimentaires au cours des 12 derniers mois pour des raisons financières, soit le double du taux rapporté dans une autre enquête Ifop de 2007.
Pire encore, 51 % des répondants « sautent régulièrement ou même occasionnellement des repas ». Une augmentation de 7 unités par rapport à juin 2022.
Les résultats du Centre français de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Credoc) sont similaires. Selon le centre, près d’un Français sur quatre de moins de 40 ans souffre de malnutrition. 16% de la population du pays se couche le ventre vide.
Selon le Credoc, il ne fait aucun doute que « la forte inflation, notamment alimentaire, explique au moins en partie la discrimination croissante dans la société française ».
Dans le même temps, 41 % ont reporté certaines dépenses de santé au cours des 12 derniers mois. Presque deux fois plus qu’il y a quinze ans lors de la dernière crise inflationniste (25 % en 2007) », souligne l’Institut Ifop.
Les conclusions de l’Ifop sont corroborées par les recherches du Credoc : 52 % des personnes souffrant de malnutrition négligent leurs soins médicaux en raison de difficultés financières. Le problème est plus grand quand vous êtes plus jeune. 24 % des Français de moins de 40 ans négligent leur santé, contre 7 % des 60-69 ans.
Par ailleurs, 34% des Français avouent être parfois dans l’incapacité de régler à temps les factures de leur ménage… Et sortir manger ou boire un verre ou partir en vacances est devenu pour beaucoup un luxe insaisissable.
Vous préférez expiré…
Dans le même temps, la fréquence avec laquelle les dispositifs antivol sont attachés aux produits d’épicerie et aux produits de première nécessité augmente à mesure que les vols augmentent parallèlement à la hausse des prix. Des dispositifs antivol peuvent désormais même être trouvés sur les emballages de pâtes, la viande standardisée, le café, les canettes et même les canettes de boissons gazeuses.
Afin de contrer le phénomène du vol, plusieurs supermarchés ont mis en place des rayons vendant des produits dont la date limite de vente est généralement échue, mais sous certaines conditions énoncées dans les « Règles régissant la circulation et le commerce des produits et l’approvisionnement ». de Services » sont spécifiés. Ces produits sont vendus jusqu’à 30% moins cher. Dans la ville de Laval, il y a déjà un magasin avec des produits périmés qui fait des affaires en or.
En Belgique voisine, la boutique en ligne finlandaise Foodello est spécialisée dans la vente de produits alimentaires périmés. Il existe également un supermarché au Danemark qui vend des produits périmés.
Le passage des Français aux produits d’épicerie périmés a son explication. On estime que plus de neuf millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Et leur nombre augmente chaque jour.
La demande d’aide alimentaire a triplé au cours de la dernière décennie. Les épiceries et restaurants sociaux indiquent que plus de 2,4 millions de Français y ont eu recours en 2022, contre 820 000 en 2011, sans compter l’ensemble des réseaux de distribution d’aide alimentaire.
feux d’artifice du gouvernement
Sans aucun doute, cette situation déclenche un profond ressentiment envers le gouvernement français, qui l’attribue principalement à la guerre en Ukraine, mais aussi au changement climatique.
Les ministres d’Emmanuel Macron tentent de calmer les esprits en colère avec diverses mesures baptisées « boucliers de protection » ou des campagnes de communication comme le « quartier anti-inflation ». Cependant, les feux d’artifice des communications sont de courte durée et ne s’avèrent pas efficaces pour protéger les ménages les plus vulnérables.
Le mécontentement se reflète dans les sondages d’opinion publique, où 73% des Français pensent que le gouvernement n’en fait pas assez pour lutter contre la hausse des prix et la montée de la pauvreté.
Cependant, toute forme de protestation est déconstruite et brutalement réprimée par les médias à la demande du gouvernement, comme ce fut le cas récemment avec les manifestations anti-réforme des retraites.
Cela permet aux dirigeants d’une part de présenter une réalité virtuelle à l’extérieur et d’autre part – en combinaison avec le tsunami de l’inflation – de continuer à développer et à mettre en œuvre des politiques antipopulaires.
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