La nouvelle droite européenne LE QUOTIDIEN

Dans certains des pays les plus développés d’Europe, une forte tendance au retour à l’ordre des choses antérieur imprègne la droite. D’un certain point de vue, c’est une réaction nostalgique au pouvoir désormais perdu de l’État-nation, qui se dissout et, pour ainsi dire, s’engouffre dans l’entonnoir d’une Europe unie.

C’est là le point commun de trois partis de droite qui, certes sur des tons différents, sont qualifiés d' »anti-européens », de « fascistes », d' »extrême droite » – ou Dieu sait comment – non seulement par le général public, à gauche, mais aussi par la majorité de l’establishment politique et bureaucratique européen.

Cependant, il convient de noter que ni les démocrates suédois de M. Jimmy Akesson, qui sont apparus comme le deuxième parti lors des dernières élections du pays, ni l’Assemblée nationale de Mme Marine Le Pen, qui a augmenté de manière impressionnante sa représentation au Parlement français, ni, bien sûr, le parti des Frères d’Italie de Mme Giorgia Meloni, qui pourrait très prochainement devenir Premier ministre du pays, menace de quitter l’UE.

Seul le Royaume-Uni, après une douloureuse épreuve qui a principalement divisé les conservateurs, a réussi à quitter l’UE parce que c’était la volonté du peuple, reflétée dans un référendum finalement remporté par l’ancien Premier ministre Boris Johnson.

Et cela s’est produit parce que les Britanniques sont têtus et, bien sûr, parce que – en dehors de leur participation à l’OTAN – ils n’aiment pas l’idée de rejoindre des coalitions, de céder les droits de souveraineté aux centres multinationaux de prise de décision et d’élaboration des politiques.

La nouvelle droite qui a émergé il y a quelques décennies a subi de dures mutations, toujours dans le contexte national particulier qu’elle exprime. Il ne vise pas à renverser complètement l’ordre des choses européen. Il tente d’empêcher la dénationalisation des États qui composent l’Union. Et peut-être ainsi l’Union pourra-t-elle préserver son unité.

Mais il s’agit de l’avenir. Pour l’instant, la nouvelle droite n’est qu’une nuisance de plus pour l’establishment européen. D’où son traitement comme une renaissance du fascisme, du nazisme et d’autres exorcismes. Bien sûr, beaucoup d’autres similaires seront inventés…

Aglaë Salomon

"Organisateur incurable. Joueur. Étudiant. Passionné de Twitter. Geek des voyages. Totalement introverti. Nerd de la musique."

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *