La gifle face aux résultats des élections législatives

Cela aurait facilement pu être le titre d’un film noir français mettant en vedette feu Jean-Paul Belmondo. Malheureusement pour le système politique français et l’Europe en général, c’est un titre qui a frappé les kiosques à journaux français lundi matin dernier. C’est ainsi que le journal français Libération décrit l’indescriptible pour la Ve République française, qui porte la marque indélébile du général de Gaulle. Les résultats des élections législatives Vous avez quitté le président macrone ils ont nommé sans majorité au Parlement opposition officielle une néo-gauche qui se désagrège en ses composantes en 24 heures et refuse de former un front unique avec un vote politique au Parlement, tandis que l’extrême droite remporte pour la première fois 89 sièges, soit 11 fois plus qu’au Parlement précédent.

Avec une abstention historique de 54% la plus importante depuis la fondation de la Ve République française, la moitié de la société française qui s’est rendue aux urnes de manière indirecte mais très clairement consciente que le système politique sous lequel la France fonctionne depuis le 4 octobre 1958 est à un point de la a atteint la saturation politique.

L’exécutif en France, malgré le message clair, ne semble pas répondre. Au contraire, Emmanuel Macron, qui dirige un pays incapable de former un gouvernement autonome pour mettre en œuvre sa politique, a ignoré les signes des temps. Le silence de la Présidence française à la veille des élections était révélateur du climat au sein de l’élite française. Personne à Paris n’ose aborder le sujet brûlant de la profonde réforme constitutionnelle dont ce pays d’Europe centrale a manifestement besoin.

En pratique La France est entrée dans le tunnel obscur de la liquidité politique tandis que la guerre au cœur de l’Europe se poursuit et se poursuivra plus longtemps, la Russie se montrant plus résistante que prévu aux sanctions économiques et à son exclusion de l’Occident, et le système occidental apparaissant de plus en plus faible pour maintenir son unité et son efficacité politique.

Angela Merkel Avant sa « démission », il avait déclaré que sa réélection se ferait atout de donald équivaudrait à la fin de l’Occident. Conversation dramatique sur un protestant allemand, dans une version calviniste. À l’automne, les démocrates américains perdent le contrôle du Parlement. LA Joe Biden annoncera qu’il ne sera pas candidat à la prochaine élection présidentielle. Les dirigeants démocrates planifient déjà leur départ en toute sécurité de la scène centrale et de la Kamala Harris, peu importe ses efforts, ce n’est pas elle qui « tirera la charrue ». Ce n’est pas suffisant pour un tel rôle. « Elle ne l’a pas », clame poliment ses compagnons politiques.

Qu’est-ce que tout cela a à voir avec les élections françaises ? L’Occident, qui cherchait à dépeindre une figure cruciale avec un profil dynamique au lendemain de l’invasion russe de l’Ukraine, s’est depuis envolé. Politiquement, l’OTAN est beaucoup plus faible que ne le prétendent ses dirigeants. La Turquie a démontré sa capacité à jouer un rôle important, jouant les cartes du Kremlin et menaçant de manière provocante de dissoudre l’alliance en marchandant l’adhésion de la Suède et de la Finlande ou en faisant chanter la stabilité dans la mer Égée.

Avec la France dans le tunnel politique, avec l’Allemagne dans une crise stratégique existentielle, avec la récession inflationniste de l’économie européenne indéfiniment, avec la crise énergétique dévorant les réserves énergétiques et politiques européennes, et avec les États-Unis sur la voie d’un Donald Trump terme, l’Occident tel que nous le connaissons après la guerre n’est pas et ne pourrait pas être le même.

Après tout, l’écart entre l’UE et les États-Unis se creuse adopter une position unie de l’Occident envers la Chine, car peu importe la pression exercée sur Washington, la France et l’Allemagne, mais aussi l’Italie avec l’Espagne et même la Grèce, ils ne semblent pas disposés à s’identifier aux positions américaines sur les sujets du Pacifique et de l’Inde en général.

C’est évidemment ça la guerre en Ukraine est une des dynamiques visant le renversement radical des équilibres internationaux et le remplacement des dates par de nouvelles constantes alternatives. L’expansion de la liquidité au Moyen-Orient avec la Turquie et l’Iran, les bouleversements radicaux en Afrique (voir la défaite spectaculaire de la France au Sahel avec un focus sur le Mali), la question de Taiwan, sont quelques-uns des enjeux qui affectent déjà le développement général.

La planète est dans une crise sans précédent de décisions stratégiques prises par des forces puissantes. Le tableau d’ensemble rappelle la crise stratégique des empires peu avant le déclenchement de la Première Guerre mondiale. Cette crise coïncide avec l’escalade de la récession économique alimentée par l’instabilité politique. En arrière-plan, le changement climatique est anéanti avec des additifs cauchemardesques. Sécheresse, extrêmes, migration constante, crise alimentaire.

La décision de Moscou d’appuyer sur la gâchette pour faire exploser la question ukrainienne n’était pas un hasard. Elle coïncide, temporellement et politiquement, avec un ensemble de dynamiques qui défient ou renversent celles existantes. Le leader occidental, les États-Unis, fait face à un revers historique dans ses réalisations démocratiques et progressistes. Le Texas adopte une loi d’État contre l’homosexualité, déclarant les relations homosexuelles « anormales ». Le tribunal fédéral américain va immédiatement annuler la loi actuelle de 1973 sur l’avortement. C’est un retour méthodique dans le noir. En Chine, toutes les décisions importantes de libéralisation sont systématiquement annulées. Les décisions politiques extrêmement nationalistes sont de plus en plus courantes en Inde. L’Islam fanatique a gagné du terrain, plutôt qu’il n’a perdu de pouvoir, avec la reconquête de l’Afghanistan.

Ce que nous avons hérité des accords de Yalta et de Potsdam (et de Téhéran), ce que nous avons été dotés de l’incroyable production culturelle des décennies d’après-guerre, ce qu’on nous a appris en mai 68, combien les conflits régionaux au Vietnam, en Amérique du Sud, L’Afrique a goûté, tous ces précieux stimuli et systèmes de pensée sont maintenant dans un état de décomposition systématique et d’élimination du subconscient collectif. Autrefois cet acquis était aussi l’identité culturelle, politique et affective, collective et personnelle, des sociétés qui ont parié et investi dans un avenir sans barbarie. Les cycles (au moins ces cycles) sont complets. De nouveaux systèmes de cercles concentriques sont déjà en cours de conception. Le cauchemar est de retour.

Onfroi Severin

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