La France propose un changement dans l’utilisation des pesticides contenant du SDHI

Nouvelles expertises de l’Anses sur les SDHI dans les produits phytopharmaceutiques.

L’Autorité française de sécurité sanitaire des aliments a publié deux avis sur la sécurité des inhibiteurs de la succinate déshydrogénase (SDHI). Les substances de la classe SDHI inhibent la succinate déshydrogénase, une enzyme présente dans les mitochondries humaines. Ils sont utilisés en agriculture comme fongicides. À ce jour, 11 substances SDHI ont été approuvées à des fins phytopharmaceutiques au niveau européen.

Ces principes actifs sont utilisés dans les produits phytosanitaires pour lutter contre les champignons nuisibles aux plantes. Après avoir examiné toutes les données disponibles, l’Agence recommande l’ajustement de certaines valeurs de référence de toxicité pour protéger la santé humaine. Ces conclusions seront présentées au niveau européen. L’Anses a également évalué les risques pour les consommateurs liés aux résidus de différents SDHI dans les aliments. Il ne met pas en évidence les problèmes de santé découlant de l’absorption cumulée de résidus dans les aliments, compte tenu des niveaux de toxicité ajustés.

Modifications proposées à certaines valeurs de référence en matière de toxicité

L’Anses a revu les valeurs toxicologiques de référence (VTR) des SDHI à la lumière de l’ensemble des données disponibles, y compris les plus récentes. 14 principes actifs SDHI ont été examinés, dont 11 approuvés dans l’Union européenne, deux ne sont plus approuvés et un est en cours d’évaluation. Ce travail comprenait un examen approfondi de 39 VTR.

Les VTR sont les quantités de produits chimiques qui ne doivent pas être dépassées pour protéger la santé humaine, pour une voie d’exposition spécifique et une durée spécifique (court, moyen ou long terme). Une attention particulière a été portée aux mécanismes d’action pouvant conduire à une toxicité mitochondriale.

Le groupe d’experts convoqué par l’Anses a examiné les données publiées dans la littérature scientifique ainsi que les données des dossiers déposés dans le cadre des demandes d’autorisation de produits phytopharmaceutiques contenant du SDHI mises à disposition par l’Agence. Il convient de noter que la recherche documentaire menée par les experts n’a trouvé aucune preuve épidémiologique supplémentaire publiée par Revue collégiale d’experts INSERM sur les effets des pesticides sur la santé 2021

L’expertise réalisée par l’Anses ne remet pas en cause 28 VTR existantes. Après avoir examiné les données scientifiques disponibles, l’agence recommande Réduire 11 des 39 VTR analyséesavec une réduction modérée de leur valeur actuelle par des facteurs compris entre 1,5 et 3,3.

Ces propositions d’ajustements, visant une meilleure protection, sont proposées par l’Anses au niveau européen afin de pouvoir être prises en compte lors de la réévaluation des substances actives concernées. Ces VTR sont utilisées pour l’évaluation des risques en considérant toutes les voies d’exposition pour les consommateurs, les résidents, les travailleurs et les opérateurs. Les méthodes d’évaluation utilisées prennent en compte à la fois les effets aigus et chroniques sur la santé.

L’agence publie également plusieurs recommandations méthodologiques et de recherche améliorer davantage les connaissances sur le fonctionnement des SDHI et leurs effets potentiels sur la santé. Certaines de ces recommandations seront portées à la connaissance de l’OCDE et de l’EFSA pour aider à définir des stratégies d’essais et des protocoles d’étude pour l’évaluation des substances actives.

Exposition alimentaire cumulée aux substances SDHI

Dans l’expertise de 2019, l’Anses a conclu que le niveau d’exposition alimentaire chronique associé à chaque substance SDHI était faible compte tenu des valeurs de référence de toxicité pour chaque substance individuellement. Pour compléter cette analyse, l’agence évalué les risques associés à l’exposition alimentaire cumulée à toutes les substances SDHI.

L’évaluation a appliqué les dernières méthodes recommandées par l’EFSA et a également pris en compte les avancées scientifiques et techniques identifiées dans les études de cas publiées au niveau européen. Deux méthodes d’évaluation ont été utilisées, incluant à la fois les scénarios les plus pessimistes et les ajustements de VTR proposés par l’Anses.

C’est ce que les résultats ont montré Les limites de sécurité pour la santé des consommateurs n’ont pas été dépasséesmême lorsque les VTR de l’Anses ont été revues à la baisse pour les expositions cumulées à l’ensemble des agents SDHI.

Onfroi Severin

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