L’Iran dispose d’une « fenêtre d’opportunité » de seulement « quelques semaines » pour parvenir à un accord sur le programme d’énergie nucléaire du pays, a averti mardi le ministre français des Affaires étrangères, qualifiant la situation actuelle d' »insupportable ».
« Nous devons être très patients, mais la situation actuelle est désormais insupportable car l’Iran s’est retenu pendant des mois », a déclaré hier soir Catherine Colonna devant la commission des affaires internationales de l’Assemblée nationale.
« Il y a encore une opportunité, un espace ouvert pour que l’Iran décide enfin d’accepter l’accord qu’il a aidé à forger, mais le temps presse », a souligné Mme Colonna.
« Le temps presse, Téhéran doit le reconnaître », a-t-il souligné. « La fenêtre temporelle se fermera dans quelques semaines. Il n’y aura pas de meilleure offre que celle sur la table. »
L’accord, qui impose des restrictions au programme d’énergie nucléaire de la République islamique – qui, selon l’Occident et Israël, recherche des armes nucléaires, ce qu’il nie fermement – a été signé en 2015 par l’Iran et six grandes puissances (États-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne).
Mais l’accord est en lambeaux après le retrait unilatéral des États-Unis en 2018 par la décision du président de l’époque, Donald Trump, qui a qualifié ses dispositions d’inadéquates et a réimposé des sanctions économiques étouffantes à Téhéran.
En représailles, la République islamique a commencé à revenir de plus en plus sur les engagements qu’elle avait pris dans le cadre de l’accord, violant les limites de son programme d’énergie nucléaire tout en insistant pour nier qu’elle avait l’intention d’acquérir un arsenal nucléaire.
Les négociations pour sauver l’accord, officiellement le Plan d’action global conjoint (JCPOA), sont en cours depuis avril 2021, jusqu’à présent en vain.
Des pourparlers étroits entre les États-Unis et l’Iran ont eu lieu à Doha fin juin, l’Union européenne agissant comme médiateur, mais il n’y a eu « aucun progrès », selon Washington.
Ce dossier sera la pièce maîtresse de la tournée au Moyen-Orient du coup d’envoi du président américain Joe Biden, qui est attendu en Israël plus tard dans la journée et à Djeddah, en Arabie saoudite, vendredi.
« Mon administration continuera d’augmenter la pression diplomatique et économique jusqu’à ce que l’Iran soit prêt à revenir au respect de l’accord de 2015 sur son programme d’énergie nucléaire, ce que je reste prêt à faire », a déclaré le résident de la Maison Blanche dans un article publié samedi.
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