Didier Billon, chercheur à l’institut français d’études politiques IRIS, estime que la demande d’Ankara de reprendre les négociations d’adhésion à l’UE est une question de tactique diplomatique et non de substance.
Dans une interview au journal français Le Figaro, il s’est dit « surpris » par l’ouverture du dossier par Erdogan, car l’entrée de la Suède dans l’OTAN et l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne sont deux choses différentes. En outre, il considère l’adhésion de la Turquie à l’UE comme un sujet dépassé qui n’est à l’ordre du jour ni à Ankara ni à Bruxelles.
« La Turquie rejoindra l’UE en 4237 »
Le chercheur français souligne qu’au rythme des négociations, la Turquie deviendra membre de l’Union européenne en 4237 (!), ajoutant : « Selon de nombreux États membres, le fait que la Turquie soit un pays culturellement musulman ne lui donne pas la possibilité de devenir membre de l’UE. » Selon Billon, Erdogan a soulevé la question de l’adhésion de la Turquie à l’UE, premièrement pour flatter une partie importante de l’opinion publique turque, qui favorise la perspective européenne du pays, et deuxièmement, pour avoir suivi la tactique diplomatique classique de « demander trop ». obtenir moins. » Enfin, sur les questions de défense et les relations de la Turquie avec les Etats-Unis, le chercheur français estime qu’Erdogan « a fait des progrès sur le dossier F16 » et souligne qu’aux Etats-Unis, les cercles politico-stratégiques, sur lesquels la politique étrangère dépend, appartiennent à l’école de la Realpolitik et traitent la Turquie uniquement sur la base de critères géostratégiques et en fonction des intérêts américains.
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