Les frappes aériennes russes de mardi sur l’Ukraine ont été moins intenses que le barrage incessant de lundi, mais ont tout de même eu un impact lourd.

Une personne a été tuée et plusieurs bâtiments détruits lors des raids dans la ville de Mykolaïv, dans le sud de l’Ukraine.

Les défenses aériennes de l’Ukraine et l’effort de guerre de Kiev dans son ensemble dépendent fortement de la technologie et des systèmes occidentaux tels que le satellite Starlink d’Elon Musk.

L’incertitude quant à la poursuite de ce partenariat privilégié suscite de vives inquiétudes en première ligne.

« Vous n’avez pas besoin de beaucoup d’informations. Vous venez, vous l’installez, vous l’ouvrez, vous le branchez et c’est tout. Votre connexion fonctionne. Internet, transmission de données. Si nous les perdons, ce sera un coup dur pour nos communications », a déclaré Roman Omelchenko, commandant de la 59e brigade des communications.

L’implication de l’Occident dans le conflit irrite davantage Moscou. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a accusé la Grande-Bretagne de complicité dans une attaque contre des navires de la marine russe en mer Noire et d’un rôle direct dans la destruction du Nord Stream.

« Il existe des preuves que la Grande-Bretagne a été impliquée dans cet acte de sabotage, en termes simples, un acte de terrorisme contre une infrastructure énergétique vitale, pas contre la Russie. Il est très important d’en tenir compte. De telles actions ne peuvent passer inaperçues. Bien sûr, nous envisagerons d’autres étapes », a-t-il souligné.

Une équipe de télévision française a capturé des images des forces ukrainiennes sur le front de Bakhmut dans la région de Donetsk.

Depuis le début de l’invasion russe en février, il a été considéré comme l’un des champs de bataille les plus grands et les plus meurtriers pour les deux camps, bien qu’il n’y ait aucune estimation des pertes exactes.

Kyiv : les mains de Poutine sont tachées de sang

La Russie devrait être expulsée du G20 (le Groupe des 20 qui comprend les économies riches et émergentes) et l’invitation du président russe Vladimir Poutine à assister au sommet du G20 le mois prochain à Bali devrait être retirée, a déclaré le représentant du ministère ukrainien des Affaires étrangères.

« Poutine a publiquement reconnu avoir ordonné des attaques à la roquette contre des civils ukrainiens et des infrastructures énergétiques », a tweeté le porte-parole Oleg Nikolenko.

« Avec du sang sur les mains, il ne devrait pas être autorisé à s’asseoir à la table des dirigeants mondiaux. L’invitation de Poutine au sommet de Bali devrait être révoquée et la Russie devrait être exclue du G20 », a-t-il ajouté.

Macron aux côtés de Zelenskyj

Le président français Emmanuel Macron, après un appel téléphonique avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelenskyy, a déclaré que Paris aiderait Kyiv à faire face aux conditions hivernales difficiles et aiderait à restaurer les infrastructures d’eau et d’énergie endommagées par les frappes russes.

La France contribuera également à renforcer les défenses aériennes de l’Ukraine, et le président français a déclaré que lui et Zelenskyy avaient convenu de tenir une conférence internationale à Paris le 13 décembre pour fournir un soutien hivernal aux civils ukrainiens.

Une conférence bilatérale le 12 décembre visera également à renforcer le soutien des entreprises françaises à l’Ukraine, a déclaré Macron dans un communiqué.

Dans le même temps, dans sa conversation téléphonique avec Zelenskyy, le président français a dénoncé que la décision de la Russie de suspendre sa participation à l’accord autorisant l’exportation de céréales ukrainiennes « affecte la sécurité alimentaire mondiale ».

« Les deux présidents ont discuté de la suspension de la mise en œuvre par la Russie de l’accord sur l’exportation de céréales ukrainiennes par un corridor maritime. Le dirigeant français a dénoncé une décision unilatérale de la Russie qui porte une nouvelle fois atteinte à la sécurité alimentaire mondiale », souligne l’Elysée.

En mars 2022, la France a déjà fourni plusieurs milliers de tonnes d’aide d’urgence (alimentaire, sanitaire, sécurité civile) dans le cadre de 2 milliards de dollars d’aide à l’Ukraine, et très prochainement plusieurs dizaines de groupes électrogènes. A travers ce fonds, Paris a également engagé près de 70 millions d’euros pour soutenir les ONG et organisations internationales mobilisées sur le terrain pour fournir des services de base aux Ukrainiens et préparer l’hiver.

La France contribue également à l’effort européen de soutien à l’Ukraine, d’un montant actuel de 22 milliards d’euros, ainsi que par ses contributions aux organisations multilatérales mobilisées à cet effet.

Nord Stream : le Kremlin réitère ses allégations contre la Grande-Bretagne

Le Kremlin réitère les accusations contre la Grande-Bretagne selon lesquelles elle est « responsable des explosions » des gazoducs Nord Stream 1 et 2 en mer Baltique et met en garde contre « de nouvelles mesures ».

« Nos services de renseignement ont des preuves que l’attaque a été dirigée et coordonnée par des spécialistes militaires britanniques », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, ajoutant que Moscou n’avait pas encore pris de décision sur l’opportunité de réparer les gazoducs russes qui transportent le gaz russe vers l’Europe.

Concernant la conscription russe, Peskov a déclaré qu’il n’était pas nécessaire de publier un décret pour mettre fin à la première conscription russe depuis la Seconde Guerre mondiale.

Vladimir Poutine a déclaré la semaine dernière que la Russie avait enrôlé 300 000 personnes et achevé ce que les autorités russes ont qualifié de « mobilisation partielle » pour la guerre en Ukraine.

Mais le fait que le Kremlin n’ait pas révoqué le décret concerné ou publié un nouveau décret abrogeant le précédent fait craindre qu’il ne laisse la porte ouverte à de nouvelles vagues de conscription.