Les cheminots de toute la France se sont mis en grève aujourd’hui, provoquant de graves perturbations commerciales quelques jours seulement avant le début des vacances d’été et à une époque de troubles sociaux dans d’autres secteurs de l’économie alors que la forte inflation ronge les salaires.

Trois des quatre plus grands syndicats de la SNCF, la société nationale des chemins de fer français, ont rejoint la grève.

En conséquence, un tiers des liaisons longue distance et régionales ont été annulées. Le trafic de banlieue à Paris a également été touché, ainsi qu’une partie des trains à grande vitesse TGV.

La grève n’était que pour aujourd’hui, mais d’autres mesures pourraient être prises cet été car les syndicats estiment que les augmentations de salaire proposées par la direction de la SNCF sont insuffisantes. « Nous consulterons nos membres. Très probablement, nous ne nous arrêterons pas là. Il pourrait y avoir d’autres grèves cet été pour ramener la direction à la table des négociations », a déclaré Eric Meyer du syndicat Sud-Rail à Reuters.

La SNCF proposait des augmentations comprises entre 2,2 % pour les cadres et 3,7 % pour les nouveaux embauchés. Le syndicat CGT Cheminots a qualifié cette proposition « d’obscène » et a rappelé que l’inflation devrait dépasser 8% d’ici la fin de l’année.

De leur côté, les voyageurs ne cachent pas leur agacement.

« Je suis sûr qu’il y a des demandes et je les respecte. Mais en même temps, ils doivent respecter le temps et les projets des gens », a déclaré un Américain, Reza Teraxani, dont l’itinéraire a été annulé.

Le climat social tendu suite aux grèves dans le secteur de l’énergie et à l’aéroport Roissy-Charles de Gaulle est un défi pour le président Emmanuel Macron, dont le gouvernement ne dispose plus de la majorité absolue au Parlement. L’inflation en France a atteint 6,% en juin, tirée par une hausse des prix de l’alimentation et de l’énergie. Le gouvernement s’apprête à présenter cette semaine une législation pour lutter contre la forte inflation. Les syndicats des chemins de fer demandent des ajustements à l’inflation, une augmentation du salaire minimum et des primes plus élevées pour couvrir les augmentations de prix des produits.