PARIS. L’ouverture inconditionnelle des commerces le dimanche a été annoncée hier par le ministre français de l’Economie Emmanuel Macron à ses collègues ministériels. Lors d’une conférence de presse qu’il a donnée, il a présenté les principales caractéristiques de sa grande loi de réforme. Bien que la loi soit encore au stade de projet, l’intention du gouvernement d’abolir le dimanche férié a déjà suscité de vifs débats.
Avec cette loi, le nouveau ministre des Finances veut combattre, comme il l’a dit, les « trois maladies françaises » : la méfiance, la complexité et les intérêts corporatifs, puissants obstacles « à la libéralisation, à l’investissement, à l’emploi et à la croissance ». Le projet de loi devrait être soumis au vote du cabinet à la mi-décembre et à la session plénière de l’Assemblée nationale au cours des deux premiers mois de 2015. Le point central de la loi est la libéralisation du travail du dimanche et de la nuit. Le gouvernement lèvera donc presque toutes les restrictions sur l’activité des commerces le dimanche, notamment s’ils sont situés à proximité des gares ou dans les limites des communautés touristiques.
Pour éviter une réaction négative des syndicats, le gouvernement prévoit que les employés des zones franches du dimanche devront travailler volontairement et recevoir une « rémunération importante ». Concrètement, le ministère de l’Économie propose de doubler le salaire journalier pour le travail du dimanche dans les entreprises de plus de onze salariés. Alors que les communes ont désormais le droit de délivrer des autorisations d’exploitation cinq dimanches par an, la loi Macron porte ce nombre à douze dimanches par an.
Le projet de loi propose également une augmentation significative du salaire horaire des travailleurs de nuit, permettant aux entreprises des zones touristiques et des « zones à forte croissance économique » de fonctionner 24 heures sur 24.
Les propositions d’Emmanuel Macron ont été accueillies hier – avec quelques réserves – par la Fédération du commerce et de la distribution (FCD), soulignant dans un communiqué que la libéralisation des horaires d’ouverture des commerces est une condition nécessaire au développement économique.
Le fonctionnement des magasins en France est réglementé par une loi de 1906 qui autorise les épiceries et supérettes à ouvrir le dimanche matin. Cependant, cette prévision ne profite actuellement qu’aux grandes entreprises françaises comme Carrefour, Franrpix et Monoprix, qui ont été les seules à pouvoir réaliser des ventes satisfaisantes dans la courte période de sept heures d’ouverture du dimanche.
Le patron du FCD, Jacques Kreisel, souligne la nécessité d’une réforme des horaires. « Il ne faut pas oublier l’évolution rapide des habitudes de consommation et surtout l’émergence du e-commerce via Internet. À Berlin, le site Amazon Fresh a déjà ouvert une succursale capable d’envoyer tous les achats, y compris les courses, à votre domicile en une heure. « Ce service sera disponible en France le mois prochain », précise M. Kreisel.
Gérard Doré, directeur de Carrefour, exprime l’approbation des supermarchés quant à la réforme des horaires d’ouverture : « Le dimanche, les achats des consommateurs sont 25 % plus élevés que le reste de la semaine. Actuellement, nos magasins emploient des étudiants à temps partiel. » les caisses le dimanche et retirer les salariés permanents reçoivent leur salaire.
Certains employeurs font face à des poursuites judiciaires après qu’un tribunal de Paris a interdit au magasin de la chaîne Sephora de l’avenue Elysée de rester ouvert après 21 heures, estimant que le travail après 9 heures est un travail de nuit et doit être rémunéré en supplément.
« Ninja d’Internet. Érudit télé incurable. Amateur passionné de café. Passionné de réseaux sociaux. Penseur général. »