Emmanuel Macron et son gouvernement centriste sont confrontés à une crise politique croissante en France après la démission d'un ministre pour protester contre une nouvelle loi controversée sur l'immigration soutenue par l'extrême droite.
Aurélien Rousseau, nommé ministre de la Santé il y a cinq mois, a présenté sa démission peu après que les députés ont adopté la loi mardi soir. Mercredi peu après midi, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, a déclaré qu'il avait été accepté.
Plusieurs autres ministres, dont Clement Bonn, responsable des transports et qui s'était prononcé contre le projet de loi controversé, ont été invités à rendre visite à la Première ministre Elizabeth Bourne après le vote pour éviter de nouvelles grèves ministérielles.
Le projet de loi initial sur l'immigration, en préparation depuis 18 mois, a été rejeté par les députés de l'opposition ce mois-ci avant le débat à l'Assemblée nationale. En conséquence, le gouvernement, qui n'a pas de majorité à la chambre basse, l'a adopté par l'intermédiaire d'une commission mixte de sept députés et sept sénateurs de la chambre haute, contrôlée par la droite.
Au moment où le texte, déjà controversé, était revenu au Parlement, les sénateurs avaient introduit des mesures si strictes – notamment des quotas d'immigration et des limites à l'aide sociale pour les immigrés sans papiers – que la leader d'extrême droite Marine Le Pen a affirmé qu'il s'agissait d'une « victoire idéologique » pour son parti anti-israélien. politique d’immigration.
Bourne a nié l'existence d'une crise au sein du gouvernement. Il a souligné qu'il avait « veillé à ce que ce projet de loi respecte nos valeurs » et que la législation contienne « des mesures utiles et efficaces que nos concitoyens attendent ».
Les députés du parti au pouvoir étaient divisés : 27 ont voté contre et 32 se sont abstenus. Cependant, Bourne a insisté sur le fait que le projet de loi aurait été adopté même sans le soutien de 88 députés du Rassemblement national (RN) d'extrême droite. Or, l'analyse des votes a montré que le projet de loi n'aurait pas été adopté si le RN avait voté contre.
Veran a déclaré lors d'une conférence de presse : « Nous savions que s'attaquer au problème de l'immigration était une mission dangereuse. Nous n'avons qu'une majorité partielle à l'Assemblée Nationale… nous avons donc tourné à droite. Nous savions que la loi serait le résultat d'un compromis. Depuis hier, chacun tente d’imposer son propre discours. LE [RN] et la droite veut déclarer sa « victoire ».
Le texte a été transmis au Conseil constitutionnel du pays, qui dispose d'un mois pour déterminer si l'une de ses propositions est inconstitutionnelle et doit être retirée.
Le Conseil examinera notamment si les quotas d'immigration qui limitent le nombre de personnes admises en France au cours des trois prochaines années et les restrictions à l'accès des sans-papiers aux prestations sociales constituent une discrimination et sont donc illégaux.
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