POLLINIS, Une association à but non lucratif entièrement financée par des dons publics lutte contre la disparition des pollinisateurs et l’utilisation des pesticides.
Parallèlement, il mène plusieurs études scientifiques pour documenter la situation unique de l’île de Groix en France, qui abrite principalement les populations les moins hybridées d’abeilles noires endémiques (Apis mellifera mellifera).
Pour sensibiliser à l’importance et à l’urgence de protéger les pollinisateurs sauvages et les abeilles de Groix de toutes menaces, POLLINIS et ses partenaires – ASAN.GX, Ville de Groix, Apimondia, Réserve Naturelle François Le Bail – ont organisé le premier festival scientifique, Pollinisateurs.
Entre le 7 et le 9 juillet 2022, plus de 20 scientifiques d’Europe et d’Argentine (biologistes, entomologistes et écologistes), ainsi que des visiteurs et des résidents locaux, ont eu l’occasion unique de participer à des présentations scientifiques, des ateliers pratiques, des démonstrations et des expositions éducatives qui les aideront à le faire Découvrez les caractéristiques particulières des pollinisateurs de cette île (https://www.pollinis.org/portail/abeilles/).
Groix, un exemple à suivre
L’île de Grois est une réserve naturelle, un parc naturel national, où pollinisateurs sauvages et abeilles vivent dans un environnement quasi exempt de pesticides et de culture intensive. L’apiculture pratiquée n’est pas intensive, et en même temps il y a à peu près le même nombre de colonies d’abeilles sauvages dans les trous des murs de l’île.
L’île offre un excellent terrain d’essai pour étudier les pollinisateurs sauvages et les solutions locales de protection des abeilles qui peuvent être reproduites et adaptées à l’échelle mondiale. Des activités agricoles prédominantes, l’utilisation sporadique de pesticides, une flore endémique riche et une végétation dense, et la pratique de l’apiculture naturelle font de cette zone de l’île un refuge pour les pollinisateurs sauvages et les populations locales d’abeilles noires (Apis mellifera mellifera), dont le patrimoine génétique est l’hybridation particulièrement distinctive conservée.
Sur une superficie de seulement 15 kilomètres carrés, l’île abrite également un grand nombre d’espèces végétales rares et une extraordinaire variété d’abeilles sauvages d’environ 80 espèces.
L’apiculture pratiquée par les apiculteurs locaux est réalisée de manière non intensive, avec le moins d’interventions possible et, si possible, sans traitement chimique de l’acarien Varroa (Varroa destructor). Au cours des trois dernières années, une étude continue menée par le Dr. Jeff Pettis pour l’extraordinaire capacité des abeilles de Grois Island à coexister avec le varroa, un ravageur qui décime les colonies un peu partout dans le monde.
La base de cette coexistence est formée par les colonies d’abeilles qui vivent dans les trous des murs des bâtiments et des châteaux abandonnés de l’île. Les scientifiques essaient d’identifier et de comparer les mécanismes de défense développés par les abeilles indigènes, une entreprise chronophage que nous avons récemment lancée en Grèce avec l’aide de la région de Crète sur l’île de Gavdos.
À l’été 2021, POLLINIS a également commencé à mettre en œuvre le protocole « Darwinian Black Box of Bees ». L’objectif est d’accélérer l’évolution et de permettre aux abeilles d’apprendre à cohabiter plus rapidement avec le varroa.
Cette courte conférence comprenait des présentations sur les sujets clés suivants :
✱ Restauration des populations de pollinisateurs dans le paysage agricole.
✱ Ecologie et protection des abeilles sauvages en Europe.
✱ Influence des groupes de plantes sur les visites des pollinisateurs.
✱ Gestion des abeilles solitaires, des bourdons et des abeilles sur une petite île de l’archipel toscan.
✱ Les abeilles survivent à l’acarien Varroa en France.
✱ Le rôle des pratiques agricoles, et notamment des pesticides, dans la réduction des abeilles et des pollinisateurs.
✱ Relations entre santé des abeilles, exposition aux pesticides et accès aux ressources végétales.
✱ Développements politiques internationaux et pollinisateurs.
✱ La symbiose entre les abeilles Grois (sauvages et d’élevage) et Varroa destructor.
✱ Les espèces d’abeilles sauvages de l’île de Grois.
✱ La génétique des abeilles noires de Groix.
✱ Projets d’extension de la réserve naturelle nationale François Le Bail.
✱ Les conséquences possibles d’une mauvaise gestion des abeilles.
✱ Créer les bonnes conditions pour la conservation des pollinisateurs.
✱ Pression concurrentielle pour protéger le milieu naturel.
✱ Les abeilles de l’île de Pantelleria : cartographie, identification et protection.
✱ La protection des écosystèmes dans les îles françaises.
Un cadre réglementaire était nécessaire
À la fin du premier festival des abeilles et des pollinisateurs de Gros Island le 9 juillet, les scientifiques et les décideurs ont appelé à de solides protections juridiques pour les abeilles et les pollinisateurs de l’île. Ce milieu naturel, particulièrement favorable aux abeilles et aux pollinisateurs sauvages, est déjà protégé par une réglementation municipale visant à contrôler l’introduction de ruches et d’abeilles sur l’île. Cependant, il doit être renforcé en créant un cadre réglementaire solide combiné à des mesures efficaces de protection de l’environnement.
Benoit Geslin, maître de conférences à l’Institut Méditerranéen pour la Biodiversité et l’Ecologie Marine et Intérieure (IMBE), a également soutenu cette candidature au nom d’une vingtaine de scientifiques de renommée internationale, qui ont soutenu l’appel des scientifiques au gouvernement français pour protéger les pollinisateurs à Groix.
L’appel des scientifiques français au gouvernement français compte déjà 80 000 signatures et a été récemment combiné avec l’appel signé après la conférence pour interdire les abeilles indigènes et non gérées (sauvages) sur l’île italienne de Pantelleria dans le cadre des célébrations de la Journée mondiale de la mélisse Mai 20, 2022.
Les parcs nationaux des îles de Pantelleria en Italie et de Grois en France, ainsi que plusieurs autres en Europe, travaillent à conserver tous les pollinisateurs, les populations d’abeilles indigènes mais aussi les abeilles incontrôlables, et à les réintroduire dans la nature. L’appel de l’île de Pantelleria stipule spécifiquement : « Les colonies libres et non gérées de l’abeille mellifère A. mellifera sont une partie essentielle de la biodiversité et un trésor pour les apiculteurs et les générations futures qui doivent être protégées et maintenues libres pour prospérer dans des conditions environnementales naturelles ».
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