Le plus jeune et premier Premier ministre ouvertement gay de France

La France a un Premier ministre différent depuis mardi dernier. Emmanuel Macron a choisi Gabriel Attal, 34 ans, le plus jeune du pays et premier Premier ministre ouvertement gay de la Ve République française, pour succéder à Elisabeth Bourne. Sa popularité et son homosexualité semblent avoir joué un rôle crucial dans sa sélection et sa nomination à la présidence française.

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« On savait depuis longtemps que son homosexualité faisait partie de sa vie. Je crois que c'est, entre autres, un élément qu'il ne faut pas ignorer lors de l'élection d'Emmanuel Macron. L'un des domaines d'activité du président est la défense de la liberté de vivre comme nous l'entendons. C'est pourquoi Gabriel Atal a été choisi. « Avec ses choix et son orientation sexuelle, il reflète la liberté que souhaite Emmanuel Macron », a déclaré à LCI Télévision Guillaume Roquet, directeur de la rédaction du journal Le Figaro, qui a supprimé la déclaration peu après sa diffusion.

Le président français était visiblement frustré par la façon dont Elizabeth Bourne a traité des questions allant de la réforme des retraites aux troubles dans les banlieues françaises en passant par la loi sévère sur l'immigration que l'extrême droite de Le Pen a effectivement soutenue. Il a choisi Gabriel Attal car il est considéré comme « la meilleure incarnation du macronisme ».

Une évolution politique dramatique pour Atal, 34 ans

L'évolution politique d'Atal, 34 ans, a été rapide, même si, comme le notent les analystes politiques, il n'a jamais vraiment travaillé. Il était membre du Parti socialiste depuis sa jeunesse et, avec l'aide des connaissances de sa mère, d'origine aristocratique et d'origine grecque originaire d'Odessa, a effectué un stage au cabinet de Marisol Turenne, ministre de la Santé sous François Hollande. Il rejoint ensuite le parti d'Emmanuel Macron et est élu pour la première fois au Parlement en 2017 avec l'aide de sa compagne, proche confidente du président français. Presque sans expérience, il a été vice-ministre de l’Éducation puis attaché de presse du gouvernement pendant la pandémie.

Au début du second mandat d'Emmanuel Macron, il est nommé ministre du Budget pour une courte période. Son traitement médiatique lui permet d'être l'un des rares ministres envoyés au front pour défendre l'impopulaire réforme des retraites. Il y a six mois, elle a été nommée ministre de l'Éducation, où elle a réussi à imposer l'interdiction des abayas dans les écoles et à faire pression pour la réintroduction des uniformes scolaires sans trop de réactions négatives. Il est omniprésent et toujours prêt à défendre la ligne gouvernementale. Grâce à son talent de communicant, il a su charmer les électeurs plus âgés qui constituent le cœur des électeurs de Macron.

« La meilleure incarnation du macronisme »

Pour un Français sur deux, le « phénomène » Attal est l'une des figures les plus appréciées de l'entourage du président français. « Impeccable », « un bon élève », « la meilleure incarnation du macronisme » sont quelques-uns des propos que le courtisan de l'Élysée a divulgués à la presse pour justifier son choix pour le poste de Premier ministre, qui ont suscité des réactions et mécontentement de l'opposition, mais aussi de certains hauts responsables du gouvernement français qui avaient des ambitions de Premier ministre et de président mais qui avaient également de fortes objections à sa nomination. Parmi eux figurent l'actuel ministre de l'Intérieur Géral Darmanen et le ministre de l'Economie Bruno Lemaire, qui, selon les rumeurs, n'aurait pas sa place dans la prochaine formation gouvernementale.

A gauche, ils soulignent que « peu importe qui sera nommé Premier ministre, puisque la politique qu’il mènera sera celle dictée par Emmanuel Macron ». De nombreux députés de gauche réclament un vote de confiance à l’Assemblée nationale et menacent par ailleurs de soumettre une motion de censure.

A droite en revanche, des politiques sont prêts à donner sa chance au nouveau Premier ministre, comme Bruno Retagier, chef des sénateurs de droite, qui a déclaré que « Gabriel Attal sera jugé pour ses actes ».

Les enjeux du mandat du nouveau Premier ministre

L'un des plus grands défis pour le fidèle allié d'Emmanuel Macron sera de contenir la popularité croissante de l'extrême droite à l'approche des élections européennes, après une année difficile pour Emmanuel Macron, dont la capacité à réformer a été remise en question à un moment où sa popularité a subi des coups répétés.

Selon les sondages d'opinion, Marine Le Pen et son parti Alarme nationale (RN) devraient l'emporter aux élections européennes. Concrètement, dans un sondage Ifop Fiducial, Alarme Nationale atteint 30% des intentions de vote, tandis que la liste de la majorité présidentielle Renaissance suit douze points avec un pourcentage de 18%. Dans un deuxième sondage réalisé par l'Institut Ipsos et Sopra Steria, le RN recueille 28% des suffrages, devant le parti d'Emmanuel Macron qui recueille 20% des intentions de vote. En troisième position se trouve le Parti socialiste, avec 10 %, et en quatrième position, le Parti républicain de centre-droit, avec environ 8 %. Aux élections européennes de 2019, le parti de Marine Le Pen est arrivé en tête avec 23,3 % des voix, tandis que le parti majoritaire du président en a obtenu 22,4 %.

Arrêtez les imams de l’étranger

Dans ce climat, et afin d'enrayer la radicalisation croissante au sein de la communauté musulmane et la culture d'idéologies extrêmes, la France n'accepte plus, depuis le 1er janvier, de nouveaux imams « détachés », envoyés travailler dans le pays et payés par d'autres pays. « Les imams étrangers déjà présents sur le sol français devront changer de statut à partir du 1er avril, date à laquelle entrera en vigueur un 'cadre concret' qui permettra aux associations qui gèrent des lieux de culte d'employer les mêmes imams qu'elles sont obligées de rémunérer », a annoncé Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanen.

Après avoir fait de la lutte contre le séparatisme islamique une priorité de sa présidence, Emmanuel Macron a annoncé en février 2020 qu'il fermerait les écoles coraniques et imposerait des conditions strictes au financement des associations islamiques et des mosquées, surtout si l'argent vient de l'étranger. , il avait exprimé le souhait de mettre fin à l'accueil d'environ 300 imams envoyés sur le territoire français en provenance de pays comme la Turquie, l'Algérie ou le Maroc, tout en augmentant le nombre de clergé islamique formés en France. Comme on l'a précisé, il ne s'agit pas d'empêcher les imams étrangers de prêcher en France, mais de faire en sorte qu'aucun d'entre eux ne soit rémunéré par un État étranger dont ils sont salariés. Cependant, l'acceptation des soi-disant « imams du Ramadan » qui viennent dans le pays pendant la grande fête religieuse du jeûne n'est « pas remise en question ».

Pour adopter ces changements, le ministre de l'Intérieur a adressé une lettre d'information aux autorités compétentes des pays envoyant des imams en France, leur rappelant « la période d'adaptation de trois ans fixée par le président français ».

Des changements similaires ont été apportés en Allemagne. Le ministère fédéral de l'Intérieur a annoncé à la mi-décembre qu'un accord avait été conclu avec la Turquie pour mettre fin à la pratique consistant à envoyer des imams turcs travailler en Allemagne et pour garantir que leur formation ait lieu en Allemagne.

Aglaë Salomon

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