À quelle fréquence pensez-vous avoir un corps? Ce n’est pas vraiment une question philosophique, même si cela y ressemble. « J’ai réalisé il y a quelques années que je suis plus consciente de mes possessions de chair et de sang quand je suis en France », écrit-elle dans le journal. Le garde Journaliste français vivant à Londres.
Parce qu’il a grandi là-bas, dit-il, il ne l’a pas remarqué tout de suite. Elle a dû déménager au Royaume-Uni et parfois rentrer chez elle pour obtenir cette… mise à jour de sa condition physique. Il déclare à nouveau : « Je n’essaie pas de faire une déclaration métaphysique profonde ici. C’est juste que quand tu es en France et que tu es une femme, certains hommes veulent te le rappeler. »
Et si elle écrit sur les expériences des Françaises sur les plages de leur pays, elles ne font pas exception, car il en va de même pour toutes les femmes, en particulier dans les pays méditerranéens et au-delà.
Ce n’est pas toujours effrayant ou menaçant, du moins pas dans tous les cas. Parfois, les hommes sifflent lorsque vous passez, vous regardent de haut en bas et crient peut-être quelque chose qu’ils ne veulent pas que leur mère entende. Vous avancez, ils avancent, la vie continue.
Motion à Marseille contre le harcèlement sexuel
Pourtant, il est assez difficile d’exister dans le monde sans penser constamment à vos jambes, vos seins, vos cheveux, tout ce que vous portez ce jour-là. Ce n’est peut-être pas menaçant, mais c’est fatigant. Vous ne voulez pas toujours avoir le monde extérieur dans votre tête qui vous dit que vous êtes une femme et que vous existez dans un corps de femme.
C’est particulièrement vrai sur la plage, où vous êtes autorisé à patauger dans les vagues comme un labrador amoureux sans vous rappeler la peau que vous montrez.
Au moins Marseille essaie de faire quelque chose à ce sujet. La ville a récemment lancé une application appelée « Safer Plage – quel magnifique Franglais » visant à aider les femmes à se baigner dans la région.
Une fois téléchargé, il peut être utilisé pour signaler des incidents en temps réel, avec une équipe de deux personnes vous traquant et tentant de séparer l’utilisateur de l’application de la personne ou du groupe qui le menace.
Des plages devenues inconfortables voire dangereuses pour les femmes
L’application comporte trois niveaux – « je suis mal à l’aise », « je suis harcelé » et « je suis en danger » – et est désormais déployée dans quatre zones de la région marseillaise.
Malheureusement, c’est une bonne idée : selon un élu local, environ 55 % des femmes marseillaises ne se sentent plus en sécurité pour aller seules à la plage.
Il est difficile de dire à quel point c’est ennuyeux. Tout le monde devrait pouvoir nager dans la mer sans hésitation. C’est l’expérience la plus amusante que vous puissiez vivre en ne portant qu’une partie de vos vêtements.
La plage est un endroit où tous les corps devraient ressentir la même chose et aucun d’entre eux n’a d’importance, ce qui a toujours été le cas.
De moins en moins de femmes prennent désormais le soleil seins nus en France. Selon une étude de 2019, 25% des femmes de 40 ans et plus ont enlevé leur bikini sur la plage. La proportion était de 16 % pour les 30 à 39 ans et tombait à 13 % pour les moins de 30 ans. Aucune raison n’a été donnée ou trouvée pour ce changement, mais il n’est pas difficile de deviner ce qui aurait pu se passer – en dehors des raisons de santé connues, dues aux effets nocifs des bains de soleil ces dernières années.
Il n’y a pas d’issue
Bien sûr, ce n’est pas la faute des femmes elles-mêmes.Avec tant de personnes qui ne se sentent pas en sécurité à l’idée d’aller à la plage, il n’est pas surprenant que très peu envisagent de se mettre les seins nus. Même dans le sable ou même dans la mer, elles ne doivent pas oublier qu’elles sont des femmes et qu’elles ont des corps que les autres peuvent regarder. Il n’y a pas d’issue.
Que peux-tu y faire? La mise en œuvre de Marseille semble être un pas dans la bonne direction – et tous les efforts pour assurer la sécurité des femmes doivent être applaudis, mais on ne peut pas être trop optimiste.
Certains hommes en France ne semblent pas disposés à laisser les femmes vaquer à leurs occupations humaines, de manière neutre et inaperçue, et les regards et les commentaires sont donc susceptibles de passer du sable à la rue. La culture doit changer, mais le fera-t-il ? Ne retenons pas notre souffle…
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