Après le meurtre de Nael, 17 ans, par un policier, la France ressemble à un chaudron bouillant. Après quatre jours d’incidents, Emmanuel Macron a reporté sa visite officielle en Allemagne, qui devait débuter dimanche. C’était la deuxième fois que des troubles en France contraignaient le président français à reporter une rencontre avec un chef d’État après que le roi Charles ait annulé sa visite au milieu de protestations contre la législation sur les retraites.
Selon les informations de la BBCEmmanuel Macron devrait tenir une réunion avec des membres clés de son gouvernement aujourd’hui (02/07) à 19h30 (17h30 heure grecque) pour discuter de la vague de protestations qui a éclaté en France. Un communiqué du bureau du président a également indiqué que la première ministre Elizabeth Bourne, le ministre de l’Intérieur Gerald Darmanen et le procureur général Eric Dupont-Moretti participeront à la réunion.
Attaque de la maison du maire
Le domicile du maire de la petite ville de L’Île-Rose, près de Paris, a été la cible d’un attentat lors de la cinquième nuit d’émeutes en France. Tout a commencé quand, à 1 h 30, alors que le maire Jeanbrin se trouvait à la mairie de L’Île-le-Rose, des émeutiers « ont lancé une voiture sur (ma) maison avant d’y mettre le feu », a déclaré le maire sur Twitter.
Il a également ajouté que sa femme et l’un de ses deux jeunes enfants avaient été « blessés » lors de l’attaque contre son domicile. En fait, le maire a parlé d’une « tentative d’assassinat d’une lâcheté indescriptible ».
« Justice pour Naël »
La nuit dernière a été la plus calme par rapport aux précédentes, les incidents et affrontements entre manifestants et policiers n’ont pas atteint des niveaux incontrôlables.
Après les funérailles de Nael, 17 ans, tué par un policier lors d’un contrôle routier mardi, les premiers signes d’apaisement sont apparus.
Selon BFMTV, la Première ministre Elizabeth Bourne était à la préfecture de police de Paris jusqu’à 2h30 (heure locale, 3h30 heure grecque) pour suivre l’évolution de la situation.
Comme on le sait, 65 suspects ont été présentés dans la nuit et deux blessés ont été signalés à la police.
Selon le ministère de l’Intérieur, la police parisienne a interpellé 126 personnes.
Des milliers de jeunes, certains en scooter et d’autres à pied, se sont rassemblés à la mosquée Ibn Badis, rapporte Le Monde, pour prier pour Nael. En fait, la foule était si importante que les autorités de la ville ont érigé des barricades et des files d’attente pour permettre à la famille, aux proches et aux amis du jeune de 17 ans d’entrer dans le temple, tandis que le cercueil a ensuite été sorti de la mosquée avec beaucoup de difficulté.
La congrégation a crié « Allahou akbar » et « Justice à Nael ». Lorsqu’un jeune homme a essayé de prendre des photos avec son téléphone portable, il a reçu le commentaire d’un homme plus âgé : « Qu’est-ce que tu fais ? S’il était ton frère, tu dessinerais ? », lui a-t-elle demandé.
Ce que dit la loi de 2017 sur l’utilisation des armes
Selon les informations de la BBCLa mort du jeune de 17 ans des suites d’une balle tirée par un policier est le troisième incident consécutif survenu lors de contrôles de voitures de police.
Une modification de la loi de 2017 donne à la police française le droit de tirer dans cinq cas. Cela inclut le conducteur ou les passagers d’un véhicule ignorant un ordre d’arrêt et mettant en danger la vie ou la sécurité du policier ou d’autres personnes.
L’utilisation d’armes à feu par la police s’est étendue aux banlieues les plus pauvres de France, qui souffrent d’un chômage et d’une criminalité élevés.
Ce qu’un rapport sur la loi de 2017 a montré
L’année dernière, une étude a révélé que le nombre de fois que la police a tiré sur des conducteurs de véhicules en mouvement a quintuplé depuis l’entrée en vigueur de la loi. Sur les 39 personnes tuées par la police en 2022, 13 étaient des conducteurs abattus pour « désobéissance aux ordres ». Parmi eux se trouvait Rayana, une jeune femme qui a été abattue par des policiers alors qu’elle était passagère dans une voiture parce que le conducteur avait ignoré les ordres de la police de s’arrêter.
Les critiques soutiennent que l’augmentation de ces incidents est le résultat direct de l’article 435-1, qui, selon eux, est trop vague car il laisse aux policiers le soin de déterminer si le refus d’un conducteur de se conformer constitue un danger.
Henri Leclerc, président de l’ONG française Association des droits de l’homme, a déclaré que la loi permet aux policiers d’utiliser leurs armes à feu « sans restriction » car elle leur donne une « protection légale » en cas de fusillade.
Certains politiciens ont également appelé à la révision de la loi.
L’homme politique de gauche Jean-Luc Mélenchon l’a dénoncée comme une loi du « droit à mourir ».
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