L’écrivain Philippe Solers, l’une des figures marquantes de l’intellectuel français, est décédé vendredi 5 mai à l’âge de 86 ans.
LE Philippe Joyaux, de son vrai nom, il est issu d’une famille aisée et est né à Bordeaux, où il passa les premières années de sa vie. Il publie à Paris ses deux premiers textes, Le défi (1957) et Une curieuse solitude (1958), sous le pseudonyme de Philippe Sollers.
« Pourquoi est-ce que j’écris sous un pseudonyme ? Parce que j’étais mineur quand j’ai publié mon premier roman. Ma famille ne plaisantait pas, elle voulait que je sois active, mais dans les affaires, pas dans la littérature. Ils ont menacé d’interdire le livre… Qu’est-ce que tu veux, province ! … » il s’était révélé.
Un an plus tard, en 1960, il fonde la revue de recherche linguistique et littéraire « Tel Quel », qui sera publiée jusqu’en 1983. La même année, son livre « Femmes » est publié et la publication du magazine littéraire « L’infini » commence. Avec « Tel Quel », Sollers soutiendra les créateurs du premier « Nouveau Roman » et tentera en même temps de mettre en lumière des auteurs jusque-là inconnus. En 1961, son livre « Le parc » reçoit le prix Médicis.
Dandy, fumeur passionné, écrivain, créateur de certaines des œuvres littéraires les plus « étranges » thématiquement et formellement de la France d’après-guerre, chroniqueur à la plume incomparable, grand styliste de l’écriture, personnage public, homme politique à l’intense activité et participation aux affaires publiques , Philippe Sollers a été pendant de nombreuses années l’époux de la grande professeure et intellectuelle Julia Kristeva et un ami proche de blocs intellectuels de la pensée européenne tels que Roland Barthes, Jacques Lacan, Jacques Derrida, Michel Foucault et Louis Althusser.
Auteur et critique littéraire avec un intérêt particulier pour la poésie, l’histoire et la psychanalyse, il a collaboré à diverses revues en France et à l’étranger. Il a reçu le prix d’histoire Eugène Colas de l’Académie française et le grand prix de littérature de la ville de Toulouse. Il découvre et publie en 1997 un grand poète franco-argentin, ami de Julio Cortazar, Benjamin Fondane, André Breton et Antonin Artaud : Fredi Guthmann (Le Grand Matin définitif, Editions Paroles de l’Aube). Il a traduit et publié des prosateurs et des poètes en espagnol (Cervantes, Juan Jose Saer, Luisa Futoransky, Cesar Bandin Ron), en portugais (Miguel Torga), en catalan (Ausias March) et des textes de psychanalystes espagnols et latino-américains. Il a siégé aux comités de pilotage des Forums du Champ Lacanien et des Forums Internationaux du Champ Lacanien.
Le livre « Le mariage comme l’une des œuvres d’art » comprend quatre dialogues – de 1990 à 2014 – entre l’écrivain et psychanalyste Julia Kristeva et son mari Philip Sollers
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