Le coup politique subi par Emanuel Macron lors des élections générales en France n’était pas des moindres.
Il a réussi à être réélu à la présidence, mais son parti a remporté un peu plus de 25 % au premier tour des élections législatives.
Le fait qu’elle soit susceptible d’obtenir une majorité parlementaire au second tour, grâce aux particularités du système électoral français, est sans importance.
Peu importe que le pôle politique décisif en France soit toujours le président.
Car l’essentiel est que nous ayons un leader politique qui n’a toujours pas l’assentiment de la majorité de la société française.
Une société socialement, idéologiquement, politiquement et électoralement divisée.
Et ce n’est pas « l’idiosyncrasie » française.
Elle montre la méfiance croissante des sociétés envers un certain type de politique.
Car Macron est l’homme politique hors pair qui a voulu représenter une version moderne du « centre ».
Au fond la « moyenne » des politiques tenues pour acquises en Europe : certains y voient des « réformes », d’autres les critiquent comme des « néolibéraux », mais force est de constater que la société les traite avec méfiance.
Et quand ils en ont l’occasion, ils le montrent.
Évidemment, cette politique a aussi un soutien social : principalement les classes moyennes et supérieures.
Mais quand on parle des masses, des jeunes ou des précaires, la méfiance est grande.
Certains d’entre eux ont tendance à être plus à gauche, d’autres plus conservateurs ou même d’extrême droite.
En France, cela s’est traduit par une « décote » de l’électorat entre trois pôles différents.
Dans d’autres pays, elle s’exprime différemment selon les traditions politiques et la dynamique des revendications et des conflits sociaux.
Mais la question demeure : y aura-t-il un véritable « contrat social » qui puisse combiner réformes avec plein emploi et un véritable sentiment de sécurité sociale, ou allons-nous continuer à être confrontés à des bouleversements sociétaux et à des variantes de crises politiques.
Et c’est le vrai message de l’élection française.
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