Assurance : ce qui sépare l’Athènes de 2001 du Paris de 2023

Dans la Grèce post-politique, les manifestations ne sont pas rares. Mais en 2001, il a accueilli l’un des plus grands de son histoire. Fin avril de cette année, des milliers de citoyens sont descendus dans les rues d’Athènes pour exprimer leur protestation contre ce que la presse de l’époque a qualifié de « bombe dans les fondations d’Asfalistici ».

Peu de gens réalisaient alors que les supposées fondations étaient tout à fait fragiles. Parmi eux se trouvait le ministre du Travail Giannitsis de Taso, auteur d’un train de mesures qui n’a même pas pris la forme d’un projet de loi. Ses propositions de réforme de l’assurance ont finalement subi le même sort que celui qui lui avait été infligé auparavant, mais devait s’abattre sur presque tous les efforts de réforme par la suite. Ils sont juste allés dans le tiroir.

Qu’est-ce qui s’est passé avant ? En mars 2001, il était entre les mains de M. Giannitsi de M. André Jeune Etude d’un actuaire britannique sur la situation des assurances dans notre pays. La gravité de la situation est telle que la rencontre du ministre avec le premier ministre Kostas Simitis Comme indiqué à l’époque, il confirmait « la volonté du gouvernement de ne pas céder ». Les nombreuses réunions qui s’ensuivent sont entourées du plus grand secret. La direction des communications a estimé que toute fuite dans la presse provoquerait la panique dans le monde.

En fait, le stratagème de communication était une sorte de « suspension de l’exécution ». Lorsque le secret mortel est révélé, le moment l’est aussi. Les premiers à réagir sont les syndicalistes du parti au pouvoir, qui déclarent que « cela n’arrivera pas, ramenez-les » et la grande agitation provoquée au sein du gouvernement a éclaté dans une retraite qualifiée en interne d' »acte de bravoure ». célébrée et débouche sur un vague engagement en faveur d’un « dialogue à partir de la base ».

Ce qui suivit fut une décennie perdue. Comme vous le lirez dans les pages suivantes, la réforme a finalement eu lieu en 2010, mais avec la compagnie d’assurance en état d’effondrement complet et le pays en état de faillite. Le prix de la bravoure supposée s’est avéré être énorme, et comme dans ces cas, chaque solution ultérieure était bien pire que la précédente.

Il est douteux que le Emmanuel Macron connaît l’amère expérience grecque. On ne sait pas non plus si un syndicaliste pro-Macron s’est plaint au président français que « nous divorçons la société », comme le protestait alors une star du mouvement syndical grec. Ce qui est certain, c’est que Macron a vu en France en 2024 quelque chose que peu avaient vu en Grèce en 2001 : la dernière chance de ne pas faire s’effondrer dans leur propre pays un système qui, en plus et par rapport à d’autres pays, comporte des éléments de « luxe » .

Ce n’est certainement pas un hasard si le président Macron a osé le conflit lors de son second mandat, qui sera aussi son dernier. Même s’il ne connaissait pas l’histoire grecque de 2001, il pouvait imaginer que le français de 2023 serait écrit avec une manifestation massive à Paris et dans d’autres villes françaises. Après tout, les manifestations ne sont pas rares non plus en France. Comme les rues grecques, les rues françaises ont leur propre histoire, et cela n’inclut pas seulement les passants, les passagers et les agents de la circulation.

Mais ce n’est pas la seule chose qui relie Athènes à Paris. Il est facile de comprendre que l’assurance n’est pas une affaire close aujourd’hui pour être oubliée demain. La Grèce et la France, comme tout autre pays de l’hémisphère occidental, sont confrontées à l’un des plus grands problèmes du XXIe siècle, la démographie. Cela signifie que la police d’assurance est toujours devant nous. Et avec ses yeux toujours sur ses fondations…

Sandrine Dumont

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