édition imprimée
Trois procès contre des États européens pour ne pas avoir protégé les citoyens des effets sur la santé des phénomènes météorologiques extrêmes sont en cours devant la Cour européenne des droits de l’homme. ● Les pionnières sont les femmes de l’organisation suisse Senior Women for Climate Protection avec une moyenne d’âge de 73 ans !
Le 29 mars, les femmes seniors pour la protection du climat de Suisse, ainsi que quatre plaignantes individuelles, sont entrées dans l’histoire en portant la première affaire climatique devant la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) à Strasbourg, en France.
L’audition de l’affaire sera contraignante pour les 46 États du Conseil de l’Europe car elle décidera si et dans quelle mesure un pays comme la Suisse devrait réduire davantage ses émissions de gaz à effet de serre pour protéger les droits de l’homme.
Les 2 038 femmes membres de l’organisation, d’une moyenne d’âge de 73 ans (650 membres ont plus de 75 ans), également connues sous le nom de KlimaSeniorinnen, ont traduit leur gouvernement devant la Cour européenne des droits de l’homme en novembre 2020 à cause de vagues de chaleur extrêmes menaçant leur vie et leur santé qui s’aggravent. aggravée par le changement climatique. Auparavant, et à partir de 2016, ils épuisaient toutes les voies de recours disponibles en Suisse sans parvenir à leur justification.
infractions
L’action climatique est liée aux droits de l’homme protégés par la Convention européenne des droits de l’homme, car l’augmentation des phénomènes météorologiques extrêmes signifie que le changement climatique met des vies humaines en danger. L’organisation a fait valoir que l’inaction du gouvernement suisse violait les articles 10 (droit à la vie), 73 (principe de durabilité) et 74 (principes de précaution de la constitution suisse) ainsi que des articles de la Convention européenne.
En novembre 2020, les plaignants ont interjeté appel auprès de la Cour européenne des droits de l’homme. La Cour EDH a accepté l’affaire et l’audience a été menée par la Grande Chambre, composée de 17 juges. Les seniors du climat, qui ont récemment visité notre pays, sont soutenus par le bureau suisse de Greenpeace (« Infatigables militants de 73 ans, pionniers de la lutte pour le climat », « Ef.Syn. » 22.1.2023).
« Les femmes âgées sont particulièrement vulnérables à l’exposition à la chaleur. Il existe de nombreuses preuves qu’ils risquent de mourir ou de tomber malades à cause de la chaleur. Les dommages et les menaces causés par le changement climatique sont également suffisants pour que l’État remplisse ses obligations de protéger notre droit à la vie, à la santé et au bien-être en vertu des articles 2 et 8 de la Convention européenne des droits de l’homme », explique Cordelia Bähr, Senior Women’s Plaidoyer pour la protection du climat.
« La décision de tenir l’audience devant la Grande Chambre (de la Cour EDH) souligne l’importance de l’affaire. La Cour a reconnu l’urgence et l’importance de répondre à la question de savoir si les pays violent les droits fondamentaux des femmes âgées en ne prenant pas les mesures nécessaires pour se protéger contre le changement climatique », a déclaré Rosmarie Wydler-Wälti, coprésidente de l’organisation. L’affaire Senior Women for Climate Protection est l’un des trois procès climatiques devant la Grande Chambre. Les deux autres sont :
● L’affaire Carême c. France (n° 7189/21), qui a également eu lieu le 29 mars. après-midi, concernant la plainte d’un habitant et ancien maire de la commune de Grande-Synthe en France, qui a souligné que la France n’avait pas pris suffisamment de mesures contre le changement climatique et que ce manquement constituait une violation du droit à la vie (article 2 de la traité) et du droit au respect de la vie privée et familiale (article 8 du traité).
● L’affaire Duarte Agostinho et autres c. Portugal e.a. (n° 39371/20), concernant les émissions de gaz à effet de serre de 32 États membres, dont les requérants portugais prétendent qu’elles ont entre 10 et 23 ans, contribuent au réchauffement climatique et provoquent, entre autres, des vagues de chaleur affectant les droits des demandeurs. Vie, conditions de vie et santé physique et mentale.
Sur la base de ces trois affaires liées au climat, la Grande Chambre de la Cour EDH est chargée de déterminer si et dans quelle mesure les États violent les droits de l’homme en ne limitant pas l’impact de la crise climatique. La décision sur la nomination des KlimaSeniorinnen, qui aura de lourdes conséquences pour l’avenir et créera un précédent contraignant pour tous les États membres du Conseil de l’Europe, n’est pas attendue avant la fin de 2023 au plus tôt.
« Twitter lover. Congenial writer. Award-winning thinker. Hardcore food fanatic. Lover of animals everywhere. Incurable analyst. »