Lorsque la place Syntagma a brûlé pendant la période des mémorandums, de nombreux journalistes, fonctionnaires et analystes européens se sont rendus à Athènes. Nous étions devenus au propre comme au figuré le front le plus chaud d’Europe. Il se demande « jusqu’où va l’endurance de la société grecque ». Certains Européens du Centre et du Nord n’avaient pas de telles sensibilités et tenaient pour acquises les réductions des plafonds de retraite, des salaires, etc. Parfois, ils ne pouvaient même pas comprendre les réactions de la société grecque.
Je leur ai expliqué que si des mesures similaires avaient été prises en France, Paris aurait vu « Bastille Day » au moins dix fois. Dix ans plus tard, la France fait face à une crise majeure lorsque le président Macron décide de relever l’âge de la retraite de 62 à 64 ans. En Grèce, la limite d’âge est de 67 ans.
Ces changements ne peuvent presque jamais être mis en œuvre sans d’énormes coûts politiques et sans évolutions politiques rapides. Cela n’est possible que dans les pays du nord comme l’Allemagne, où sous Schröder, certaines réformes et coupes ont été convenues par les principaux partis. En France, Macron a dû contourner le parlement. En Grèce, les partis se sont dissous, les premiers ministres ont démissionné et le pays a traversé une longue période d’instabilité. En fin de compte, cependant, la société et le pays ont fait preuve de persévérance.
La Grèce a survécu tôt à la grande crise. La colère les a conduits au vote anti-establishment en 2012 et à SYRIZA en 2015. Puis vint notre cher tutorat. Puis, bon gré mal gré, il ne semblait pas y avoir d’autre moyen. Coupes et changements ont été votés sans « ouvrir le nez » sans devenir la France de 2023…
C’est là que réside le secret d’où nous sommes aujourd’hui. Il y a de la colère, et beaucoup de colère, dans la société. La hausse du coût de la vie, les inégalités, les tempi et al. ils provoquent la colère. Cependant, les citoyens ont vu de leurs propres yeux que l’expression de la colère seule ne résout pas les problèmes. Le fait que le pays revienne à une phase d’expérimentation et d’incertitude n’est pas une perspective pour elle, mais une toute autre. C’est pourquoi la colère est souvent silencieuse, elle ne se manifeste pas dans la « rue » comme certains s’y attendaient. Certains l’appellent maturation, d’autres fatigue. Nous avons traversé beaucoup de choses au début que d’autres personnes traversent et cela nous a changé. Le 21 mai, nous saurons ce que les citoyens grecs ressentent vraiment maintenant, d’ici la deuxième élection, nous saurons si le réalisme ou la colère l’emporteront.
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