DERNIÈRE MISE À JOUR : 18.04
Le gouvernement français a décidé de ne pas soumettre la réforme des assurances, qui a suscité de vives réactions sociales, au vote de l’Assemblée nationale, la chambre basse du Parlement français, mais d’en faire une loi de l’État avec les pouvoirs spéciaux qui lui sont conférés. en vertu de l’article 49, paragraphe 3, de la Constitution du Parlement français.
La raison, comme l’a expliqué la Première ministre Elizabeth Bourne à l’Assemblée nationale, est que la réforme est vitale et fondamentale pour la pérennité de l’assurance, alors qu’en même temps une majorité à l’Assemblée nationale ne peut être garantie.
« La Première ministre pousse cette mesure parce qu’elle est convaincue que cette réforme particulière est nécessaire pour assurer l’avenir de notre système de retraite », a déclaré un conseiller du Premier ministre français.
Tentant de lire sa déclaration devant l’Assemblée nationale, la Première ministre française a essuyé les réactions des députés de l’alliance de gauche « NUPES », qui comprend les socialistes, la gauche radicale et les communistes, qui ont chanté l’hymne national et brandi des pancartes sur lesquelles ils disaient « Pas à 64 ans », en référence aux 64 ans qui deviendront l’âge général de la retraite en vertu de la loi, contre 62 ans actuellement.
L’article 49.3 de la Constitution dispose que le gouvernement a le droit de ratifier toute loi qui ne recueille pas le soutien de la majorité de l’Assemblée nationale, à condition que le pouvoir législatif, s’il l’estime d’une telle importance, puisse répondre en adoptant une motion de censure et le renversement du gouvernement (la motion de censure doit être déposée dans les 24 heures suivant l’activation du 49.3 par le gouvernement).
Plus tôt, la chambre haute du parlement français, le Sénat, avait approuvé le projet de loiincorporé dans les commentaires des républicains de centre-droit, qui revendiquent une majorité dans cet organe.
Le gouvernement Bourne, soutenu par le bloc politique centriste soutenant le président français Emmanuel Macron, dispose d’une majorité relative mais non absolue à l’Assemblée nationale, avec 246 députés sur un total de 577 (289 étaient requis pour la majorité absolue). . Pour les renverser, il faudrait cependant que l’alliance de gauche NUPES, les Républicains de centre droit et l’extrême droite « Alarme nationale » de Marine Le Pen s’unissent, ce qui serait difficile.
L’Alarme nationale d’extrême droite dépose une motion de censure
La chef de file de l’extrême droite Alerte nationale, Marine Le Pen, a annoncé aujourd’hui qu’elle demanderait la destitution contre le gouvernement après que l’Assemblée nationale a approuvé sans vote la réforme du système de retraite.
« C’est l’échec pleinement confirmé » du président Emmanuel Macron, a déclaré Le Pen, évaluant la situation qui s’est déroulée comme une « crise politique ».
L’Alarme nationale compte 88 députés à l’Assemblée nationale, mais juste avant 6 heures du matin, heure grecque, le chef républicain de centre-droit Eric Kioti a clairement indiqué que son parti ne soutiendrait pas les propositions de censure, que ce soit de l’extrême droite ou de la gauche.
Avec un vote négatif du bloc centriste au pouvoir et du parti de centre-droit, la motion de censure ne peut pas être adoptée et le gouvernement Bourne est en danger quasi imminent de chute.
Entre-temps, le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a annoncé de nouvelles mobilisations et dénoncé le « déficit démocratique ». « Bien sûr qu’il y aura de nouvelles mobilisations car la réaction est très grande, nous avons des réactions énormes des syndicats. Nous déciderons tous ensemble », a-t-il ajouté, s’adressant à l’AFP.
Marche des jeunes à l’Assemblée nationale
Quelque 1 500 jeunes défilent à l’Assemblée nationale française à Paris pour protester contre l’adoption de la réforme des retraites sans vote mais par décret présidentiel.
Avec des slogans comme « Manu, Manu, avec le 49.3 ou pas, on ne veut pas de ta réforme » ou « L’Assemblée nationale peut voter, la rue l’abolira » (dont la réforme), les manifestants sont partis du campus de la Sorbonne Université, comme le rapporte un journaliste de l’AFP.
Des représentants de nombreuses organisations de jeunesse ont pris part à la mobilisation. « L’objectif est d’aller jusqu’à l’Assemblée nationale pour que la voix de la jeunesse soit entendue », a déclaré Eleanor Schmitt, porte-parole du mouvement. Pour Mattis Avershenk, 23 ans, membre du NPA d’extrême gauche, « le gouvernement entend imposer (la réforme) par la force. Quoi qu’il soit fait au Parlement, la rue peut le renverser et le renversera.
Quelques minutes avant le début de la séance à l’Assemblée nationale, le cabinet s’est réuni et a donné son feu vert pour invoquer l’article 49.3 de la Constitution.
A ce jour, le président Emmanuel Macron a indiqué qu’il ne souhaitait pas invoquer cet article et laisserait plutôt la réforme à l’appréciation des parlementaires.
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