Les films de la semaine / De Dafoe’s Inside à Modern Antigone

La tentative de film de guérilla de l’Iranien Jafar Panahi et la comédie politique française se disputent également l’attention des cinéphiles

L’aventure carcérale existentielle de Vassilis Katsoupis avec Willem Dafoe, la tentative de film guérilla du rebelle iranien Jafar Panahi, une Antigone moderne et une comédie politique française composent le programme principal de la sélection grand écran de cette semaine.

Une plongée immersive dans l’inexistence

Intérieur ***1/2

Réalisé par Vassilis Katsoupis

Avec Willem Dafoe

Un cambrioleur professionnel tente de s’introduire dans un penthouse de luxe à New York pour voler des œuvres d’art, sachant pertinemment que le propriétaire sera absent pendant une longue période. Mais un système d’alarme inaccessible s’active, l’enfermant à l’intérieur de la maison. Seul et impuissant, il devra faire face à la solitude implacable et au temps qui passe. « Inside » n’est peut-être qu’un thriller de survie, mais la direction obstinée de Dafoe et son dévouement à ce « one-man show » apportent de la profondeur et de multiples lectures à cette plongée paradoxale dans la non-existence. La tentative de survie du bandit ressemble à une lutte solitaire de désespoir dans un environnement d’abondance.

Le film redéfinit la position de l’homme moderne face à l’art, à la fois comme totem sacré et comme objet de vandalisme, et l’histoire cache un commentaire sur la destruction du monde environnant. La dépravation du héros corrompu réussit et se transforme en l’une des choses cinématographiques les plus intéressantes que nous ayons vues cette année. Vassilis Katsoupis apporte fidélité et profondeur au scénario, sans exagérations inutiles et émotions faciles à digérer, même s’il semble avoir plus qu’il ne le faudrait des symboles évidents et des explications simples pour protéger le grand public, qu’il veut clairement conquérir. Par exemple, les saisons changent à l’intérieur du loft de luxe en raison du thermostat cassé, pour ceux qui veulent découvrir un commentaire alternatif sur le changement climatique. Cependant, il est délicieux de voir comment le désespoir s’intensifie de manière réfléchie dans les pièces abandonnées. Les changements de température, le manque d’eau, l’insonorisation inaccessible et la solitude forment une guillotine invisible sous laquelle se tient un homme impuissant, gardant son sang-froid et réfléchissant pratiquement à ce qu’il peut faire et comment faire face aux obstacles qui semblent être levés par les plus sévères de Murphy Législation .

La matière première du réalisateur est le regard doux de Dafoe, qui capture la lutte inégale de l’esprit humain avec des forces qu’il ne peut contrôler. Sa performance est impressionnante, surtout dans les moments où il essaie de retrouver son sang-froid et de réparer son esprit brisé. Nous sommes ravis du prochain coup du réalisateur et espérons que ce sera quelque chose d’aussi dynamique.

Quand le cinéma n’obéit pas aux lois autoritaires

Il n’y a pas d’ours (Pas d’ours) ***1/5

Réalisateur : Jafar Panahi

Le cinéaste iranien tente de réaliser en Turquie et est contraint de vivre dans un village iranien près de la frontière pour être au plus près de son équipe et de ses acteurs. Le film qu’il prépare parle d’un couple iranien qui se trouve illégalement en Turquie et qui reçoit de faux passeports leur permettant de quitter le pays. C’est une allégorie étonnamment réaliste du rôle du cinéma au sein du régime théocratique et autoritaire de l’Iran et une mise en accusation dure mais humaine de l’oppression artistique. Le film de l’Iranien Jafar Panahi met en lumière la persécution des artistes chez lui alors qu’il réalise son long métrage à distance alors que les tensions montent et que la répression brutale du régime étouffe l’expression artistique.

En 2010, Jafar Panahi s’est vu interdire de produire des films et de voyager à l’étranger pendant 20 ans. Cependant, Panahi persévère sans se laisser décourager, et c’est son nouvel acte courageux de désobéissance créative. Comment un réalisateur peut-il raconter ses histoires dans ces conditions ? Son film, un drame à suspense qui raconte ce que l’on fait de l’amour, offre une réponse intelligente à cette question. Dans une ville turque près de la frontière iranienne, un couple orchestre un plan qui change la vie pour utiliser de faux passeports pour traverser la frontière. Il s’agit d’un film Panahi réalisé à distance, apprend-on, aux prises avec le WiFi problématique et la sensation étouffante d’être loin de son siège. Le film dans le film est d’une étrange efficacité et la dynamique narrative de l’histoire « vraie » du réalisateur exilé dans le village inhospitalier s’avère aussi ludique qu’imaginative. À travers les efforts du cinéaste dissident pour construire un film contre l’appareil de propagande d’État, une preuve supplémentaire de la capacité de l’art indépendant à défier la culture de l’obéissance émerge.

Une tragédie antique sous forme de drame jeunesse

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Antigone ***

Réalisé par Sophie Dérap

Une adaptation réaliste de la tragédie de Sophocle avec une pointe de jeunesse du Canadien Sogi Derap, qui fait tout, de l’écriture à la réalisation en passant par le montage. Normalement, de telles adaptations modernes ne fonctionnent pas et ressemblent à des exercices de style, mais le déterminé Derap surmonte cet obstacle avec une histoire provocante qui embrasse les thèmes de l’inégalité raciale et économique, de la brutalité policière et de l’attitude hypocrite de la société envers l’immigration. La narration peut parfois sembler exagérée, mais l’auteur réussit et garde le spectateur captivé.

Cette Antigone des temps modernes est une écolière qui veut aider son frère à s’évader de prison. Alors elle échange sa place avec son frère pour éviter la prison et la déportation car elle est mineure. Il a des démêlés avec les autorités, la justice et le système pénitentiaire. Le juste combat d’Antigone remporte le soutien de ses pairs, qui se mobilisent sur les réseaux sociaux et lors de manifestations. Le dévouement d’Antigone à sa famille, une famille d’immigrants, a été l’élément qui a valu au film le prix du jury international au Festival du film d’Olympia pour les enfants et les jeunes.

Comédie française sur un paradoxe politique

Le Tigre et le président

La Disparition du Président (Le Tigre et le Président) **1/5

Réalisé par Jean Marc Parfit

Un idéologue inconnu du peuple, Paul Deschanel, est inopinément élu président de la République française. C’était inattendu, mais la bataille de l’élection présidentielle entre le méprisable et autoritaire Georges Clemenceau et le philanthrope et idéaliste Paul Deschanel sera remportée par ce dernier, qui procédera à une série d’actions qui étonneront ses adversaires : il supprimera la peine de mort, il donnera le droit de vote aux femmes, il donnera de l’argent aux pauvres… Mais le cynisme de ses adversaires politiques et les forces de la ploutocratie veulent le renverser. Une nuit, il tombera mystérieusement d’un train et disparaîtra. C’est une comédie populaire avec une photographie soignée qui coule agréablement et a une délice qui vous laisse indifférent à l’exactitude historique des événements.

Le directeur, en fouillant dans les archives et les discours de Deschanel, a découvert des propositions de réforme clairement en avance sur leur temps, car cet homme étrange encourageait les idées novatrices. De plus, les discours entendus dans le film sont authentiques, prouvant ainsi la pertinence d’un homme qui mériterait de devenir une plaisanterie française et de disparaître. Jean-Marc Parfit combine habilement des images d’archives en noir et blanc qui sont progressivement incorporées dans le corps de l’histoire avant d’être transformées en couleur, mettant en scène de manière ludique une comédie familiale qui n’est peut-être pas aussi imaginative et intelligente que La Mort de Staline de Staline ) de 2017 (ce qu’elle aimerait certainement être), mais elle puise son inspiration dans un paradoxe historique pas du tout connu hors de France, pour, face au cynisme politique et aux opportunistes qui bloquent tout ce qui est progressiste, de pur idéalisme et parler de manière désintéressée.

Tu joues encore

cri VI

Réalisé par Matt Bettinelli-Olpin et Tyler Gillette

Le sixième film de la série à succès et autodérision de films slasher créée par Wes Craven en 1996. Après le récent bain de sang dans la ville de Windsboro, les quatre survivants prennent un nouveau départ, cette fois à New York, loin du tueur sanguinaire qui les poursuit. Mais le tueur paranoïaque les suit et une nouvelle circulation sanguine s’ouvre.

rituel de la mort (Le tueur rituel)

Réalisé parGeorges Gallo

Un détective (Cole Hauser), qui ne peut pas se remettre de la mort de sa fille, suit les traces d’un tueur en série en Europe qui tue ses victimes avec un rituel cruel de magie noire et s’enfonce de plus en plus profondément dans son monde malade. Le seul qui peut aider est un professeur d’anthropologie joué par Morgan Freeman, qui bénéficie toujours de l’aura « Se7en » qui lui est conférée.

Aglaë Salomon

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