De nouvelles données sur le front de l’inflation de la zone euro montreront pourquoi les responsables de la Banque centrale européenne restent bellicistes malgré la chute des prix à la consommation après le pire pic d’inflation de l’histoire.
Les économistes ont estimé que l’inflation a ralenti pour un quatrième mois consécutif en février grâce à la baisse des prix de l’essence. Cependant, l’inflation sous-jacente, qui exclut la volatilité des prix de l’alimentation et de l’énergie, devrait rester bloquée à 5,3 %, sa persistance semblant inquiétante pour l’économie américaine.
La nouvelle mesure qui sera annoncée jeudi restera bien au-dessus de l’objectif de 2% de la BCE. Il sera précédé de données partielles des principales économies de la zone euro, encadrant les commentaires de la moitié du Conseil des gouverneurs et de l’économiste en chef Philip Lane, qui doit prononcer des discours la semaine prochaine.
Ce qui est certain, c’est que la prochaine décision de la BCE, le 16 mars, sera une hausse d’un demi-point de pourcentage qui ramènera les coûts d’emprunt à 3 %. La suite est vivement débattue.
Les marchés ont déjà relevé leurs attentes quant à l’ampleur de la hausse des coûts d’emprunt, sur la base du récit belliciste des responsables de la BCE, mais aussi des signes de résilience de l’économie de la zone euro.
Les analystes de la Deutsche Bank s’attendent désormais à ce que les taux d’intérêt de la BCE atteignent un pic à 3,75 % en juin, le niveau que les marchés surveillent.
Le gouverneur de la Banque de France, Villeroy de Galhau, a récemment tenté de minimiser ces attentes, mais son homologue allemand à la Bundesbank, Joachim Nagel, a déclaré vendredi qu’il n’excluait pas de nouvelles hausses de taux importantes après la décision de mars, étant donné que les pressions inflationnistes sous-jacentes restent élevées.
L’inflation s’est modérée depuis son pic, mais les pressions sous-jacentes de l’inflation structurelle se maintiennent après avoir atteint 5,3 % en janvier, ce qui augmente le risque que le rythme d’inflation des prix à la consommation soit supérieur à l’objectif de la BCE du 2 avril.
Les voix les plus calmes à la BCE, les banquiers centraux des pays du sud de la zone euro, appellent à des mesures plus mesurées car le coût de l’argent ralentit déjà la croissance de l’économie globale de l’euro-20.
Son argument est contesté par le patron de la Bundesbank, qui soutient que malgré le resserrement monétaire de la BCE déjà en place, les taux d’intérêt ne sont pas à un niveau suffisamment suspensif.
Le niveau dit « neutre » des taux d’intérêt, qui ne ralentit ni ne stimule l’économie, relève de la conjecture et la plupart des responsables de la BCE l’ont précédemment fixé autour de 2 %. Aujourd’hui, le comportement de l’économie de l’Euro-20 suggère qu’il est probablement plus élevé.
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