Le bouleversement social et politique en France va bien au-delà de la réforme des retraites de Macron.
L’humeur militante de toutes les fédérations syndicales du pays est avant tout une protestation rétrospective contre la version française de TINA, qui a été appliquée après la crise de l’euro de 2010.
Le mot TINA, un acronyme pour There Is No Alternative, a été utilisé par le gourou de Thatcher Norman Tebbitt immédiatement après la victoire des conservateurs au printemps 1979 pour avertir que la Dame de fer ne perdrait pas son temps à essayer de parvenir à un consensus sur les changements dictés pour rechercher l’inévitable raison. à la dynamique de la mondialisation.
En France, Sarkozy, Hollande et Macron ont présenté la traduction française de TINA, invoquant non seulement la mondialisation mais aussi la position du pays dans les contextes et les équilibres de la construction européenne.
La crise de la zone euro, effet secondaire direct de la crise financière mondiale de 2008, a vu Sarkozy et ses successeurs rompre avec une tradition commencée au lendemain de la victoire du Front populaire au printemps 1936 et réaffirmée en mai 1968.
Du gouvernement de gauche Blum au gouvernement de droite Pompidou, il était impensable de changer les constantes et les données des bilans sociaux sans obtenir l’accord des grandes fédérations syndicales.
Les mouvements de grève en France vont au-delà de l’allongement de la vie active puisqu’ils visent avant tout à mettre fin au scénario énoncé en 2017 et réaffirmé en 2022.
Ceci est un TINA sur le terrain :
■ Les électeurs n’ont qu’un choix s’ils veulent éviter la montée de l’extrême droite au pouvoir.
■ TINA à la française pour les réformes et le changement structurel tente de se légitimer en invoquant les circonstances exceptionnelles de la crise de la zone euro, de la pandémie et de la guerre en Ukraine.
Si Macron, qui s’apprête à entamer son deuxième et dernier mandat, s’obstine à être conflictuel sans rechercher le consensus, avec l’arrogance et l’orgueil du grand réformateur qui veut éviter d’isoler le pays comme un village galate voué à la mondialisation résiste, la France marche vers déstabilisation sociale et politique sans précédent.
Une chose est sûre : exploiter le danger de l’extrême droite sans s’engager concrètement dans des décisions consensuelles est une carte qui ne sera plus rejouée.
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