A partir de minuit ce soir Croatie il fera ses adieux à la kuna – sa monnaie – et deviendra le 20e pays – membre de la zone euro, après avoir rejoint l’Union européenne en 2013. Dans le même temps, il rejoindra l’espace Schengen.
« L’entrée dans la zone euro et l’espace Schengen étaient deux objectifs stratégiques », a souligné le Premier ministre croate Andrej Plenkovic.
« L’euro apporte définitivement la stabilité et la sécurité financières », déclare Ana Sabic, cadre à la Banque centrale croate (HNB). L’euro permettra également l’élimination des risques de change et de meilleures conditions de crédit pour tous, des particuliers aux entreprises.
Premièrement, le passage de la kuna à l’euro vise à protéger l’économie croate d’une inflation élevée, qui a atteint 13,5 % cette année, contre 10 % dans la zone euro. Les pays d’Europe de l’Est qui sont membres de l’UE mais pas de la zone euro, comme la Pologne ou la Hongrie, se sont révélés encore plus vulnérables à la hausse de l’inflation.
L’entrée dans l’espace Schengen représente également un sérieux avantage pour le tourisme croate, un secteur clé de l’économie, car elle facilite l’arrivée des visiteurs, a déclaré le responsable de l’office national du tourisme, Christian Stanislas. La Croatie a accueilli quatre fois plus de touristes que ses 3,9 millions d’habitants cette année. De plus, 73 postes frontaliers seront fermés à partir de demain.
Accueil mitigé des Croates
Mais si l’ouverture des frontières est accueillie plutôt positivement, la conversion monétaire inquiète une partie de la population. « On va pleurer nos lits, les prix vont exploser », lance Drazen Golemach, un retraité de 63 ans. Cependant, sa femme Sandra se veut optimiste et se dit sûre « que l’euro vaut plus ».
Pour entrer dans l’espace Schengen, la Croatie doit contrôler strictement les frontières extérieures de cet espace et s’engager dans une coopération policière dans la lutte contre le crime organisé ou le terrorisme. Cependant, des pays comme l’Autriche craignent une augmentation de l’immigration puisqu’elle a enregistré plus de 100 000 passages frontaliers illégaux sur son territoire cette année. Une crainte réfutée par la France, qui estime au contraire que l’ouverture des frontières permettrait de limiter les arrivées depuis la route des Balkans.
La Croatie devra également répondre à un problème de sécurité à ses frontières avec ses voisins hors UE (Bosnie-Herzégovine, Monténégro et Serbie). La Serbie en particulier a plus de 1 350 kilomètres de frontière terrestre et se trouve en fait sur la route dite des Balkans occidentaux, connue pour être empruntée par les migrants ainsi que par les trafiquants d’armes, de drogue et d’êtres humains.
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