Immigration : Meloni attaque la France et réclame une solution à la Erdogan

L’affaire des navires d’ONG secourant des migrants en Méditerranée à la recherche d’un port pour débarquer a pris des allures de conflit Paris-Rome. Peu de temps après l’accostage du navire Ocean Viking à Toulon, en France, le Premier ministre italien Giorgia Meloni a parlé de l’immigration et de la position du gouvernement français.

« Le navire « Ocean Viking » a été le premier à atteindre un port en France, transportant 234 migrants. Pourtant, la réaction de la France envers notre pays a été particulièrement dure, même si nous avons accueilli près de 90 000 immigrés depuis le début de l’année », a souligné le nouveau Premier ministre italien à l’ombre des plaintes selon lesquelles Rome refuse l’accostage des navires des organisations humanitaires.

« Ils disent qu’ils bloqueront l’accord de réinstallation. L’accord correspondant stipulait que 8 000 personnes devaient être réinstallées de notre pays. Jusqu’à présent, cependant, le nombre ne dépasse pas 117. De toute évidence, quelque chose ne va pas », a-t-elle ajouté.

Selon Meloni, « la situation ne peut plus être gérée de la même manière que par le passé » et « l’Italie, la Grèce, Malte ne peuvent pas à chaque fois se battre avec les autres sur ce dossier ».

« La seule solution est une mission européenne de protection des frontières extérieures. L’Europe a fourni des milliards d’euros pour négocier avec la Turquie et contrôler les flux en provenance de l’Est. J’exige aussi une solution européenne », a souligné Georgia Meloni, qui a accepté de discuter de toute la question avec des partenaires européens pour un accord comme celui entre Bruxelles et Tayyip Erdogan en 2016.

Meloni avait rencontré Emmanuel Macron à Rome le 23 octobre pour préserver certains pans de l’axe franco-italien que le président français a forgé avec Mario Draghi. Mais depuis, l’immigration a provoqué des frictions avec Paris.

Ce différend entre Melonis et la France a également suscité l’inquiétude à Bruxelles.

Typique est l’attitude du commissaire aux Finances Paolo Gentiloni, qui a souligné l’importance des bonnes relations entre l’Italie et la France.

Lors de la conférence de presse sur les prévisions hivernales de la Commission, le commissaire italien a déclaré : « Il est très important qu’il y ait de bonnes relations entre ces deux pays et j’espère, à la fois personnellement et au nom de la Commission, que ces problèmes seront résolus dès que possible, dans le plein respect des principes et des règles européennes. »

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Mélissa Sault

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