Les deux parties en Libye en attente

L’accord gréco-égyptien d’hier est une autre torpille dans le mémorandum turco-libyen car il augmente la tension alors que la Turquie tentera de répondre.

La poignée de main d’Erdoğan et de Sisi au Qatar et les compliments à Macron n’ont qu’une connotation communicative, puisque la politique étrangère ne concerne que des discussions de fond, puisque le cadre était dans le cadre de la Coupe du monde et non dans des pourparlers entre délégations. La partie turque, bien sûr, n’a pas tardé à capitaliser sur cela, le présentant comme un pont entre des pays qui ont des intérêts contradictoires en Afrique du Nord.

La visite de Dendia en Libye a également quelques lacunes par rapport aux réunions de Tripoli et à la position de l’Égypte, qui seront vues dans un avenir proche.

La situation actuelle montre qu’il y a un cessez-le-feu avec la partie est-libyenne, qui attend jusqu’en janvier pour organiser les élections, tandis que Tripoli reste également en place jusqu’aux élections, ce qui est bien sûr un point d’interrogation quant à savoir si elles se tiendront en Janvier. Le président Menfi semble avoir une acceptation plus large compte tenu de ses positions institutionnelles, mais il ne peut pas combler le fossé entre les deux parties.

Les camps soutenant les deux parties sont également suspendus, l’Égypte, l’Arabie saoudite et les Émirats attendant des élections tandis que la Turquie et le Qatar semblent se préparer à leur nouveau report, ce qui signifiera automatiquement de nouvelles hostilités.

La preuve en est le refus de la Turquie d’inspecter ses navires dans le cadre de l’opération européenne Peace, ce qui implique qu’ils transportent du matériel de guerre.

L’Occident, notamment la France, insiste également sur les élections, tandis que l’Italie, qui soutenait tacitement Tripoli, semble désormais s’être rangée du côté de la France.

Les États-Unis semblent absents de la région, qui malgré la flotte la plus puissante de la Méditerranée, ne semblent pas chercher à s’ingérer dans les affaires intérieures de la Libye.

La Grèce montre également qu’elle soutiendra le gouvernement légitime s’il est élu, mais la Turquie va également de l’avant avec un mémorandum turco-libyen au détriment de la souveraineté d’Athènes.

Ankara est susceptible de tenter un incident au sud de la Crète, mais pas avant la fin des opérations en Syrie et en Irak, tandis que la réponse à l’accord gréco-égyptien d’hier est également attendue, car la Turquie utilise les services de recherche et de sauvetage comme cheval de Troie dans ses poursuites en mer Égée.

Thibault Tremble

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