Il y a beaucoup de « pain » et beaucoup de « marges » dans les relations entre l’Etat et les cabinets privés en France. À l’approche des élections de ce printemps, Macron a été au centre de critiques acerbes pour ses liens et pour le rôle d’une entreprise en particulier, McKinsey, avec son administration. A l’époque, le parquet avait annoncé l’ouverture d’enquêtes pour fraude fiscale contre l’entreprise américaine, que le gouvernement français avait contactée à plusieurs reprises au cours des cinq dernières années. Dans le même temps, le rapport du Sénat a montré la grande dépendance du pays vis-à-vis des cabinets de conseil privés.
Les sénateurs avaient dénoncé un « phénomène très répandu » et un doublement des frais de consultation : lors du premier mandat de Macron, ce montant atteignait le milliard et touchait ni plus ni moins 1.600 dossiers. Ce phénomène, qui a commencé avant la pandémie, a été qualifié de « conseillocratie » par le Monde dans son enquête de mars de cette année. En fait, le journal avait décrit ces entreprises comme « invisibles mais omniprésentes ». Macron s’est dit à l’époque « choqué » par ces révélations, qui ont toutefois affecté les décisions de ses ministres, et a salué l’initiative du ministère de la Justice. Mais l’affaire n’est pas close.
A la loupe le métier des cabinets de conseil
Aujourd’hui, l’accent est mis sur les questions de conflits d’intérêts, qui ont un impact majeur sur l’élaboration des politiques publiques et l’élaboration des politiques dans les coulisses. Le Sénat est notamment en train de légiférer sur la question sur la base des conclusions de son enquête de mars dernier. Ce sont là des conclusions qui confirment une véritable explosion de cette forme de privatisation de l’État la plus dangereuse du genre « Blow John, Drink John ». Le rapport du Sénat a documenté une série de comportements graves, à la limite de la légalité, qui ont poussé le syndicat le plus puissant du pays, la CGT, à porter plainte contre les étrangers auprès du Département des procureurs économiques. Ces comportements controversés, selon les preuves documentées du rapport du Sénat, concernent l’utilisation disproportionnée de l’argent public pour la fourniture de certains services qui s’avèrent effectivement inutiles ou restent sur le papier sans tentative préalable de les attribuer à un service public administratif, des conflits de intérêts entre acteurs publics et privés, non-transparence, procédures à haut risque non soumises à contrôle et évaluation, stockage de données publiques à des fins privées, etc. La CGT a indiqué demander une enquête pour savoir si l’un de ces incidents peuvent être considérés comme des infractions, telles que : Et celles-ci, selon l’organisation syndicale, « s’inscrivent dans un cadre politique de décisions fiscales portant sur la marchandisation du secteur public et les reculs sociaux (dans le cas des retraites, du chômage, du droit d’asile) ».
Selon la secrétaire nationale CGT de l’Union fédérale des syndicats publics Delphine Collen, l’affaire McKinsey n’est « que la pointe de l’iceberg ». « En tant que syndicats, nous sommes confrontés à un énorme manque de transparence en ce qui concerne les cabinets de conseil. Les représentants du personnel ne sont pas au courant des appels d’offres ou des interventions », a-t-elle fait remarquer, soulignant que de nombreuses tâches dans le secteur privé pourraient bien être effectuées par des fonctionnaires. L’organisation est particulièrement persistante en cas d’utilisation abusive des ressources par négligence. Les deux représentants syndicaux ont expliqué que cette pratique ancienne et courante pouvait avoir des aspects criminels et ont identifié sept cas criminels possibles, comme « l’existence de services inutiles ou inutiles » ou des services qui ne mènent nulle part. « Sur cette base, en 2016, Christine Lagarde, l’actuelle présidente de la Banque centrale européenne, a été condamnée dans l’affaire Tapi », rappelle l’avocat William Bourdon, tandis que son confrère Vincent Brégard pointe un exemple précis : « On imagine l’ordre de McKinsey dans le cadre « du plan de réforme du système des retraites en 2019 et qui n’est pas abouti ». Globalement, le syndicat estime que ces recours systématiques aux services de cabinets-conseils privés ont une forte connotation illégale.
« L’argent fou » !
Lors de la conférence de presse, la CGT a réclamé une enquête préliminaire sur l’utilisation « systématique » et « secrète » des services de conseil par l’Etat et insisté sur le « caractère politique » de son action qui, parallèlement à la « commercialisation du secteur public » et le fait que ces détachements aient « entravé le fonctionnement du secteur public et aggravé les conditions de travail des fonctionnaires qui sont aujourd’hui transformés en exécutifs ». Le milliard de pourboires-or, selon la CGT, représentent l’embauche de 20 000 fonctionnaires ! « On parle d’argent fou », a déclaré l’avocat Bourdon. Il n’a pas utilisé le terme par hasard. Macron lui-même l’avait utilisé en allusion aux dépenses sociales de l’État. Mais aujourd’hui, pour cet « argent fou » dans les cabinets de conseil privés. , certains devront s’expliquer et peut-être même redonner, alors l’avocat plus loin…
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