« Metropolitain » d’Andrew Martin est un mélange éclectique d’analyse technique et de guide de voyage, d’urbanisme et de récits historiques anecdotiques du système de métro de la capitale française.
Il y a quelque chose d’étrangement séduisant dans le métro parisien, et ceux qui l’ont emprunté le savent : sa chaleur caractéristique, ses entrées florales Art Nouveau conçues par Hector Guimard dans les années 1900. Le mot « Métropolitain » est accroché au niveau de la rue, au-dessus des marches menant aux gares.
Du film à succès « Le Poinçonneur des Lilas » de Serge Gainsbourg en 1958 à un contrôleur de billets en passant par le film de François Truffaut en 1980 Le Dernier Métro, le métro parisien et son iconographie ont façonné la culture française moderne.
Le livre, intitulé Metropolitain, l’ode de l’auteur Andrew Martin au métro parisien, est considéré comme un antidote affectueux et bienvenu au mécontentement des Français face aux quais jonchés de déchets et aux voitures surpeuplées de Paris. Revue publiée par The Economist.
L’amour de l’auteur pour le métro français est si enthousiaste que son écriture devient un fanatique des chemins de fer. Aucun tunnel ne reste inaperçu, aucune partie n’échappe à la visite. Martin consacre six pages aux tickets de métro et dix chapitres aux différentes lignes du réseau – en commençant bien sûr par la ligne 1.
Le livre regorge de poutres et de gabarits, de roues de guidage rivetées en cuivre et en acier et de détails sur l’électrification du troisième rail des lignes, rapporte The Economist. C’est un mélange éclectique d’analyses techniques et de guides, d’urbanisme et d’anecdotes historiques.
Ce qui ressort avant tout, c’est le respect de l’auteur. Il s’agit notamment du merveilleux silence des wagons pneumatiques du métro parisien comparé au « cliquetis » du métro londonien. Et bien sûr, cela inclut également la densité absolue, presque à tout moment de la journée.
Le métro de la capitale française compte 225 kilomètres de voies, contre 400 kilomètres pour le métro londonien. Cependant, The Economist souligne que, selon l’auteur, il dessert 304 stations, soit 32 de plus que le métro historique de Londres.
Les noms des stations de métro font revivre l’histoire de France à chaque instant : « Pyramides », « Iéna » (site des batailles napoléoniennes) et Montparnasse Bianveny (un hommage à l’ingénieur en chef du réseau, Fulgens Bianveny). Même les stations portant le nom de carrefours parisiens bruyants acquièrent une qualité lyrique.
Et bien sûr, beaucoup de choses étranges se produisent sous terre. Le premier meurtre souterrain enregistré, selon Martin, s’est produit à Port de Charenton en 1937. Leticia Turo, une immigrante italienne soupçonnée d’espionnage, travaillait dans une usine de bougies le jour et comme partenaire de danse dans une salle de concert locale pendant son temps libre.
Dans une station de métro, elle a été vue montant dans un wagon. Dans le cas suivant, elle a été retrouvée avec un couteau de 9 pouces sous la gorge, nous rappelle le livre, selon l’analyse de The Economist. Il est clair que Martin a entrepris des études historiques approfondies et multiformes avant d’écrire.
Le livre n’est peut-être pas une œuvre littéraire, comme l’auteur lui-même l’aurait admis, compte tenu de son style d’autodérision. Martin ignore délibérément certaines conventions françaises – il refuse par exemple d’évoquer les couples qui s’ébattent sur les rives droite et gauche de la Seine.
Dans le même temps, selon The Economist, l’auteur ne semble pas particulièrement bien informé sur la politique de l’urbanisme futur dans la capitale française. Mais en tant que lettre d’amour ouverte d’un Britannique à un réseau de transports publics français encombré, c’est un rappel opportun de ce qui rend les passagers du métro français heureux lorsqu’ils passent du temps sous terre.
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