Environ 12 millions d’élèves retournent à l’école aujourd’hui en France après l’entrée en vigueur de la dernière interdiction de l’abaya musulmane (la robe longue et ample portée par-dessus les vêtements).

Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanen, a adressé un message aux forces de l’ordre pour souligner « le caractère sensible de cette période de rentrée scolaire » concernant les attaques anti-laïcistes dans les écoles.

« Il y a 513 bâtiments que nous avons identifiés comme potentiellement problématiques à cet égard à la rentrée scolaire », a déclaré le ministre français de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, sur RTL.

De son côté, la secrétaire générale du syndicat CGT, Sophie Binet, a jugé « très dangereux de retourner à l’école après l’interdiction ».

« Cela cache les vraies questions » et « stigmatise une partie de la population », a-t-elle déclaré sur France 2.

En vertu de la loi de 2004 interdisant l’usage de symboles religieux visibles, les étudiants indisciplinés sont acceptés par l’établissement, mais pas en classe, et une période de dialogue s’ouvre entre la famille et l’éducation nationale.

Même si les chefs d’établissement se sont félicités de l’interdiction, de nombreux éducateurs estiment que la question de l’abaya « ne devrait pas occulter les véritables problèmes sur le terrain ».

En effet, la rentrée scolaire est une fois de plus sous tension en raison de la crise du recrutement des enseignants – un phénomène non nouveau, mais qui s’est aggravé depuis l’année dernière – avec plus de 3 100 postes vacants lors des concours d’enseignants à travers le pays cette année.

Emmanuel Macron a confirmé vendredi que la promesse d' »un enseignant dans chaque classe » serait « résolue » à la rentrée.

Selon une enquête menée par le syndicat d’enseignants SE-Unsa auprès d’un échantillon de 2.000 personnes, 68% des enseignants interrogés ont déclaré craindre une pénurie de personnel à la rentrée.