Nicolas Sarkozy : l’Ukraine doit rester un pont entre l’Est et l’Ouest – Economic Post

La déclaration de Stian Jensen, mercredi 16 août, selon laquelle l’Ukraine pourrait rejoindre l’OTAN immédiatement si elle abandonnait l’objectif de reconquérir les territoires annexés à Moscou doit être interprétée comme un coup de trajectoire plutôt qu’un coup de tonnerre. Le directeur du cabinet du secrétaire général de l’Alliance, Jens Stoltenberg, n’a pas tardé à céder. Il s’est rétracté, qualifiant les opinions qu’il avait exprimées de « fausses ».

Mais cela avait déjà provoqué une « belle tempête » de tollé de colère de Kiev et de commentaires ironiques de Moscou, créant finalement un climat en Occident qui a remis en question le récit central qui a émergé 18 mois après que la Russie a envahi l’Ukraine et a commencé la guerre qui prévaut en Ukraine.

« Les idées du proche collaborateur du secrétaire général de l’OTAN avalisent les partisans d’un compromis avec Poutine, qui se sont multipliés ces deux dernières semaines, contribuent à freiner la contre-offensive de l’Ukraine et donnent plus de visibilité et de prestige aux appréciations d’anciens hommes politiques ». du Kremlin », écrit Yves Bourdillon dans le quotidien financier français Les Echos.

« Il a dit à voix basse ce dont on discutait »

Selon François Eisbourg, conseiller de l’Institut international d’études stratégiques (IISS) français, les déclarations du proche collaborateur de Stoltenberg constituent plus qu’une erreur, ce que Jensen a également reconnu. Ils représentent une mauvaise interprétation flagrante de la politique menée par l’OTAN en Ukraine depuis sa création. Et aussi une violation des principes de l’alliance.

« Cet étrange échange de territoires, qui entraînerait l’adhésion espérée de Kiev à l’OTAN, reviendrait à une reconnaissance des annexions de la Russie par une communauté internationale qui, depuis neuf ans, refuse presque unanimement d’accepter le statu quo en Crimée », a-t-il ajouté. dit Les Echos », l’homme d’Etat français.

Stoltenberg: Seule l’Ukraine décidera des pourparlers de paix et d’une solution acceptable

Cependant, Stian Jensen « a exprimé haut et fort ce que de nombreux membres du personnel des gouvernements occidentaux pensent et discutent en privé », écrit le journaliste du journal.

L’hérétique Nicolas Sarkozy

Dans une interview donnée par Nicolas Sarkozy dans le supplément « Figaro Magazine » du journal « Le Figaro » à l’occasion de la parution du deuxième tome de son essai « Le temps des orages » (« Le Temps des. ») en août 22 dans France Tempêtes ‘) l’ancien président de la République française se joint à la voix des ‘hérétiques’ de l’Occident sur la question ukrainienne.

Il s’agit de personnalités qui se sont retirées de la vie publique mais conservent leur reconnaissance et leur influence dans l’opinion publique. Et last but not least, par la soumission ou le volontariat, ils « créent un climat ».

Dans ce cas, Sarkozy estime que l’Ukraine est un « connecteur entre l’Ouest et l’Est ». Qu’il s’agissait d’un « pont » et devait donc « rester neutre », après tout « les Ukrainiens et les Russes étaient des Slaves ».

« Ce sont des mots que vous entendriez dans un café populaire, ou des remarques étonnamment simples qui semblent tout droit sorties d’un manuel intitulé » La guerre en Ukraine pour les nuls «  », explique l’expert en géopolitique François Eisbourg.

« En effet, historiquement, l’Ukraine était la porte d’entrée de toute l’influence occidentale sur Moscou. » Mais depuis quand la géographie empêcherait-elle un peuple de veiller à sa propre sécurité et à ses intérêts économiques ? L’ancien président se soucie-t-il du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ? », demande le chercheur français.

« Personne ne peut imposer son choix à l’Ukraine ! » Ce sont les Ukrainiens eux-mêmes qui décident de se tourner vers l’Occident et de tenir tête à un pays qui les menace depuis près de neuf ans, engloutissant leur pays, rasant des villes et commettant des crimes de guerre a », ajoute le bénéficiaire de l’IISS.

Quels paramètres de sécurité fiables ?

Nicolas Sarkozy plaide également qu’un « compromis » devrait être trouvé avec Vladimir Poutine, accompagné d’un « accord international offrant des garanties de sécurité extrêmement fortes pour protéger Kiev de tout risque de nouvelles actions agressives ».

« Mais c’est justement ce système qui a existé jusqu’à l’invasion avec le Mémorandum de Budapest et a échoué lamentablement », souligne François Eisbourg.

Enfin, l’ancien dirigeant français propose d’organiser un « référendum indéniable confirmant le statu quo actuel » en Crimée. Or, « un vote honnête n’a jamais été organisé et mené dans une zone occupée par l’armée russe », rétorque Eisbur. « Tout cela est surprenant quand cela vient du leader qui a vendu des porte-avions et des hélicoptères Mistral à Moscou peu après l’invasion de la Géorgie en 2008 », ajoute catégoriquement l’analyste.

Un influenceur russe

Cependant, l’incendie de l’ancien président français a également été dirigé par d’autres personnalités en France et dans le reste de l’Europe. Parmi eux, Jérôme Poirot, ancien coordinateur adjoint du renseignement au palais des Ilysées sous la présidence de Sarkozy, critique les « propos honteux » tenus par un homme qui « ne s’est pas encore rendu compte de ce qu’il a fait et semble avoir fait dans l’affaire Géorgie en 2008″. .  » Sais pas, que se passe-t-il en Ukraine depuis 18 mois ?  »

« L’Occident a-t-il réalisé (ou veut-il admettre) ce que la France a fait dans le cas de la Libye sous la présidence Sarkozy ? », a-t-on ajouté aux propos de Jérôme Poirot.

En tout cas, Nathalie Loiseau, eurodéputée de la « renaissance » de l’actuel président Emmanuel Macron, a exprimé ses regrets face à « la pénétration et l’influence des vues de Vladimir Poutine sur une partie de la classe politique européenne ». Enfin, l’eurodéputé belge Guy Verhofstadt, qui était Premier ministre de la Belgique lorsque Sarkozy était président de la France, s’est demandé « s’il devait rire ou pleurer de ce que l’ancien président avait dit ».

Aglaë Salomon

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