Par Michalis Psylos
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Le gouvernement allemand nationalise Uniper, le plus grand importateur de gaz naturel. Il s’agit de la plus grande nationalisation en Allemagne depuis la Seconde Guerre mondiale. L’entreprise énergétique couvre 40 % de l’approvisionnement en gaz naturel de l’Allemagne.
Uniper a rencontré des difficultés financières en raison d’un manque d’approvisionnement en gaz naturel en provenance de Russie. Après tout, ses pertes dépassaient 100 millions d’euros par jour.
Selon Bloomberg, « la nationalisation énergétique historique du géant du gaz naturel par l’Allemagne ne sera probablement pas le dernier plan de sauvetage énergétique de l’Europe au milieu de la crise déclenchée par la guerre de la Russie en Ukraine ».
« D’autres nationalisations peuvent se produire en raison des prix de l’énergie incroyablement élevés qui ne peuvent pas être répercutés sur les consommateurs. Eh bien, les gouvernements doivent agir », a déclaré le président de la Banque européenne d’investissement, Werner Hoyer, sur Bloomberg TV.
En France, EDF, la plus grande compagnie d’électricité, devrait déjà être nationalisée d’ici la fin du mois.
Même au Royaume-Uni, l’idée de nationaliser les compagnies d’électricité – au moins temporairement – pour contrôler les prix avant le début de l’hiver fait son chemin. Pour la Grande-Bretagne en particulier, quelque chose comme ça ferait sûrement craquer les os de Margaret Thatcher.
Mais avec des factures en hausse de 80% en moyenne depuis octobre, l’orthodoxie politique est maudite. En fait, les sondages montrent que même les électeurs conservateurs traditionnels sont massivement (72 %) favorables au retour des entreprises énergétiques dans la sphère publique.
En Italie, en amont des élections de dimanche, en vertu de l’article 43 de la Constitution sur les sources d’énergie, la nationalisation du géant de l’énergie Eni est entrée dans le débat public.
La crise énergétique, exacerbée par l’invasion russe de l’Ukraine et l’impact des sanctions sur les ménages et les entreprises en Europe, ne semble pas être résolue sans une intervention directe du gouvernement. Les prix du gaz naturel ont explosé en un an seulement, passant de 20 euros le kilowattheure à plus de 230 euros aujourd’hui.
La privatisation des services publics dans de nombreux pays européens n’a pas permis de réduire les factures. Et maintenant que la crise a éclaté, on demande aux Européens de la payer – via les budgets nationaux – pour ne pas faire faillite.
Après que l’Union européenne ait retardé d’une année entière la prise de mesures essentielles pour lutter collectivement contre la crise énergétique qui a commencé bien avant la guerre, les États membres demandent plus de place pour des solutions nationales.
Plusieurs gouvernements tentent de trouver des solutions aux prix élevés en subventionnant les ménages et les entreprises. Cependant, la commission promet de réduire les bénéfices excédentaires des sociétés de production d’électricité afin de ne pas déplacer le fardeau sur les consommateurs. Cependant, cela est associé à des charges financières considérables.
La crise rend encore plus important pour l’Europe de poursuivre sa transition verte. Diversification des sources d’énergie. Sinon, Poutine continuera à menacer les … robinets de pipe avec une arme à feu.
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