Selon l’Institut national de la statistique (Insee), en 2022, sept millions d’immigrés vivaient en France, soit 10,3 % de la population totale, et 35 % d’entre eux avaient acquis la nationalité française (2,5 millions).
À France L’immigration, l’une des principales préoccupations des électeurs, dilue la campagne pour les élections législatives où l’extrême droite est en tête : ce n’est peut-être pas nouveau, mais cette « peur de l’étranger » est amplifiée dans un contexte mondial de « peur ». . et la « faiblesse » de la politique, selon les chercheurs.
Dans un sondage Ipsos réalisé les 6 et 7 juin sur les facteurs décisifs des élections européennes, remportées largement par le parti d’extrême droite Alarme nationale (RN), l’immigration est « le » principal enjeu. 23% des Français qui s’attendaient à voter avant le pouvoir d’achat (18 %). Pour 43 %, c’est l’une des trois principales raisons pour lesquelles ils choisissent de faire ce qu’ils font.
RN en a historiquement fait l’un de ses « sujets de prédilection ». Son président Jordan Bardellaqui se présentera au poste de Premier ministre en cas de majorité absolue à l’Assemblée nationale, peste régulièrement contre « l’immigration de masse incontrôlée » et veut surtout supprimer la « loi du pays ».
OU France Il a délivré l’an dernier un nombre record de premiers titres de séjour à 323.250, soit une hausse de 1,4% par rapport à 2022, tandis que les expulsions ont fortement augmenté (+10%, au moins 17.000), selon le ministère de l’Intérieur.
Selon l’anthropologue, la rhétorique anti-immigration a encore plus de résonance Michel Asieralors qu’elle s’inscrit depuis vingt ans dans un climat de peur plus général, alimenté par « le sentiment qu’on vit en permanence dans l’incertitude » : catastrophes naturelles, terrorisme divers ou mort d’un Etat qui protège, estime le chercheur.
« Cette peur conduit à la création d’un bouc émissaire, mais ce n’est pas nouveau »observe le directeur de recherche de l’École des études supérieures en sciences sociales (EHESS).
Héritage postcolonial
Ce qui est nouveau cependant, comme il le dit, « L’héritage postcolonial qui engendre une sorte de racisme qui se cache derrière cette obsession d’extrême droite pour les questions d’immigration »souligne l’anthropologue.
« Quand quelqu’un dit qu’il y a beaucoup d’immigrés, il ne parle pas des Américains, des Anglais, des Hollandais, des Espagnols, des Ukrainiens… Il ne parle pas des Blancs, alors que ces derniers sont très nombreux (. .. .) .) mais ils ne sont pas acceptés de la même manière »dit l’expert de la mondialisation des relations des peuples avec l’exil.
Selon l’Institut national de la statistique (Insee), en 2022, sept millions d’immigrés vivaient en France, soit 10,3% de la population totale et 35 % d’entre eux ont acquis la nationalité française (2,5 millions).
Moins de la moitié 48,2% des immigrés sont nés en Afrique et le 32,3% sont nés en Europe. La plupart d’entre eux sont nés en Algérie (12,5%), au Maroc (11,9%), au Portugal (8,2%), en Tunisie (4,7%) et en Italie (4,0%), constate l’Insee.
En outre, selon Azier, la perte des repères communautaires, conjuguée à la dispersion des familles et au développement de l’individualisme, conduit à une auto-fragmentation. « Depuis les années 1990, l’État s’est largement retiré un peu partout dans le monde, donnant l’impression aux citoyens qu’ils sont moins protégés par lui. »déclare-t-il.
Des adversaires faibles
Un constat partagé par Suani Poto, chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS), qui parle d’un sentiment de fragilité socio-économique. « L’étranger incarne la mondialisation, qui s’accompagne de délocalisations, de baisses de salaires et de positionnement des salariés dans la concurrence internationale. »
« Incapable de faire face à cette mondialisation, la sphère politique, bien au-delà de l’extrême droite, s’empare des questions d’immigration car elle montre qu’elle peut agir par des mesures concrètes, assurant ainsi sa capacité de décision. »estime-t-il.
« Les immigrés sont les opposants faibles, ceux qui n’ont pas de voix politique (…), contrairement aux entreprises »dit le sociologue spécialisé dans les questions d’immigration.
Depuis 1980, 29 lois sur l’immigration ont été enregistrées en France, une tous les 17 mois, rappelle le Musée de l’histoire des migrations.
Mais stigmatiser et contraindre une population à l’illégalité en durcissant les règles d’installation en France, dans l’espoir que cela dissuadera les migrants de venir dans le pays, a l’effet inverse et freine leur intégration, préviennent régulièrement les associations.
« Ces personnes n’auront pas le droit de travailler, de vivre ou de recevoir des soins de santé légalement, créant ainsi une économie informelle qui encourage les comportements criminels. »remarqué Swani Poto.
« Il suffirait de cesser d’alimenter cette peur et de transférer la politique vers d’autres sujets pour que la peur disparaisse d’elle-même. » Le rejet de l’étranger n’est en aucun cas immuable.estime-t-il.
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