Le président des Émirats arabes unis, Cheikh Mohammed bin Zayed Al-Nahyan, se rendra demain mardi à Moscou pour rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine, quelques jours après la décision controversée de l’OPEP+ de réduire la production de pétrole.

Les deux hommes discuteront « de questions régionales et de questions d’intérêt international commun », a annoncé aujourd’hui l’agence de presse officielle WAM en annonçant la visite de Cheikh Mohammed, l’une des rares visites d’un chef d’État à Moscou depuis l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe en février dernier.

La visite du dirigeant du pays riche en pétrole fait suite à la décision du 5 octobre de l’OPEP+ de réduire considérablement la production de pétrole brut.

Cette alliance est constituée des 13 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), menés par l’Arabie saoudite, et de dix autres pays menés par Moscou.

Elle a été accusée par les Etats-Unis de jouer le jeu de Moscou, qui a intérêt à maintenir des prix élevés pour financer la guerre.

Après la réunion du cartel le 5 octobre à Vienne, le ministre émirati de l’Énergie, Suhail bin Mohammed al-Mazrouei, a déclaré que l’OPEP+ n’était qu’une « organisation technique » qui n’interférait pas avec les intérêts politiques.

En refusant largement d’allumer l’or noir malgré les supplications occidentales, l’Opep+ s’est attiré les foudres des États-Unis, qui ont dénoncé leur « alignement » avec la Russie.

Les Émirats, un allié traditionnel des États-Unis, ainsi que le reste des États du Golfe, dont l’Arabie saoudite, ont renforcé leurs liens avec la Russie ces dernières années.

Après l’invasion de l’Ukraine, ils se sont abstenus de condamner directement Moscou et se sont limités à exiger une solution diplomatique au conflit.

Cependant, Abu Dhabi recherche de bonnes relations avec les pays européens, en particulier l’Allemagne. Les deux pays ont signé le mois dernier un accord pour livrer du gaz naturel liquéfié et du diesel à Berlin en 2022 et 2023.

La visite du président émirati à Moscou sera sa troisième visite à l’étranger depuis qu’il a succédé à son défunt demi-frère à la tête du pays en mai.

Il s’est rendu en Arabie saoudite, où il a rencontré le président américain Joe Biden, et en France.