Première admission : lundi 14 novembre 2022 à 10h30
Pour la deuxième fois en moins de vingt-quatre heures, les autorités pénitentiaires ont empêché dimanche l’avocat de la défense d’Alaa Abdel Fattah de voir le prisonnier politique égypto-britannique, en grève de la faim depuis sept mois, malgré l’obtention de l’autorisation d’un juge. Cela a été annoncé par l’avocat Khalid Ali.
Alaa Abdel Fattah, personnification du soi-disant printemps arabe, mouton noir du président Abdel Fattah al-Sisi, a même cessé de boire de l’eau lors du coup d’envoi de la COP27 en Égypte dimanche dernier. Depuis lors, sa famille a souligné que sa vie était en danger, exige des preuves qu’il est vivant et a contesté les assurances des autorités selon lesquelles il était « en bonne santé ». Les procureurs égyptiens vont même jusqu’à dire qu’ils « doutent » qu’il soit en grève de la faim.
La première fois, jeudi, l’administration pénitentiaire a jugé que le permis de visite présenté par l’avocat était invalide parce qu’il avait été délivré la veille, même si, selon M. Ali, il était valable « une semaine ».
La deuxième fois, hier dimanche, M. Ali a été admis dans la prison, mais après une heure d’attente vaine dans la salle de briefing, un policier lui a dit que « la prison est fermée », a-t-il expliqué via Facebook.
« J’ai reçu l’autorisation du parquet du Caire à 15h00, je me suis précipité pour être en prison au plus vite » Wadi Natroon, à 100 kilomètres au nord-ouest du Caire, « avant 17h00 j’y suis arrivé présenté à 16h45 après-midi », a-t-il précisé.
Le nouveau démenti a couronné une semaine de vantardise entre la famille du militant pour la démocratie et les autorités égyptiennes, qui a débuté en même temps que la COP27.
Sa sœur Sanaa Saif a tenu deux conférences de presse lors du sommet sur le climat. Avec ses deux interventions, elle l’a emporté contre les personnes qui soutiennent le président al-Sissi parce qu’elles nient que son frère soit un « prisonnier politique » et le traitent de « criminel ».
Mais dans le même temps, le président Sissi a été contraint d’évoquer cette affaire avec plusieurs dirigeants étrangers, dont son homologue américain Joe Biden, qui a posé des questions sur Alaa Abdel Fattah.
Washington dit qu’il n’a aucune preuve que l’activiste détenu est « en bonne santé ».
Vendredi, une autre sœur du détenu, Mona Saif, a déposé une nouvelle demande de grâce auprès de la Commission présidentielle des libérations conditionnelles, soulignant qu’Alaa était « le seul homme de la famille après la mort de son père », un avocat bien connu qui se spécialise dans les droits dans les affaires humanitaires, et que son fils est devenu « autiste » et « arrête de parler » après sa dernière arrestation.
Des arguments que l’un des animateurs de talk-show les plus connus d’Égypte, Amr Antib, un grand partisan du président Al-Sisi, semblait partager : L’animateur préconise une grâce parce qu’elle « sert avant tout les intérêts de l’Égypte ».
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