La réélection de Macron soulève des questions sur la composition de sa base électorale.
Quel pourcentage accepte ses actions et approuve son programme et qui a voté pour désapprouver Lepen ?
La réponse dans un mois et demi en juin aux élections législatives, déjà escomptées en France comme le troisième tour de la présidentielle, mais aussi comme un duel Macron-Melanson.
Le chef de la France insoumise a été nommé hier au poste de Premier ministre.
La clé de la tentative de Melanson de forcer Macron à une cohabitation oubliée depuis 20 ans est l’attitude de la base électorale de Le Pen lors du second tour des élections générales dans les régions où les candidats de Macron et de Melanson se battront.
En tout état de cause, le système électoral français, à savoir la majorité à deux tours dans une circonscription uninominale, reproduit de facto le dilemme du second tour des élections présidentielles.
Toute coexistence entre Macron et Melanson, quels que soient ses problèmes, entraînera un durcissement de la position française sur l’intégration européenne.
Rappelons qu’immédiatement après son élection en 2017, Macron a esquissé une vision globale de l’avenir de l’UE dans deux discours à la Pnyx et à la Sorbonne, sans jamais recevoir de réponse de Berlin, puisque même la mise en place du Fonds de relance de Berlin était contraignante comme une mesure spéciale en guise de parenthèse qui devrait se conclure par un retour à la régularité du pacte de stabilité.
Cela achève la désescalade du paysage politique en France, qui a été dominé par le Parti socialiste et les hauteurs du Golan pendant près d’un demi-siècle.
Ce qui s’est formé jusqu’à présent, c’est un système bipolaire, la composition centriste de Macron, la faction d’extrême droite populiste anti-systémique Le Pen Alarme nationale et la gauche radicale de Melanson de la France récalcitrante.
Macron est conscient que son agenda programmatique pour les cinq prochaines années bénéficie d’un soutien minoritaire et qu’il doit sa réélection à son adversaire Le Pen.
Si Melanson s’était qualifié pour le second tour, la stratégie de communication de l’arc démocrate contre l’extrême droite n’aurait pas été possible.
La France a reçu un autre signal de danger lors de l’élection présidentielle de 2022.
Le premier a été obtenu en 2002 lorsque Le Pen s’est qualifié pour le second tour, le deuxième en 2005 lorsque le traité constitutionnel de l’UE a été rejeté par référendum et le troisième lors de l’élection présidentielle de 2017 lorsque Le Pen s’est qualifié pour le second tour.
Avec ou sans Melanson, le mouvement de restauration de la cohésion sociale est une voie à sens unique pour Macron.
(George Kapopoulos est journaliste-internationaliste)
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