Une taxe mondiale de 2 % sur la fortune des milliardaires, idée avancée assez timidement par le gouvernement français, rapporterait 40 milliards d’euros de recettes aux nations européennes.
C’est ce qui ressort d’un rapport de l’Observatoire fiscal de l’UE publié aujourd’hui.
Si cette taxe était appliquée, elle ne représenterait que 2% des plus de 12 000 milliards d’euros détenus par les 2 700 milliardaires mondiaux, explique l’Observatoire dirigé par l’économiste français Gabriel Zoukman et basé à l’École d’économie de Paris. Paris).
« Les milliardaires du monde entier sont confrontés à des taux d’imposition allant de 0 % à 0,5 % de leur richesse, car ils ont souvent recours à des sociétés écrans pour éviter l’impôt sur le revenu », note l’Observatoire.
L’atelier, financé principalement par l’Union européenne, propose d’appliquer un impôt minimum mondial sur la fortune à environ 2 800 milliardaires, avec un taux porté à 2 %.
La proposition rappelle l’instauration d’un impôt minimum sur les bénéfices des sociétés, qui progresse progressivement au niveau international, suite à la conclusion d’un accord international sous l’égide de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) fin 2021. .
Aujourd’hui, les milliardaires européens ne paient que 6 milliards de dollars par an, souligne l’Observatoire.
Mais en imposant un impôt de 2 % sur leur fortune, les recettes fiscales des États membres de l’UE pourraient être multipliées par sept pour atteindre 42,3 milliards de dollars (40 milliards d’euros) – et dépasser les 200 milliards de dollars dans le monde.
Pour le prix Nobel d’économie Joseph Stiglitz, qui signe l’avant-propos du rapport de l’Observatoire, ces revenus « arrivent de nulle part pour nos sociétés (…) à l’heure où les gouvernements doivent procéder aux investissements nécessaires dans l’éducation, la santé, les infrastructures, etc. .Technologie » .
En septembre, le ministre français des Finances Thomas Cazeneuve a déclaré vouloir créer un « groupe de travail multipartite » pour étudier la fiscalité internationale des personnes physiques.
Le gouvernement du président français Emmanuel Macron exclut toute possibilité d’imposer un impôt national sur le patrimoine des plus riches, estimant que cette mesure devrait être décidée au niveau européen ou international.
Fin septembre, deux députés – le communiste Nicolas Sansou et le député MoDem Jean-Paul Mattei – ont proposé dans leur rapport d’imposer une fin extraordinaire et temporaire à la richesse des Européens les plus riches.
Ils ont calculé que la « déduction de 5 % », si elle était appliquée « aux données financières nettes » des plus riches pendant 30 ans, rapporterait « 150 milliards d’euros » au trésor.
À moins qu’il n’y ait une pression généralisée pour imposer un impôt minimum aux milliardaires, M. Zucman suggère de former une « coalition des volontaires », un groupe d’États disposés à agir unilatéralement.
Dans son rapport, qui fait le point sur les récentes réformes du système fiscal international, l’Observatoire fiscal de l’UE salue le succès de l’échange automatique de données bancaires mis en place depuis 2017.
Alors que la « majeure partie » des richesses investies par les ménages dans les paradis fiscaux n’était pas déclarée au fisc avant 2013, dix ans plus tard, seuls 25 % de ces actifs « échappent » à l’impôt.
Au lieu de cela, le taux minimum d’imposition des sociétés a été « considérablement affaibli », selon la centaine de chercheurs qui ont contribué au rapport.
L’accord négocié par l’OCDE contient une exonération qui permet aux entreprises d’exclure une partie de leurs actifs et de leurs charges salariales du revenu imposable. Votre taux d’imposition effectif est donc inférieur aux 15 % prévus.
L’Observatoire fiscal de l’UE propose donc d’augmenter le taux d’imposition de 15 à 25, ce qui « triplerait presque » les recettes fiscales.
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