France / Le manteau de la discorde et l’extrême droite

L’abaya, robe longue traditionnelle, n’est pas un vêtement religieux, mais Macron l’a mise sous les projecteurs tout en ignorant les questions pressantes de l’éducation.

Avec un Sbaro, non pas deux, mais trois sternes. C’est ce qu’a dû penser Emmanuel Macron lorsqu’il a décidé de « contourner » les graves problèmes rencontrés par les enseignants dans les écoles, et avant la rentrée scolaire, le gouvernement a annoncé le 27 août que l’abaya, robe longue traditionnelle portée par certaines femmes musulmanes sera porté. Pourtant le Conseil français du culte musulman a rappelé que l’abaya n’est pas un vêtement religieux et que la loi de 2004 stipule que « les accessoires et vêtements couramment portés par les étudiants sans aucune symbolique » ne sont pas interdits. Mais pour Macron et son gouvernement, les bénéfices micropolitiques passent avant tout. Par exemple, sous prétexte de protéger « la laïcité à l’école », le ministre de l’Éducation Gabriel Atal a annoncé que l’abaya « va à l’encontre des valeurs fortes de l’école française ». Dans le même temps, il souligne que cette interdiction est une « réponse aux coups que la laïcité a subis dans les écoles ». « Le gouvernement ne permettra rien », a déclaré Macron avec fermeté le 1er septembre. Comme prévu, des réactions en chaîne ont été déclenchées – de la part des partis politiques, des enseignants, des parents et des représentants de la communauté musulmane. Le triple objectif du gouvernement est ainsi atteint.

CGT : occulte les vrais problèmes

Premièrement, la question d’Abaya a dominé l’actualité, distrayant et obscurcissant les véritables priorités des écoles et les graves problèmes des enseignants que le gouvernement ignore systématiquement. Communiqués de presse, hommages, analyses, etc. Leur sujet était la…abaya. Sophie Binet, secrétaire générale du syndicat le plus puissant, la CGT, a qualifié la décision du gouvernement d' »action dangereuse ». « Cela occulte les vrais problèmes et, pire encore, cela stigmatise une partie de la population, même si c’est toujours la même chose, alors que, selon le ministère, le problème touche au maximum 155 écoles sur un total de 55 000 » !

Il est donc significatif qu’à la rentrée scolaire, lundi 4 septembre, « 298 personnes se soient présentées en abayas », selon le ministre Atal. « La grande majorité a accepté de l’abroger, 67 personnes ont refusé de se conformer à la règle », a-t-il déclaré. Et qu’est-il arrivé à ces filles ? Déguisé en journaliste, le ministre a répondu : « Ils sont rentrés chez eux. » Ils se présenteront au lycée pour suivre leurs cours. Nous verrons s’ils ont respecté la règle entre-temps », ajoutant que « les services seront en alerte ». De leur côté, les enseignants n’ont pas du tout accueilli cette évolution, estimant qu’ils sont dans une « Police de la police ». .. Transformez le « code vestimentaire » ! « Nous ne sommes pas stupides ! « Il est clair que la politique islamophobe du gouvernement vise à dissimuler les attaques contre le système éducatif », indique un texte distribué par les enseignants du lycée de Stains en Seine-Saint-Denis à Paris. Cette décision « crée une sorte de sécularisation de l’exclusion », déplore Grégory Tiza, secrétaire du syndicat des lycées SNES-FSU de l’arrondissement 93.

Cela divise les partis de gauche

Le deuxième objectif de l’abaya était de diviser l’opposition de gauche. Les divergences entre les partis de la coalition de gauche NUPES sur les questions de laïcité sont bien connues. Cela a été confirmé par leurs réactions à l’annonce de la décision d’interdire l’abaya. La France insoumise et les écologistes ont donc catégoriquement condamné cette décision. « Il est triste de voir à quel point la rentrée scolaire est politiquement polarisée par une nouvelle guerre de religion absurde, complètement artificielle à l’occasion de l’habillement féminin », a immédiatement réagi Jean-Luc Mélenchon. De son côté, Fabien Roussel, secrétaire national du CCG, a déclaré qu’il « soutient probablement » la décision d’interdiction. Il a ajouté que les chefs d’établissement ont besoin de « consignes claires » et a rappelé que « les symboles religieux sont interdits dans les écoles depuis 2004 ». Sur la même longueur d’onde et le socialiste Jérôme Goetz : « Puisque l’abaya ou le kamis (l’équivalent masculin) sont portés dans un but de frime, ils devraient être interdits sans trop de difficultés, comme le permet la loi de 2004. »

Il verse de l’eau dans le moulin d’Akrodexia

Le troisième objectif du gouvernement est évidemment de faire un clin d’œil aux partisans de l’extrême droite. Typique est l’euphorie de l’extrême droite au niveau politique et médiatique lorsqu’elle a entendu la décision du Conseil d’État, qui a considéré l’interdiction de l’abaya comme conforme aux libertés fondamentales et a souligné que cette robe a une « logique de religion ». déclaration ». L’organisation Action pour les droits musulmans a fait appel devant la Cour administrative suprême, qui a exprimé sa déception face à la décision et a déploré que le tribunal « n’ait pas rempli sa mission de protection des droits fondamentaux des enfants, garantissant leur accès à l’éducation et le respect de leurs droits ». ne pas se conformer. » Vie privée, sans aucune forme de discrimination. L’organisation affirme que ni les témoignages ni la gravité de la situation n’ont été prises en compte, affirme qu’elle poursuivra son combat et s’inquiète « des conséquences qu’aura cette décision sur les jeunes filles qui pourraient être confrontées à des discriminations au quotidien.  » en raison de leur appartenance ethnique et religieuse, ce qui affecte leur accès à l’éducation et leur réussite scolaire. » Il va de soi que rien de tout cela n’affecte ni ne concerne le gouvernement Macron. Des décisions et des décisions politiques sont prises…

Aglaë Salomon

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