Georges Kapopoulos
La prérogative des deux superpuissances nucléaires, États-Unis et Russie, de fixer les équilibres et les plafonds entre elles est contestée par la Chine, dont l’arsenal nucléaire est en plein développement.
Il ne fait aucun doute que l’entrée de l’Égypte, de l’Arabie saoudite, des Émirats arabes unis et de l’Iran dans le groupe des BRICS renforcera la stabilité régionale.
Ce qui est certain, cependant, c’est que la pression exercée sur l’Iran pour qu’il rétablisse l’accord de 2015 sur le contrôle international de son programme nucléaire s’est désormais relâchée.
Apparemment, l’Arabie Saoudite souhaite acquérir la technologie et le savoir-faire nécessaires pour enrichir l’uranium afin de produire de l’électricité, ce qui est la voie empruntée par l’Iran jusqu’à présent.
À moins d’une stabilisation générale au Moyen-Orient, à commencer par le conflit israélo-arabe, les puissances régionales s’engageront sur la voie de la sécurisation des capacités nucléaires. L’Arabie saoudite est le pays qui peut attirer le savoir-faire technologique nucléaire de la Russie, de la Chine et de la France, mais aussi du Pakistan, dont Riyad a financé le programme nucléaire dans le passé.
L’Égypte et la Turquie suivront la même voie pour maintenir leur position de puissances régionales égales à l’instar de Riyad et de Téhéran. Il va sans dire que les conditions préalables à un Moyen-Orient sans armes nucléaires ne sont pas réunies dans un avenir proche :
– La confrontation des Etats-Unis avec la Russie et la Chine empêche les membres du club nucléaire de former une position commune sur la prévention d’une nouvelle prolifération.
– Israël, qui possède l’arme nucléaire depuis le début des années 1960 sans le nier ni le confirmer, ne changera pas de position. Les puissances régionales du Moyen-Orient n’ont pas choisi de suivre la voie de la Corée du Nord.
Ce qu’ils veulent, c’est conserver la capacité de construire des arsenaux nucléaires à court terme si nécessaire.
C’est le cas de l’Allemagne, qui possède le savoir-faire technologique nécessaire pour acquérir des armes nucléaires, une option qui entraîne des coûts politiques prohibitifs dans son pays et à l’étranger.
Comment un monde multipolaire et multicentrique peut-il contrôler la prolifération des armes nucléaires ?
La prérogative des deux superpuissances nucléaires, États-Unis et Russie, de fixer les équilibres et les plafonds entre elles est déjà remise en question par la Chine, dont l’arsenal nucléaire est en plein développement.
Le défi nucléaire est un territoire nouveau et la seule certitude est que le statu quo actuel a une date d’expiration.
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